Quels sont les meilleurs voiliers?

On entend souvent parler du bateau idéal, de ses caractéristiques, ses qualités. Mais la grande question est qu’est-ce que le bateau idéal ? Celui-ci existe-il ? Avons-nous tous la même définition du voilier de nos rêves ? Je vous propose quelques éléments de réponse.

L’achat d’un bateau est un moment important dans la vie d’un plaisancier. Choisir son voilier n’est pas toujours simple. Entre les envies, le budget et les disponibilités du marché de l’occasion, on dit souvent qu’acheter un voilier est une question de compromis.  En effet, nous recherchons tous le bateau idéal mais le trouvons rarement. Certains d’entre nous vont chercher, pendant, des années la perle rare (si, si, j’en connais), sans rien acheter. D’autres vont penser faire la bonne affaire en achetant, à petit prix, un bateau trop grand et trop technique pour eux. Enfin, les derniers vont succomber au coup de cœur et se rendre compte, ensuite, que le bateau ne correspond pas à leur programme.

Si ces situations semblent caricaturales, elles mettent en évidence que le bateau idéal n’est pas simple à trouver et que, dans le même temps, nous n’avons pas  tous la même définition du bateau idéal.

En effet, s’il y a une chose à retenir, c’est que :

Le bateau idéal n’existe pas. Par contre, il existe bien VOTRE bateau idéal

Clairement, il existe autant de bateaux idéals que de plaisanciers. Chacun a ses besoins, ses envies de navigation, son budget et ses impératifs.

Alors, pour ne pas rester sans réponse, nous allons voir ensemble comment chacun peut définir son bateau idéal. Pour cela, il me semble impératif de se poser 4 questions, avant d’acheter un voilier, qui permettront de vous éclairer sur le bateau qui répondra exactement à vos envies et besoins.

Le meilleur voilier pour votre programme de navigation

Pour commencer, le bateau idéal doit correspondre à votre programme.  Je suis toujours surpris de rencontrer, sur les pontons, des couples naviguant le long des côtes bretonnes à bord d’un voilier de 13 mètres, lourd et équipé pour l’hauturier. Bien évidemment, je ne juge pas, mais je me dis que, pour moi, ce n’est pas le bateau idéal. Ce dernier sera trop lourd en entretien et en navigation.

Dans le même temps, lorsque vous naviguez sur des forums, vous lisez souvent que certaines personnes hésitent entre des bateaux aussi différents qu’un Gladiateur et un Jod35. Là, je me dis que, soit le programme n’est pas bien défini, soit c’est le portefeuille qui parle avant le reste.

Bref, votre bateau n’aura pas les mêmes caractéristiques si vous faites de la croisière côtière, hauturière, de la régate, ou juste du petit cabotage et navigation à la journée. Le bateau idéal devra donc s’adapter à votre programme en proposant un lest adapté, un confort suffisant, ou pas, et une facilité de manœuvre ou des réglages fins.

Un bateau qui vous correspond

Le deuxième critère du bateau idéal découle plus ou moins du premier. Celui-ci doit être un bateau qui vous correspond. Qu’est-ce que j’entends par là ?

Nous avons tous notre propre idée de la navigation, nos envies, nos sensations. Certains d’entre nous voudrons naviguer en laissant filer la traine toute la journée, autour d’un pâté/vin blanc. D’autres rechercheront à aller vite d’un point à un autre, même en croisière. Enfin, les derniers rechercheront une maison sur l’eau, pour passer beaucoup de temps au port. Au-delà du programme, chaque bateau à son caractère.

Prenons, par exemple, un voilier de type Oceanis 34, du chantier Bénéteau, et un Django 980, du chantier Marée haute. Ces deux monocoques sont des voiliers de croisières. Ils peuvent être utilisés en croisière côtière comme hauturière. Et pourtant, nous sommes bien sur deux esprits différents, que cela soit en matière de confort et de navigation. Un des deux donne la priorité au confort intérieur, au mouillage ou au port, quand le deuxième priorise le côté fonctionnel en mer. En navigation, il en va de même, les deux bateaux n’ont clairement pas le même comportement.

Et que dire du choix entre un monocoque et un multicoque, ou de la taille du bateau. Dans l’absolu, un First 260 a le même programme qu’un Sun Odyssey 32. Il y a pourtant deux mètres de différence entre les deux bateaux. Et que dire d’un Maldive 32 et d’un catamaran type Rackam 26 ?

Donc, comme vous pouvez le constater, au-delà du programme, c’est bien le caractère du bateau qui doit vous correspondre.

Un bateau qui correspond à vos équipiers

Au-delà de vos propres envies, le bateau idéal doit aussi correspondre aux souhaites de vos équipiers. Si vous êtes le seul à choisir le bateau, vous ne serez peut-être pas le seul à naviguer dessus. Je m’explique. Si vous êtes en couple, et que vous avez, éventuellement des enfants ou petits enfants, posez-vous la question suivante :

Avec qui vais-je naviguer ?

Cette question est très importante. Si votre conjoint n’est pas un ou une passionnée de bateau, autant éviter d’acheter un voilier de course. A moins que l’objectif soit de naviguer seul, vous risquez vite de dégouter votre famille.

Cette question est aussi très importante pour la question du confort. Personnellement, pendant longtemps, je n’aimais que les vieux bateaux, type First 30, Arlequin et autres « petits culs » qui adorent le près. Mais depuis que j’ai rencontré ma femme, et que nous avons deux enfants, j’ai découvert la fameuse cabine arrière, même sur un voilier de 7.50m. Et bien, maintenant, pour moi, le bateau idéal doit comporter deux cabines. C’est la condition qui fait que ma femme et mes enfants accepteront de naviguer 10 jours en croisière.

Il est important de penser à votre équipage. Ce dernier doit avoir envie de venir avec vous. Le bateau doit donc s’adapter à leurs compétences, leur envie de confort et leur passion, peut-être relative de la voile.

Un bateau qui reste dans votre budget

Enfin, le dernier point important, pour définir votre bateau idéal, est votre budget. Comme dans beaucoup de décision, c’est souvent le portefeuille qui a le dernier mot. Nous parlons bien, dans cet article, du bateau idéal, et non pas du bateau de vos rêves. En effet, si le bateau de vos rêves est magnifique catamaran Outremer 51 (c’est mon cas ;)), votre bateau idéal sera sans doute plus fonction de vos moyens financiers.

Il est important, dans votre définition du bateau idéal, de calculer votre budget. J’entends par là :

  • Le coût d’achat du bateau.
  • Le coût d’entretien du bateau.
  • Le coût de l’assurance et de la place de port.

Acheter un bateau de 11 mètres, à 30.000 euros n’est peut-être pas plus avantageux qu’acheter un voilier de 7.50m, au même prix, mais plus récent et dont les frais annuels et d’entretien seront moins élevés. Vous devez prendre en considération votre capacité d’épargne, d’emprunt et de dépenses annuelles. L’idée est que votre bateau ne doit pas vous forcer à vous serrer la ceinture. La taille du bateau est un critère important.

Voilà, pour résumer, avant de vous lancer dans les petites annonces et les visites partout en France, réfléchissez bien votre définition du bateau idéal. Bien évidement, vous ne trouverez pas le bateau qui correspond, à 100%, à tous vos critères. Mais cet exercice vous permettra de mieux cibler vos voiliers, de prendre du plaisir et d’éviter de revendre votre bateau au bout de quelques mois.

Quels sont les meilleurs voiliers par catégorie et taille ?

Cette liste de voiliers n’est pas exhaustive, ni même purement objective. En effet, nous avons vu plus haut que les critères, pour le choix d’un voilier, son des critères trop personnels pour être généraux. Mais cette liste doit vous aider dans votre recherche du voilier d’occasion. Dans tous les cas, ces classements sont discutables. A vos commentaires.

Les meilleurs voiliers de moins de 6 mètres

Cette catégorie de voilier est une catégorie à part. Les plaisanciers naviguant sur ces petits voiliers ne changeraient pour rien au monde. Contrairement aux autres, qui chercheront à passer au mètre supplémentaire avec les années, les passionnés de voile-plaisir rechercheront d’abord la simplicité et les sensations à la voile.

  1. Corsaire
  2. Edel2
  3. Microsail
  4. Maraudeur
  5. Neptune 550

Les meilleurs petits voiliers transportables et habitables

Le petit voilier transportable est souvent le premier voilier pour certains. Pour d’autres, il devient un état d’esprit de randonneur. Parmi ces petits voiliers, certains sont devenus des voiliers de légende, capables d’aller très loin, voire au bout du monde.

  1. Bénéteau First 210
  2. Muscadet
  3. First 235
  4. Catalina 22
  5. Maxus 22

Les meilleurs croiseurs de 7 mètres

Les voiliers de 7 mètres sont ceux qui rentrent dans la cour des grands. Dans cette taille, l’espace commence à inviter à la croisière de plusieurs jours. Certains voiliers, dans cette taille, sont restés au catalogue de leur chantier très longtemps. Et certains de ces voiliers de 7 mètres sont de véritables stars. Ancienne catégorie reine dans les années 80, les voiliers de 7 mètres sont plus rares aujourd’hui.

  1. Django 770
  2. First 25
  3. Kelt 7.60
  4. Folkboat
  5. Fantasia

Les meilleurs voiliers de 8,50 mètres

Les voiliers de 8,50 mètres, jusqu’à 9 mètres, sont sans doute les voiliers les plus adaptés à la croisière côtière, en solo ou en famille, et pour naviguer à l’année. Ces voiliers sont assez grands pour une croisière de plusieurs semaines tout en restant adaptés à une navigation à la journée.

  1. First 30
  2. Contessa 32
  3. First 31.7
  4. X99
  5. Kelt 8.50

Les meilleurs course-croisières de 10 mètres

Les courses-croisières de 10 mètres sont des voiliers stars des chantiers. Ces bateaux sont souvent la vitrine du savoir-faire de ces derniers. Une occasion de montrer la qualité de leurs constructions et du dessin de leurs carènes. Ces voiliers sont aussi généralement très appréciés pour leurs qualités en croisière familiale.

  1. Rustler 36
  2. Sun Rise
  3. Gladiateur
  4. Feeling 1090
  5. Hallberg Rassy 36

Les meilleurs croiseurs de 12-14 mètres

Avec des voiliers de plus de 12 mètres, les portes de l’horizon s’ouvrent. Les plaisanciers deviennent des aventuriers. Ces voiliers sont généralement des grandes séries, capable de répondre à différents programmes de navigation. Ils seront adaptés à la location et à la croisière tout confort, en équipage nombreux.

  1. Sun Shine 38
  2. Ville Audrain 42
  3. Pogo 12.50
  4. Gib Sea 126
  5. Swan 46

Les meilleurs voiliers hauturiers

Les voiliers hauturiers sont ceux qui font rêver de nombreux plaisanciers, depuis des générations. Ils sont synonymes de grand large, des îles de Polynésie ou des caraïbes, comme du grand nord. Ces voiliers sont costauds et pensés pour être de véritables baroudeurs, pouvant aller partout.

  1. Oceanis 411
  2. Exploration 45
  3. Super Maramu
  4. Outremer 5O
  5. Ovni 455

11 réflexions au sujet de “Quels sont les meilleurs voiliers?”

  1. Excellent article Ronan! Merci.
    Il est vrai que maintenant la plupart veulent posséder un bateau qui fait entre 10 et 12 m. Que nenni, je navigue sur un Chassiron CF de 8,65 m depuis 26 ans. Et qui plus est en bois d’arbre.
    Je me souviens être arrivé à Soler (Majorque) et après avoir mouillé, un bon français, sortant la tête du carré me dit  » vous avez traversé avec… ça ???.
    Ils étaient deux sur un 14 m!!!
    Je navigue. Seul ou avec un ami à l’ancienne. Par contre, je suis très à cheval sur la sécurité ( électronique, balise, informatique, récepteur ASN etc…) Je passe de nombreuses heures, avec grand plaisir, à l’entretien minutieux de mon beau bateau. Et, quand je prends la mer, mon bateau est « nickel ». Ce qui ne m’empêche pas d’avoir quelques petits incidents à régler, mais n’est-ce pas l’immense plaisir de naviguer longtemps et, parfois, loin?
    KpitaineK.

    • très belle analyse … bien merci, le soucis est que les bateaux pensés pour naviguer et qui correspondent aux vrais amoureux de la mer sont hors de prix… pourquoi depuis la faillite d’Alliaura ex Feeling ne fait son plus de vrais dériveurs a prix abordables qui permettent de profiter de plages de Belle ile (goulphar) et autres coins secrets de Bretagne sud: (OVNI génial mais impayable et le + « petit » est un 365…. idem pour les biquilles: RM ou Django (prix exhorbitants) par rapport aux idem de même taille.

      • Excellente question ! Nous cherchons le même Graal mais il reste hors de portée.
        Cela dit, nous avons mouillé le WE dernier à Ster Ouen (et aux Glénan et à Groix) avec un Ovni 395, c’était vraiment pas mal. En location, bien entendu compte-tenu du budget !
        Alors le bateau parfait n’est-il pas celui que l’on loue et qui, de fait, s’adapte au programme, à l’équipage, au plan d’eau, aux conditions météo…?
        Disant cela, et bien que j’ai fait le choix de ne plus détenir de voilier après avoir eu un Dufour 1800 et un Chance 37, j’ai failli acquérir un Glénans 7.60 il y a peu et vais peut-être craquer pour un First 26. Bref, faites ce que je dis pas ce que je fais ! 😉

  2. J’ai oublié de dire que j’ai TOUJOURS à bord les cartes papier du Shom, mises à jour, la règle Cras, compas de relèvement, jumelles, compas à pointes seches et même sextant professionnel ! au cas où le matériel électronique oublierait de marcher.
    Hé oui naviguer s’apprend sans appareils électroniques ! Ce qui est un confort indéniable.
    KpitaineK

  3. Conseil judicieux de KpitaineK quant à la carto et au routage à la main, à l’ancienne. Peut-être la principale raison qui me ferait recommander de passer le permis hauturier (que je ne possède pas) tant il devient ardu de faire cet apprentissage « par frottement » avec les skippers et équipiers avec lesquels on navigue aujourd’hui puisqu’ils s’y astreignant rarement.

    Je profite de ce post pour amender celui que j’avais publié en juin. En effet, j’ai craqué et acquis un nouveau véhicule qui correspond aux deux premières catégories de cet article, à savoir un dériveur transportable de moins de 6 m. Ce Flow 19 offre 4 couchettes qui autorisent le camping côtier en famille ou entre copains. Je viens juste d’en débarquer et c’est vraiment le pied !

  4. Idem, je rencontre énormément de propriétaires (ou futurs propriétaires) de voiliers qui n’ont établi aucun cahier des charges et qui vont de désillusions en désillusions allant pour certains jusqu’à, écœurés, laisser pourrir leur rêve sur un mouillage ou à un ponton.
    En 2017, il était temps de tourner une page de ma vie et acquérir mon voilier pour naviguer et vivre à bord. J’avais donc établi un cahier des charges :
    Le projet :
    Navigation hauturière (transat) en solo, vivre à bord 365/365, travailler à bord, parcourir l’Arc Antillais, Le Pacifique plus tard, peut être… Navigations quasi tout le temps en solo ou avec 1 équipier(e) de niveau 0.
    Mes compétences véliques et techniques :
    – Régatier de bon niveau national sur différents supports depuis de très nombreuses années.
    – Une dizaine de convoyages semi-hauturiers.
    – Moniteur Fédéral dériveur depuis près de 40 ans.
    – Moniteur diplômé d’état (BEES) tous supports depuis près de 30 ans.
    – Ex directeur de bases nautiques.
    – Ex-préparateur de voiliers de course. Mécanicien, Électricien c.c. basse tension, Accastilleur, Stratifieur (bonnes notions), Directeur-Gérant de chantier naval, etc…
    Ma condition physique :
    A l’aube de la soixantaine mais encore en bonne condition physique. Ca ne durera pas, hélas…
    Les caractéristiques du bateau recherché :
    – 10-12 m.
    – Bon à très bon marcheur (donc exit les alu, acier, les GV sur enrouleur, les petits tirant d’eau, les dériveurs, etc…
    – Tirant d’eau max. 2,20 m.
    – Budget max. pour un bateau bien équipé et prêt pour mon programme : 65 000 €
    – Idéalement un bateau pas cher qui nécessite un refit afin de l’équiper à neuf et à mon idée.
    – Temps impartit pour trouver la perle rare et le préparer seul pour transater : 3 mois.
    Donc je trouve :
    – Des Selection 37. Vraiment pas cher à l’achat mais beaucoup trop de travaux et de modifications à faire pour mon programme.
    – De JOD 35. Intérieur pas top pour vivre à bord toute l’année. Bas sur l’eau et cockpit pas très protégé.
    – Et… des FIRST des années 1975 à 1985.
    En fin de compte j’ai trouvé un FIRST 41S5 de 1993 en version propriétaire full STARCK qui avait un intérieur en très très bon état mais en semi-abandon depuis près de 20 ans. 3 mois de travaux plus tard (12h/jour et 7/7) j’appareillais pour transater.
    6 ans plus tard (maintenant, donc) je peux confirmer que ce bateau répondait en tous points à mon cahier des charges.
    Le remplacer maintenant ?
    Hummm… Certes j’aimerais bien un bateau exempt des quelques reproches que je lui fait, mais même avec quasiment le double du budget dont je disposais en 2017 (en comptant sa revente), je ne trouve pas mon graal, car mon cahier des charges initial n’a guère varié, excepté la longueur et le budget.
    Voilà pourquoi je pense aussi qu’il est primordial de bien réfléchir à un cahier des charges réaliste avant tout achat.

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