Les bons réflexes pour éviter une collision ou un abordage avec un bateau

Les risques d’abordage sont bien présents en mer, quelle que soit la saison et l’expérience du barreur. Ces collisions peuvent avoir de graves conséquences pour le matériel et l’équipage, même lorsqu’elle implique deux voiliers de plaisance. Alors quels sont les risques, les règles à respecter et les bons réflexes pour éviter les collisions en mer ?

Les collisions entre bateaux sont plutôt rares en mer, surtout entre deux voiliers. Cependant, lorsque deux bateaux se percutent, dans le meilleur des cas, la casse engendrée nécessitera de se diriger vers le port le plus proche. Dans le pire des cas, une collision demandera de quitter le bateau dans l’urgence et de déclencher un appel d’urgence. Nous ne sommes pas tous des experts de départ de régate, ou les skippers jouent à touche-touche. Donc si les collisions n’arrivent pas tous les jours ( en dehors des marinas…), elles arrivent de temps en temps, et pas uniquement l’été.

Les différents risques de collisions entre deux bateaux

Si la mer est une vaste étendue de liberté et d’évasion, nous ne sommes pas seuls à naviguer, surtout l’été. Entre les marins-pêcheurs, les bateaux de travail et les plaisanciers, certains plans d’eau sont parfois de véritables autoroutes. Ceux qui ont déjà naviguer dans le Bassin d’Arcachon, la baie de Quiberon, ou, dans une autre mesure, dans La Manche, le savent très bien.

Chaque chef de bord ayant sa destination, les routes peuvent vite se croiser. Je mettrais de côté le cas d’une rencontre avec un gros cargo ou ferries. Cette situation est plutôt rare si vous ne traverser la Manche ou un estuaire comme La Loire ou la Gironde. Voyons des cas plus classiques.

Dans un premier temps, vous avez les bateaux de pêche professionnels. Ces derniers peuvent faire une route, parfois peu précise, tout en draguant ou traînant leur filet. Ces derniers, en plus d’être prioritaires, ne sont souvent pas manœuvrants ? Parfois, il n’y aura personne à la barre, l’équipage étant en pleine manœuvre de pêche. Le risque de collision est dans ce cas bien réel.

Dans un second temps, une collision peut aussi être la conséquence de routes qui se croisent, tout simplement, entre deux bateaux de plaisance. Clairement, je pense que l’accident intervient plus souvent entre deux voiliers, et plus rarement avec un bateau à moteur, surtout à pleine vitesse. En effet, le pilote d’un bateau à moteur est plus souvent à la barre et attentif à sa route, au vu de la vitesse du bateau. Les risques en voilier sont, eux, plus important je pense. Le skipper d’un voilier n’a pas toujours une bonne visibilité ou n’est pas toujours à la barre. C’est à ces moments-là que le risque est le plus important. Par exemple, parmi vous, qui n’a jamais été dans ces situations ?

  • Barre sous pilote automatique avec absence de veille de plus de 10 minutes.
  • Skipper sous le vent, sans aucune visibilité sur le plan d’eau, au vent ( ou inversement).
  • Mauvaise compréhension de la vitesse ou du cap d’un autre voiliers

Comme vous pouvez le constater, les risques de collisions sont réels, en navigation, et toujours dû à :

« L’inattention et l’absence de veille »

Rappel des règles de priorité

Avant de parler des bons réflexes en cas de risque de collision, mais surtout pour les éviter, voyons déjà quelles sont les règles de priorité en mer. Ces règles sont intégrées au RIPAM ( Règlement International pour Prévenir les Abordages en Mer). Ce règlement existe depuis 1977. C’est lui qui régit les règles à respecter pour éviter les collisions entre différents bateaux. Et le RIPAM met en avant, justement, la veille par exemple. Mais revenons aux règles de priorité. Retenons en 5 :

  • Règle de priorité 1: Priorité tribord amure
  • Règle de priorité 2: Priorité sous le vent
  • Règle de priorité 3: Le rattrapant s’adapte
  • Règle de priorité 4: Se tenir à distance
  • Règle de priorité 5: Être prévisible

Lorsque le risque de collision apparaît, dans tous les cas, vous devez :

  1. Prendre des relèvements ( si ce relèvement ne varie pas sur un temps de 2 minutes, il y a risque de collision)
  2. Signaler sa présence avec la corne de brume ( hé, elle peut servir)
  3. Si absence de réaction, tenter un contact VHF.

Les bons réflexes pour éviter un abordage

Maintenant que nous avons vu les règles de priorité pour éviter les collisions, voyons les bons réflexes pour les éviter. En plus d’être de bons réflexes, ce que nous allons voir fait partie intégrante du RIPAM. Cela doit donc être appliqué.

La première bonne habitude est de toujours faire une veille. La veille n’est pas uniquement la mission du chef de bord. Si ce dernier est à la barre et doit la quitter, un autre membre de l’équipage doit être associé à la veille.

Le deuxième bonne habitude à prendre est de toujours aller voir ce qui se passe de l’autre côté du vent. Même si vous faites du près avec un excellent compromis cap/vitesse, pensez à descendre sous le vent pour voir ce qui se passe, voire de donner un coup de barre pour abattre quelques secondes.

La troisième bonne habitude est de ne jamais laisser le pilote automatique tout seul à la barre. Si les pros et les skippers de courses aux larges peuvent se le permettre, c’est parce qu’ils sont équipés d’un radar et d’un système AIS. Ce n’est pas toujours notre cas, en côtier.

De nuit, et au mouillage, pensez aussi à utiliser vos feux de navigation. Vous verrez qu’ils ne consomment pas tant que cela ;).

Enfin, lorsque vous voyez que la collision est inévitable et que vous devez changer de route, faites une manoeuvre visible et compréhensible. En effet, l’autre bateau doit comprendre ce que vous allez faire. Cela permet d’éviter les incompréhensions.

Pour conclure, une bonne veille, et de l’attention, permettent d’éviter les risques de collision. De votre côté, avez-vous quelque chose à rajouter ?

2 réflexions au sujet de “Les bons réflexes pour éviter une collision ou un abordage avec un bateau”

  1. iln’y a pas de priorité en mer il y ades privilège ce qui mine de rien est très différent. La règle est de tout mettre en oeuvre pour éviter des collisions.

  2. Dans le Nord, il y a parfois bcp de monde sur l’eau. J’ai etudié toutes les règles de priorité locales et internationales… pour constater qu’en pratique c’est le plus gros et le plus con qui passera. C’est comme quand on se fait renverser à pied ou à vélo, ça vous fait une belle jambe d’avoir été prioritaire quand on est mort.

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