Jeanneau Sun Dream 28. Le voilier qui réunit toutes les qualités du croiseur ?

Des voiliers comme le Sun Dream 28 ne sont pas les plus populaires de leur catégorie. Ils sont parfois les grands oubliés de l’histoire de leur chantier. Pourtant, ce croiseur a beaucoup plus de caractère que ce que son empreinte dans l’histoire de la plaisance laisse supposer.

Les années 80 ont été une année décisive pour le monde la plaisance. Des architectes comme Jean Marie Finot, Philippe Briand ou encore Philippe Harlé ont transformé la plaisance populaire que leurs aînés avaient fait naître. Je pense à Jean Jacques Herbulot par exemple. La démocratisation de la voile pousse les chantiers à s’industrialiser. Certains chantiers, d’ailleurs, n’arriveront pas à suivre et disparaîtront radicalement, comme le chantier Mallard ou Yachting France qui produit les fameux Jouët.

Les bateaux se transforment radicalement. Les voiliers sont devenus plus confortables, répondant à une demande de confort plus importante de la part des plaisanciers. C’est dans cette ambiance qu’arrive, en 1987, le Sun Dream 28, un croiseur de 8,60 produit par le chantier vendéen Jeanneau.

Histoire du Sun Dream 28

L’histoire du Sun Dream 28 n’est pas anodine. A la fin des années 80, comme nous l’avons dit, les chantiers français font face à une équation importante : Réduire les coûts de fabrication pour maintenir les marges dans un secteur concurrentiel. Rappelez-vous, les belles années sont passées et le budget des français s’en ressent.

Certains chantiers n’arriveront pas à se transformer et disparaîtront, d’autres se feront racheter avec plus ou moins de succès, comme Gib’Sea ou Kelt. Les survivants trouvent la formule de la survie grâce :

  • Une rationalisation de la production
  • Une recherche de nouveaux marchés à l’export.

Le chantier Jeanneau va s’attaquer à tous ces sujets. Mais il va aller plus loin. En effet, lorsque la carène d’un bateau est une vrai réussite et toujours dans le coup, pourquoi ne pas encore s’en servir ? Et pour le coup, Jeanneau a, dans le milieu des années 80, fait très fort avec des carènes comme celle de l’Arcadia notamment. Ce voilier, construit à plus de 300 unités, est un succès commercial, mais surtout sur l’eau. Ce plan Tony Castro excelle en régate, est marin et offre beaucoup de volume. Alors pourquoi ne pas s’en servir ?

C’est comme cela que va naître le Sun Dream 28. Ce croiseur de 8,60m va offrir une deuxième jeunesse à cette carène. Il va même l’améliorer.

Cette technique de réutilisation des carènes va ensuite être utilisée par d’autres chantiers comme Bénéteau qui va utiliser celle du premier Figaro pour des First et Oceanis pendant plus de 10 ans.

Le Sun Dream va être construit à plus de 400 exemplaires entre 1987 et 1992.

Le qualités marines du Sun Dream 28

Sun Dream 28 sous spi

Le Sun Dream arrive sur le marché pendant un renouvellement de gamme de nombreux chantiers. Le First 285 vient remplacer le First 29, Le Feeling 286 vient appuyer le Feeling 29, anciennement Kelt 8.50 et le chantier belge Etap arrive avec son Etap 28i. La concurrence pourrait donc être rude face à ces nouvelles carènes plus modernes.

Hé bien les modifications effectuées sur la carène du nouveau Sun Dream vont lui offrir un place de choix sur le segment des voiliers de 8.50m.

Le Sun Dream se présente comme un croiseur familiale. Cependant, il a gardé de bon restes de son passé de bateau pour mangeurs d’écoutes. Il en résulte un bateau rapide, capable de montrer son tableau arrière aux First et autres 8.50m. Mais le plus fort est que dans le même temps, le bateau a gagné en puissance. Le Sun Dream supporte mieux la toile, gîte moins et ne craint pas le mauvais temps. Il a donc toutes les qualités pour naviguer en famille sans inquiéter les enfants ou le conjoint non amariné ( n’importe lequel des deux bien évidemment). Seul, peut-être, le petit temps lui posera quelques soucis. Il faudra alors s’aider du spi ou mettre le moteur.

Un voilier organisé pour la croisière familiale

carré Sun Dream 28
photo Jeanneau

Le Sun Dream est un croiseur familial qui fait la part belle aux volumes et au confort. L’idée du chantier était de reprendre l’idée du roof panoramique déjà présente sur le fantasia et l’Attalia. Le Sun Dream s’apparente d’ailleurs à un petit Attalia.

La seule petite conséquence négative est peut-être la taille de la cabine avant. Mais sinon, ce type de roof offre une luminosité inégalée sur d’autres unités de même taille. Le bateau propose un carré très vaste et lumineux. Celui-ci pourra d’ailleurs accueillir deux personnes la nuit.

La cabine arrière est vaste et propose des équipements et des rangements suffisants pour une semaine de navigation. Elle bénéficie de deux hublots ( un sur le roof, ouvrant, et l’autre située sur le tableau arrière.

cabine Sun Dream 28
Photo Jeanneau

Au pied de la descente, nous retrouvons du classique avec un coin cuisine de bonne taille et une vaste table à cartes ( attention aux grandes tailles si vous vous asseyez sur le banc de la table à cartes). La salle d’eau, à l’arrière est de taille tout à fait convenable.

Enfin, il y a aura assez de rangements pour partir en croisière sans que cela soit le bordel.

A l’extérieur, le cockpit est assez grand pour ne pas se marcher dessus en navigation, ni en escale. Le coffre de cockpit permettra de ranger annexes, spi, et effets divers.

3 versions de Sun Dream

plage arrière sun Dream 28

Le Sun Dream a été proposé en 3 versions. Les trois versions ont été construites de la même manière, en stratifié monolytique. Ceci facilite l’entretien et le bricolage. Mais le vaigrage sera à revoir.

« Le Sun Dream 28 est construit suivant les principes draconiens qui font la réputation internationale de la marque Jeanneau : le tissu de verre est posé et roulé à la main sans projeté à température régulé, les membrures et cloisons sont liées à la coque par stratification, la jonction pont/coque est reprise en stratifié classique, les contre-moulages sont esthétiques et non structurels, le Mât est traité époxy. «  dixit le chantier Jeanneau.

La première version de Sun Dream était proposé sans plage arrière. Les tendances évoluant, une deuxième version est arrivée avec une plage arrière permettant de faciliter l’accès au bateau via une annexe, ou tout simplement la baignade. Cette plage arrière sera rajouté puis intégrée au moule à partir de 1989.

En 1990, le bateau change de nom pour devenir le Sun Way 28 ( il accompagnera le Sun Way 27, ancien Fantasia, et le Sun way 21 et 29, sans que cela ne change quoi que ce soit par rapport à l’appellation Sun Dream.

On retrouve sur le marché de l’occasion des Sun Dream en vesrion :

  • Quillard
  • Dériveur lesté
  • Mais aussi en quille à ailettes ( introuvable dans le catalogue Jeanneau).

L’avis de Mers&Bateaux sur le Sun Dream 28

Pour résumer, le Sun Dream 28 est sans doute un des meilleurs croiseurs familiale de sa génération, voire plus. Un bateau costaud, confortable, marin et plaisant à naviguer.

Fiche technique Sun Dream 28

CaractéristiqueValeur
Longueur hors-tout9 m
Longueur de la coque8.25 m
Longueur à la flottaison7.5 m
Largeur3.15 m
Tirant d’eau1.64 ou 1.00 / 1.90 m
Poids2 000 kg
Lest1 100 kg
Voilure44 m2
Grand voile16.3 m2
Génois27.85 m2
Spi63.5 m2
Catégorie2
MoteurHB ou IB
MatériauPolyester
Cabines2
Couchettes4 – 6
Hauteur sous barrot1.8 m
Capacité d’eau100 L
Capacité carburant27 L
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5 réflexions au sujet de “Jeanneau Sun Dream 28. Le voilier qui réunit toutes les qualités du croiseur ?”

  1. Merci pour cet excellent article, j’ai un des rares exemplaires à quille à ailettes, 1 m de tirant d’eau dans le Golfe du Morbihan et ailleurs … C’est super

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