Les records n’ont pas trainé à tomber dans ce Vendée Globe. Au cours des dernières 24 heures, Nicolas Lunven fait un bon coup en IMOCA en franchissant la barre des 546,6 milles nautiques en une journée. Le nouveau record. À 41 ans, le skipper français Nicolas Lunven, à bord de l’IMOCA Holcim-PRB, afaité déjà parler de lui dans le Vendée Globe en choisissant une route audacieuse à l’ouest-nord-ouest du Cap Finisterre. Ce choix, qui l’a temporairement relégué à la 39e place, l’a aussi conduit à braver une avarie de safran. Après une réparation délicate en pleine mer, Lunven a repris la course avec force, se hissant en 5e position.
« Je ne voulais vraiment prendre aucun risque en me rapprochant de la côte de nuit, avec tout le trafic maritime, » explique le skipper.
Un record de distance parcourue en 24 heures
Au cours des dernières 24 heures, Nicolas Lunven a marqué l’histoire de la navigation en IMOCA en franchissant la barre des 546,6 milles nautiques en une journée, battant ainsi le précédent record établi par Thomas Ruyant. Ce nouveau record sur le Vendée Globe témoigne de la performance de l’IMOCA Holcim-PRB, qui progresse désormais à un rythme soutenu malgré les vents complexes de l’Atlantique.
Concurrence au sein du Vendée Globe
Le passage de Nicolas Lunven dans le top 5 lui permet de rivaliser de près avec des skippers de renom. En tête de la course, la compétition est également intense :
- Yoann Richomme (Paprec Arkéa) mène la flotte, avec une avance de 13 milles sur Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance).
- Sam Goodchild (Vulnerable), ancien leader le long de la côte portugaise, tient la troisième place.
- Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer), après un début difficile, se positionne à la 7e place, à 76 milles des leaders.
Problème de safran et réparation d’urgence
Lors de la deuxième nuit en mer, Lunven a rencontré un problème majeur avec le safran tribord, nécessitant une immobilisation de son bateau pour des réparations urgentes :
- Nature du problème : Un bout coincé sous le palonnier de safran a presque désolidarisé celui-ci, rendant la manœuvre difficile.
- Solution : Réparation en pleine nuit par mer agitée, nécessitant de bloquer le bateau pendant deux à trois heures.
« Cela m’a d’ailleurs valu un départ au tas ! Puis comme le safran n’était plus opérationnel, j’ai mis un peu de temps à reprendre le contrôle de la situation, » confie Lunven.
Les autres skippers et la descente vers le sud
Nicolas Lunven n’est pas le seul à avoir opté pour une route sécurisée. La Suissesse Justine Mettraux (Teamwork-Team SNEF), actuellement 11e, a choisi de contourner la zone de séparation du trafic au Cap Finisterre pour minimiser les risques en mer agitée. Ce choix de prudence, partagé par d’autres skippers, leur a permis de maintenir des positions stratégiques dans la flotte.
Parmi les autres skippers en course :
- Sam Davies (Initiatives-Cœur), 19e, signale des débris accrochés à sa quille.
- Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence) a perdu son gennaker, ralentissant son avancée et l’amenant à la 31e place.
- Conrad Colman sur MS Amlin, mène les bateaux à dérives malgré une panne d’électronique, actuellement en 14e position.
Vers les pièges météorologiques de l’Atlantique Nord
Avec des vents instables et des zones de vents faibles en approche, la stratégie des leaders consiste désormais à éviter les pièges de l’Atlantique Nord en maintenant un cap plus large vers le sud-ouest. La course reste ouverte et imprévisible, chaque skipper devant ajuster en permanence sa trajectoire pour tenir tête aux éléments naturels et aux imprévus techniques.
En établissant un record de distance et en manœuvrant habilement après un incident technique, Nicolas Lunven prouve que l’audace paie sur le Vendée Globe. Les jours à venir détermineront si cette stratégie continuera de lui assurer une place parmi les leaders.