Comment organiser et équiper son voilier pour naviguer en solitaire?

Naviguer en solitaire n’est pas très difficile en soi. Mais ce type de navigation demande une certaine organisation, à bord d’un voilier, et nécessite quelques équipements qui faciliteront la vie.

Naviguer en solitaire, pour nombre d’entre nous, n’est pas qu’une question d’aventure, de course au large. Si nous ne sommes pas tous des Thomas Coville ou Armel Le Cléac’h, nous somme nombreux à naviguer seul. Il peut y avoir plusieurs raisons. Cela peut être un choix, on n’imagine pas naviguer avec un équipage. Mais cela peut aussi être par défaut.

En effet, il arrive un moment ou les enfants ne veulent plus venir avec nous, un moment ou madame, ou monsieur, nous fait comprendre que la voile c’est bien…mais bon, pas tous les week end… Enfin, il y a ceux d’entre nous qui naviguent en famille, mais qui sommes réellement les seuls à pouvoir manoeuvrer

Naviguer en solitaire, c’est anticiper

Dans ce cas, pour naviguer en solitaire, sereinement, il faut s’organiser. Il faut organiser le bateau et prévoir un équipement adapté. En effet, naviguer seul, c’est anticiper encore plus qu’avec un équipage. Il faut prévoir sa navigation, les manoeuvres de changement de voiles, de prise de ris, les manoeuvres de port.

Il faut aussi anticiper les petites réparations qui peuvent avoir de lourdes conséquences, quand on est seul. Enfin, il est important de gérer ses efforts et, éventuellement, pour ceux qui naviguent plusieurs jours, et de nuit, le sommeil.

Organiser le cockpit

J’ai plus souvent navigué en équipage réduit qu’en solitaire. Mais, même avec du monde, j’ai toujours préféré les cockpits pas trop larges. Ils permettent d’avoir tout sous la main et de ne pas avoir à trop se déplacer pour effectuer les manoeuvres.

Le plus important est d’éviter d’aller sur le pont trop souvent. Pour cela, toutes les manoeuvres doivent être ramenées au cockpit, des balancines et des drisses aux hale bas en passant par les prises de ris. Concernant les prises de ris, optez pour un système de prise de ris automatique. C’est simple à monter et cela fonctionne bien.

En navigation, vous devez tout avoir sous la main. Une bonne organisation passe donc par des pochettes, étanches, dans les filières ou le balcon. Vous pourrez y mettre vos cartes papiers, VHF, effets personnels, à boire et à manger. On trouve des pochettes de cadre de vélo, ainsi que des pochettes de guidon, qui sont très pratiques. Enfin, un tendeur pourra être utile pour prendre la barre le temps d’une manoeuvre.

Des répétiteurs devront être installés. Bon, oui, maintenant c’est du classique. Mais pensez à les installer de façon à avoir, sous les yeux, sondeur, loch, compas. Enfin, pensez à laisser filer les drisses dans la descente. cela permettra d’éviter les noeuds et de faciliter les manoeuvres pour affaler les voiles.

Faciliter les déplacement sur le pont

Se déplacer sur le pont, quand on est seul, n’est pas plus dangereux qu’en équipage. Mais les conséquences d’unepont de voilier chute sont catastrophiques. La chute à la mer, c’est l’impossibilité de remonter à bord. Les lignes de vies sont donc indispensables. Cependant, elles ne serviront à rien si vous n’êtes pas bien harnaché…

Pour éviter certaines manoeuvres, l’enrouleur de génois est très utile. Il permet de gérer l’enroulement de celui-ci, depuis le cockpit, et de réduire, dans une certaine mesure, sa surface.

Concernant la réduction ou l’affalage des voiles, on peut penser au lazy-jack et lazy_bag. Ils ont l’intérêt de guider la grand voile vers la bôme, quand on l’affale. Cependant, si il est pratique de ne pas avoir la voile qui s’étend sur le roof et le pont, elle peut parfois se bloquer dans le lazy jack

Le carré, pensez au confort en mer

On ne passe pas son temps à l’extérieur, dans un bateau. A certains moments, on mange, on dort. En solitaire, le meilleur endroit pour dormir est le carré. Surtout en navigation. En effet, vous dormez, ou presque, à côté de vos instruments de navigation et vous êtes paré à sortir en cas de besoin. Dans le même temps, c’est encore l’endroit le plus confortable pour dormir, surtout à la gite. Dans ce cas, s’équiper d’une toile anti roulis pour les banquettes est une bonne idée.

Concernant l’organisation, à l’intérieur, c’est à chacun de s’organiser comme il le souhaite. Il n’y a pas d’organisation particulière, par rapport à une navigation en équipage. Certaines petites astuces vous permettront de vous faciliter la vie, comme le velcro sur les crayons et autres objets, pour y accéder facilement.

L’équipement bateau pour faciliter les manoeuvres.

pilote automatique voilier equipement voilier

Le pilote automatique

Pour faciliter les manoeuvres, le pilote automatique est presque indispensable.  Certains se contenteront d’un simple tendeur ou d’un bout pour garder leur barre droite quelque temps. Sur certaines unités, pour naviguer sereinement, le pilote automatique deviendra vite un ami quand il s’agira d’affaler les voiles ou d’effectuer des manoeuvres à l’avant du bateau.

Il existe deux types de pilote: les pilotes de barre franche et les pilotes in-bord. Si le pilote inbord est plus fiable et plus résistant, il sera surtout utilisé sur des unités à partir de 10 mètres et pour effectuer des navigations assez longues. Un pilote de barre franche sera largement suffisant sur des unités de moins de 10 mètres et pour des navigations côtières ou à la journée.

Les Winchs Self-tailing

Les Winchs Self-tailing ne sont plus un luxe, dès que la taille du bateau dépasse les 7.50m. Surtout pour les voiles d’avant. Ils seront d’autant plus utiles sur des voiliers plus anciens avec des génois à fort recouvrement. Il existe aussi des kits en plastique pour adapter un système self-tailing sur des winchs classiques. Pour les avoir essayés, ce système n’est pas optimal.

Les lazy jacks

lazy bag voilier equipement pour voilier Les lazy jacks sont aussi très pratiques. Ils permettent d’affaler la grand voile facilement sans avoir à monter sur le roof pour la ranger avant d’arriver au port ou au mouillage. Certains plaisanciers n’aiment pas ce système car les lattes peuvent se prendre dans le lazy jack quand on hisse la voile. Cependant, ce système peut être pratique. On trouve des kits prêt à être installés sur le marché. Sinon, un lazy jack est assez facile à bricoler.

La chaussette à spi

Pour rester dans les voiles, la chaussette à spi est aussi très pratique pour utiliser cette voile plus souvent. En effet, la chaussette permet de manoeuvrer le spi de façon beaucoup plus rapide, seul.

Le petit équipement personnel

L’équipement de cockpit est important. Il est indispensable d’avoir tout sous la main. Des pochettes de cockpit permettront de ranger sandwichs, eau, livres, crème solaire et…GPS et VHF. Je trouve indispensable d’avoir ces deux instruments sous la main. En cas d’urgence, pas besoin de descendre à la table à cartes pour regarder sa position ou émettre un appel. le GPS, portable étanche et rechargeable, me semble la meilleure solution, même à l’époque des applications pour smartphones et tablettes.

Concernant le confort en navigation, chacun à sa propre organisation, adapte son bateau ou trouve des équipements nautiques sur mesure comme ceux de Rototec

Equipement de sécurité

Vous êtes seul à bord ou êtes responsable du navire et de votre famille, prenez soin de vous. Votre bateau ne viendra pas vous rechercher tout seul si vous tombez à l’eau. Ne comptez pas non plus sur votre conjoint, vos enfants ou des amis que vous avez invités à bord. Entre l’inexpérience et la panique, ils ne pourront faire aucune manoeuvre.

Un gilet de sauvetage « porté » est donc indispensable. Les modèles actuels sont de plus en plus ergonomiques et s’oublient facilement. En plus du gilet, pensez au harnais. Les nouveaux harnais sont, eux aussi, beaucoup plus discrets et légers qu’avant. Il faut savoir que le port du gilet et du harnais sont obligatoires dans certains pays. Ne vous dites pas que le porter est encore une façon de supprimer nos libertés.

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J’allais oublier, un bon livre…

Et vous, comment vous organisez vous lors de vos navigations en solo?

11 réflexions au sujet de “Comment organiser et équiper son voilier pour naviguer en solitaire?”

  1. Merci pour ces astus. Sans être un grand marin. Il est vrai que je navigue plus souvent seul qu’en équipage pour mes ballades à la journée…

  2. Quand on appareille en solo, il faut surtout en avoir envie et si c’est une corvée (par ex : un convoyage obligatoite) il faut s’abstenir. La forme c’est une chose, le moral c’est très très important. Il faut aussi avoir un bateau prêt avec un bon pilote, du gasoil si le vent vous abandonne, une navigation programmée avec des escale possibles (mouillage ou port) si la fatigue se fait sentir. Ne pas oublier la cambuse, un bon repas c’est bon pour la forme. La nav. côtière sera toujours plus délicate que le large. Le solo : inépuisable sujet. Ma dernière nav. en solo cet été : quelques centaines de milles de Med. à la Bretagne avec deux étapes en compagnie d’équipiers.

  3. Je pense que la taille d’un bateau n’est pas importante. Ayant navigué en SunFast 40 Perfo sur la Transquadra, je remarque que l’équipement est plus important que la taille du bateau car avec le pilote, on navigue à 2. Sur un gros bateau, le gros temps arrive bien plus tard que sur un petit bateau. Ce qui est vrai, c’est de toujours anticiper.
    Ceci est l’avis d’un plaisancier qui a 60 ans de navigation.

  4. Bien dit…
    Ayant bouclé le tour de l »Atlantique seul sur un UFO34, je m’y retrouves… cepandant sans enrouleur, sans balancine, avec étais largable, bonne capote rigide et regulateur…
    Chacun a ses petits « trucs et astuces », moi c’est entre autre au niveau des ris et le point d’amure, sans « crocs », rapide, sure et simple…

  5. Autrefois il n’y avait que le régulateur d’allure, aujourd’hui le pilote électrique supprime l’angoisse de ne pas se réveiller à temps, que le vent tourne et de vous réveiller sur les rochers.
    Toutes les manœuvres doivent revenir au cockpit.
    Il me reste deux angoisses: tomber à l’eau et rentrer dans un OFNI; la première peut se gérer avec un largage automatique d’écoutes mais reste le problème de la remontée à bord, sur un tri possible par le flotteur sous le vent mais difficile par mer forte lorsque le bateau glisse et menace de vous rentrer dedans.
    le problème des OFNI est peut-être en train de se résoudre avec des cameras thermique qui signalent la présence de grumes, de baleine ou de containers qui sont très loin d’être signalés mais le prix est assez élevé et la portée est de 100 à 150m; lorsque vous naviguez à 20 nœuds il ne faut qu’une poignée de secondes pour toucher l’objectif. Reste à savoir si les cam sont efficaces.
    Pour info: selon les coastguards us sur 100 personnes tombant à l’eau seules 20 en réchappent. La course automobile tue moins que la navigation. A méditer. Sans vouloir vous effrayer ni vous décourager. La nav en solo c’est formateur.

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