Philippe Péché, sur la Golden Globe Race avec son Rustler 36 PRB

Contraint à l’abandon, La Golden Globe race de Philippe Peché s’arrête au Cap, suite à un problème de barre.

Philippe Péché est arrivé ce midi au Cap en Afrique du Sud, un peu plus de quatorze jours après l’avarie de barre survenue sur son Rustler 36 alors qu’il occupait la 2ème place de la Golden Globe Race. Au moment de l’avarie, le skipper de PRB rencontrait un vent fort d’environ 50 nœuds. Comme le règlement l’impose, il avait alors prévenu la direction de la course de son problème sans pour autant demander d’aide extérieure. Il avait également appelé via son téléphone satellite sa compagne puis des personnes (techniciens notamment) pour préparer son arrivée à Cape Town et anticiper la réparation. Malgré les conditions difficiles dans lesquelles il évoluait alors (vent fort de 45 à 50 nœuds), Philippe avait réussi à maitriser la situation et décidé de faire route vers Le Cap en Afrique du Sud pour faire escale.

Une grosse décépetion

Dès la rupture de sa barre, ses rêves de s’imposer sur ce tour du monde en solitaire, sans escale et sans moyen moderne de communication s’étaient envolés. Profondément déçu et désabusé de devoir quitter si brutalement la lutte qui l’opposait notamment à Jean-Luc Van Den Heede, Philippe a rapidement décidé qu’il ne poursuivrait pas son tour du monde après l’escale au Cap.

« J’étais très satisfait de mon début de course. Je pense avoir bien navigué sans faire trop d’erreurs stratégiques. J’étais fier d’être à la bagarre et de pousser le bateau. C’était excitant et c’est ce que j’aime faire sur un bateau. J’ai pris beaucoup de plaisir. 
« Je n’ai pas envie, jamais, de revivre ces 15 derniers jours ! C’était très dur. J’étais à la barre et au réglage constamment, environ 15 à 18 heures par jour. C’était totalement usant. J’ai réussi à fabriquer un petit manche d’environ un mètre de long. Mais ce n’était pas très fiable. Il fallait faire attention à bien équilibrer le bateau pour ne pas trop tirer sur la barre. J’ai quand même réussi à faire la route et j’ai été très bien accueilli au Cap. Les personnes du Yacht Club ont été extraordinaires et sont venus, avec l’équivalent de la SNSM, m’accueillir pour me guider jusqu’au port. On ne voyait rien. Il y avait 40 nœuds et beaucoup de mer à l’approche de la terre. »

Après de longs mois à retaper son Rustler 36 au chantier Kervilor de Saint-Philibert (56), Philippe Péché avait mis à l’eau son bateau aux couleurs de PRB, en février 2018. La marque vendéenne, PRB, s’était engagée aux côtés de ce marin chevronné (double détenteur du Trophée Jules Verne) pour relever un défi exceptionnel : la Golden Globe Race 2018. Cette course autour du monde en solitaire, sans escale, sans assistance et sans technologie moderne partira des Sables d’Olonne le 1er juillet. A bord de son bateau de 11 mètres, Philippe Péché prévoit de mettre 275 jours pour rallier Les Sables d’Olonne… Hors norme.

Un chantier en deux étapes pour le bateau

« Le chantier de refit s’est fait en deux temps » explique Philippe Péché. « Tout d’abord en septembre 2015, le bateau est venu de Southampton jusqu’au chantier Kervilor à Saint-Philibert. Nous l’avons complètement déshabillé : pont, accastillage, intérieur, etc. Nous avons fait un travail titanesque. Nous avons ensuite tout remonté petit à petit : électricité neuve, moteur neuf, réservoir neuf, mât, gréement, voiles et j’en passe ! Nous n’avons gardé que la coque. C’est comme une vieille voiture de collection, on ne garde que le châssis et les numéros de plaque !

La 2ème phase de notre chantier a eu lieu cet hiver. Nous avions pour objectif de remplacer les hublotsMise à l'eau du Rustler 36 PRB - Skipper : Philippe Péché - Golden Globe Race 2018 - La Trinité sur Mer le 16 février 2018 d’origine qui fuyaient. Les organisateurs nous avaient également donné l’obligation d’avoir un renfort au milieu du hublot afin qu’ils ne puissent pas se casser sous les impacts de vagues.

La dernière évolution est la belle casquette orange qui a été faîte sur mesure après avoir étudié la façon dont je me plaçais et la hauteur idéale pendant quelques navigations. Nous avons également remplacé ce matin la vieille barre en bois d’origine par une barre en inox avec une rallonge qui permet de barrer sous la casquette, au sec ou presque ! »

 

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