Quels sont les différents types de lest des voiliers?

Choisir et acheter un voilier, pour de la croisière ou de la régate, impose de choisir le type d’appendice qui équipera votre bateau. Le type de quille ou de dérive que vous allez choisir aura une incidence sur votre programme de navigation, le stockage du voilier, la place de port, l’entretien et le confort en mer.

Choisir un voilier, c’est aussi choisir le type de lest et d’appendice de ce dernier. Vous ne pourrez pas faire la même chose avec un voilier quillard à grand tirant d’eau de 2m, et un dériveur intégral pouvant naviguer, au moteur, dans 50cm d’eau. Vous pourrez échouer avec un biquille ou un voilier à lest mobile. Ce qui ne sera pas le cas avec un quillard, voire même une quille relevable.

Dans le même temps, le type d’appendice que vous allez choisir aura aussi un impact sur votre navigation. Plus le lest d’un bateau est important, et plus il est bas, plus il sera raide à la toile. Cela implique plus de confort en mer et une meilleure vitesse du bateau. C’est pour cela qu’un quillard profond, aussi appelé version GTE, sera plus performant que sa version Petit tirant d’eau (PTE). Et c’est aussi pour cela qu’un voilier équipé d’une quille relevable sera plus performant qu’un dériveur lesté.

Pour choisir , il faudra bien envisager toutes les situations possibles, en mer, comme au mouillage. Le choix d’un bateau étant toujours une question de compromis, vous devrez faire le choix entre la vitesse, le confort et le côté passe-partout. Vous devrez aussi faire en fonction de votre mouillage ou place de port. certains mouillages. Pour vous aider à choisir quel type de lest pour votre voilier est le plus adapté à votre programme, nous allons voir, ci-dessous, les différentes solutions.

Le dériveur Intégral pou l’échouage ou le transport

voilier aluminium ovni

Pour une longue croisière, ce type d’appendice est très souvent recherché. En effet, en escale, un dériveur intégral permet de s’approcher au plus près des côtes, de se mettre au fond d’un abri et d’échouer à plat, de mettre le pied-à-terre facilement, de beacher sur une plage,…

Dans le même temps, le dériveur intégral est un excellent choix pour un petit voilier transportable. Il permet de faciliter la mise à l’eau en glissant plus facilement sur la remorque.

En navigation, ses performances, notamment au près, seront moins bonnes par rapport à un quillard ( fixe ou relevable), le lest se trouvant plus haut, il sera moins raide à la toile. Actuellement, le marché propose différents types de dériveurs intégraux ( Feeling, Ovni,…).

Dériveur lesté, le compromis pour les ports à marées

voilier en carénage

Le dériveur lesté est un compromis entre le quillard et le dériveur intégral. Il permet de bénéficier d’un plan antidérive mobile tout en conservant un lest assez bas. Cependant, le dériveur lesté n’a pas prouvé son intérêt en navigation, à mon goût. Performance moindre qu’un quillard et impossibilité de s’échouer à plat n’en font pas mon premier choix.

Enfin, le lest est situé assez haut, dans le saumon, ce qui n’aide pas à garder une certaine raideur à la toile. Le chantier Jeanneau a construit beaucoup de voiliers en dériveur lesté, tout comme d’autres séries sur plan.

Le quillard, pour la simplicité

voilier au sec

Le quillard est le type d’appendice qui offre les meilleures performances ( en général…). Son intérêt est la stabilité de route, sa capacité à remonter au vent, en navigation. De plus, ou les lests mobiles demandent une vérification mécanique supplémentaire, ici, pas de soucis. Seuls les boulons de quille devront être vérifiés de temps en temps.

En revanche, une quille fixe, à partir d’un tirant d’eau de 2m voire 2,50m peut vite devenir un handicap dans les zones à fort marnage ou pour qui va rechercher des mouillages forains.

Il existe plusieurs types de quillard, et donc plusieurs types de quille pour bateau. Aux quilles droites en fonte classique, qu’on retrouve sur la grande majorité des voiliers, certaines quilles sont lestées avec un bulbe. Ce choix permet de descendre le centre de gravité, d’avoir un bateau qui tient mieux son cap et qui est plus stable.

Ce bulbe peut avoir deux formes différentes. Une forme classique, orientée vers l’arrière ou une forme en torpille utilisée sur les voiliers de régate, la plus efficace.

la quille relevable, tirant d’eau réduit et performances

quille relevable

Un voilier à quille relevable est une solution de plus en plus utilisée par certains chantiers souhaitant répondre à une demande de tirant d’eau faible tout en conservant un voilier performant. C’est, effectivement, dans ce cas, une très bonne alternative au quillard. Les quilles relevables sont appréciées pour leurs performances : voiliers bien lestés, profils pouvant être utilisés pour l’équilibre du bateau.

L’inconvénient de ce type de lest se trouve surtout en cas de talonnage. Ou une dérive va remonter, seule, la quille relevable risque de casser, ou tout du moins, son mécanisme. En effet, ce dernier est souvent constitué d’un système à vis sans fin ou vérins, dans le cadre d’une quille pivotante ou sabre. Actuellement, les voiliers proposés le sont souvent par le chantier Structure et ses Pogos ou les nouveaux Djangos de chez Marée haute. Bénéteau propose ses versions sur sa gamme First depuis 4O ans.

La quille sabre, pour les passionnés de régate

django quille relevable

La quille sabre est une solution utilisée sur certains voiliers, en remplacement de la quille relevable. Elle a l’avantage de pouvoir conserver un bulbe et donc de baisser le centre de gravité. Dans le même temps, son mécanisme est plus simple qu’une quille relevable.

Cependant, elle a l’inconvénient, sur les voiliers de taille modeste, de couper le carré en deux, quand elle est relevée. C’est par exemple le cas sur le First 27.7. De plus, l’échouage est plus risqué que pour un dériveur intégral.

Le biquille, star de la Manche

biquille

Le biquille s’est répandu en Bretagne, en Manche et en Grande Bretagne, dans les années 80. Il permettait de s’échouer à plat, avec un tirant assez faible et sans avoir de mécanisme de quille. Le chantier français le plus réputé était Wrighton avec ses Biloup, mais Bénéteau n’était pas en reste et proposait des pêches-promenades biquilles avec sa gamme Evasion.

Cependant, il faut reconnaître que les performances d’un biquille étaient vraiment très limitées et leur capacité à remonter au vent très faible. Les choses ont changé ces dernière années avec l’arrivée de biquilles bien plus performants comme le Django là encore ou le RM 800,…Des chantiers ont réussi le pari, avec des architectes comme Marc Lombard ou Pierre Rolland.

Les anglais ont été encore plus loin, dans les années 70 en proposant des voiliers à 3 quilles. La quille centrale était accompagnée d’une autre quille de chaque côté pour améliorer sa tenue à l’échouage et sa tenue en mer. ce ne fut pas une grande réussite.

La quille à ailettes, pour réduire au maximum le tirant d’eau

les premiers voiliers équipés d’une quille à ailette sont apparus dans les années 80. L’objectif était de réduire au maximum le tirant d’eau des voiliers. Pour cela, le profil de la quille était modifié en y ajoutant deux ailettes de chaque côté. On pensait aussi pouvoir améliorer les performances du bateau grâce à ce nouveau profil, surtout lors de la gite. Le système a été essayé en régate, sans grand succès.

Par contre, en croisière, ce choix est plutôt pertinent. Un voilier avec une quille à ailettes sera plus performant qu’un dériveur lesté ou un dériveur intégral tout en proposant un tirant d’eau réduit au mouillage, mais aussi un navigation. Les chantiers français comme Bénéteau ou Jeanneau proposent quelques modèles équipés de cette quille. C’est le cas, par exemple, de l’Oceanis 320. Un autre exemple est le Feeling 286 qui propose un tirant d’eau de 1.10m pour un voilier de 8,40m.

Quille pendulaire

La quille pendulaire n’est pas celle que vous trouverez le plus souvent sur les bateaux de plaisance. ce type de lest est surtout destiné aux bateaux de course. On retrouve très souvent les quilles pendulaires sur les voiliers de la classe IMOCA, par exemple.

Le principe est d’optimiser le couple et l’assiette du bateau en déplaçant la quille du côté opposé de la gite. dans le même temps, la quille pendulaire permet de gagner du temps sur la réduction de la voilure.

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