Les visages du Vendée Globe 2024 ne sont pas seulement ceux des leaders de la course ou des skippers expérimentés sur le circuit IMOCA. Deux noms émergent au grand public dans cette édition pour rappeler que l’expérience de la course au large ne se limite pas à avoir déjà bouclé un tour du monde : Yoann Richomme et Antoine Cornic, deux « bizuths » au caractère bien trempé et à la préparation irréprochable, brillent chacun à leur manière dans cette course mythique.
Yoann Richomme, rookie au sommet de l’élite
Sur le papier, Yoann Richomme découvre le Vendée Globe. Mais difficile de le cataloguer comme un novice. Double champion de la Solitaire du Figaro (2016, 2019), vainqueur de la route du Rhum en Class40, ce régatier accompli impressionne dans ce qui est sans doute la course la plus exigeante au monde. Actuellement troisième, à quelques centaines de milles de Charlie Dalin et Sébastien Simon, Richomme montre une régularité et une maîtrise de son bateau Paprec Arkéa qui forcent le respect.
« Je navigue proprement, et mon bateau est en excellent état. Honnêtement, je ne pourrais pas demander mieux », confiait-il récemment depuis les confins de l’océan Austral. En pleine gestion de course, il joue la carte de la patience et de la stratégie, sans jamais négliger le moindre détail. Sa trajectoire nord pour éviter une dépression majeure illustre cette approche pragmatique, loin de toute précipitation.
Un rookie pas si rookie ? Sans aucun doute. Richomme maîtrise les codes de la compétition comme un vieux briscard. Son objectif : élargir l’écart avec ses poursuivants pour sécuriser sa place sur le podium, voire se rapprocher de la tête. « Je donne tout ce que j’ai », assure-t-il, toujours prêt à capitaliser sur la moindre faiblesse de ses adversaires.
Antoine Cornic, l’aventurier en quête d’un rêve
À l’autre bout du classement, un autre rookie vit son propre rêve, loin de la pression des premières places. Antoine Cornic, 44 ans, ancien restaurateur devenu navigateur, traverse cette aventure avec une authenticité et une passion contagieuses. À bord de son bateau Human Immobilier, une unité de 2005 équipée de dérives droites, il occupe actuellement la 31e place.
« Participer au Vendée Globe, c’est un rêve que je porte depuis toujours », explique-t-il. Avec la simplicité qui le caractérise, il partage des récits sincères, évoquant le froid glacial, l’humidité omniprésente et la beauté sauvage des albatros qui l’accompagnent.
Si Cornic ne vise pas la victoire sur le Vendée Globe, il est là pour vivre pleinement l’aventure. Naviguer dans l’océan Austral pour la première fois, ressentir l’immensité et la solitude de ces lieux reculés, tout cela dépasse la simple compétition.
Deux approches, un même professionnalisme
Richomme et Cornic incarnent deux facettes de cette course mythique. L’un bataille dans le trio de tête avec une préparation technique sans faille et une ambition mesurée. L’autre relève un défi personnel, se frottant à des conditions extrêmes pour le plaisir d’être là, au cœur de l’action.
Mais chez les deux hommes, une constante : un sens aigu de la gestion, de la préparation et de l’endurance. Que ce soit dans la finesse stratégique de Richomme ou dans la résilience d’Antoine Cornic, ces « bizuths » nous rappellent que le Vendée Globe n’est pas qu’une affaire d’expérience, mais aussi d’audace et de passion.
Et si, comme le veut l’histoire, un rookie venait une nouvelle fois à triompher cette année ? Gardez un œil sur Yoann Richomme : le talent et la persévérance qu’il déploie pourraient bien écrire une nouvelle page de légende. Quant à Antoine Cornic, il prouve qu’au-delà du classement, chaque mille parcouru dans l’immensité des océans est une victoire en soi.