Ces voiliers de la classe 6.50 qui ont marqué l’histoire de la mini-transat

La Mini-Transat est une des courses au large les plus mythiques de l’histoire de la course à la voile. Cette transatlantique a fait rêver nombre de générations et fait éclore de très nombreux grands noms de la voile.

Mais à côté de ces skippers, plusieurs voiliers ont marqué l’histoire de la Mini-transat. Retour sur la folle histoire de ces bateaux qui ont fait avancer l’architecture et tant apporter aux voiliers de série.

L’histoire de la Mini-Transat

8 octobre 1977, Penzance (Royaume Uni), 24 voiliers de 6,50m, dont des Serpentaires et des Muscadets, prennent le large, avec un seul marin à bord, vers Antigua via Ténérife aux Canaries. Parmi eux, de grands noms comme  Halvard MabireBruno Peyron et Jean-Luc Van Den Heede. Les plus petits voiliers de la course hauturière sont nés et leur course favorite aussi : la Mini-Transat.

Les Français deviennent d’année en année majoritaires parmi la flotte. C’est donc assez naturellement que l’organisation traverse la Manche. En 1984, Jean-Luc Garnier, journaliste et passionné par ces petits voiliers, prend la suite du britannique Bob Salmon qui, après l’organisation de quatre éditions, souhaite passer le flambeau. En 1985, la Mini-Transat part et arrive en France, de Brest à Pointe-à-Pitre avec une escale à Santa Cruz de Ténérife.

Aujourd’hui, la Classe Mini rassemble environ 500 adhérents dont une grande majorité de coureurs, de tous les horizons socioprofessionnels, du charpentier à l’ingénieur, de l’infirmière au steward, du journaliste au skipper professionnel.

La classe Mini

classe mini 6.50

La classe Mini est directement issue de la Mini-Transat de 1977. En 1984, l’association Voiles 6,50 est créée et sera affiliée à la fédération Française de Voile. Elle prend en charge l’organisation de la Mini-Fastnet, une course annuelle faisant l’aller et le retour entre la Bretagne et le phare irlandais. Un nouvel élan est alors donné pour les Minis. 

L’association organise elle-même la Mini-Transat de 1985. Pendant du Mini- Fastnet en Méditerranée, la Mini-Max fait courir les Minis méditerranéens en 1986. En 1988, une nouvelle course vient compléter le calendrier; la Transgascogne.  En 1994, Voiles 6,50 se scinde en deux structures distinctes séparant l’organisation de course (Voiles 6,50) et la gestion sportive (Classe Mini).

La même année, les Italiens, de plus en plus nombreux, créent leur propre classe en liaison avec la Classe Mini française qui garde la responsabilité de la jauge et du règlement.

Certains voiliers de la classe mini ont marqué l’histoire de la Mini-Transat. Voici une sélection des plus ppopulaires.

Le Serpentaire

Le Serpentaire est le premier voilier à gagner la Mini-Transat, 1977. Barré par Daniel Gilard, le voilier « Petit Dauphin » rentre dans l’histoire de la Course au large lors de cette première édition. D’ailleurs, les éditions Ancre De Marine ont rééditer « son livre,  Petit Dauphin, Sur la peau du Diable ». Daniel Gilard a fait son apprentissage de la course au large à bord avec Eric Tabarly puis Olivier de Kersauson. Le skipper a disparu en mer lors de la course La Baule-Dakar en 1984.

Ce plan de Bernard Veys n’était, pourtant, pas prévu pour ce programme. En effet, l’architecte avait imaginé le Serpentaire comme un voilier familiale, simple à naviguer.

Construit en contre-plaqué, il sera proposé pendant de nombreuses années sur plan, pour de la construction amateur. Par la suite, certains chantiers le proposeront en série. On compte environ 130 unités construites par différents chantiers, en contre-plaqué et en composite.

Longueur: 6,50m, Largeur: 2,54m, TE: 1,05m, Poids: 1100kg.

Le Muscadet

national Muscadet

Le Muscadet est l’autre star de la première édition, puis des suivantes. En 1977, le premier Muscadet, skippé par VDH, arrive quatrième. La deuxième année, 5 Muscadet seront encore sur la ligne de départ et franchiront la ligne d’arrivée. Enfin, en 1981, le bateau arrive à la 3ème place de la course.

Ce plan Harlé n’est plus à présenter. Le Muscadet a tout fait, de la croisière à la régate en passant par la course au large. Le bateau est très lié à la Mini-Transat. Il est le symbole même de l’état d’esprit de la course, qui est de faire une course à petit budget sur des bateaux simples et avec peu d’instruments.

Longueur: 6,40m, Largeur: 2,26m, TE: 1,25m, Poids: 1200kg.

Le Coco

Voilier Coco mini 650
photo brochure Archambault

Le Coco, du chantier Archambault est lui aussi lié à la Mini-Transat. On peut même dire qu’il a été dessiné et conçu pour ce programme, exclusivement. En effet, le Coco a été créé à l’initiative de l’Ecole des Glénan et de l’association Voiles 6.50. C’est Philippe Harlé qui sera en charge des plans.

Pensé pour être le plus performant possible au portant, le bateau sera très recherché. 130 unités sortiront du chantier Archambault entre 1984 et 2004. Comme tous les bateaux de course, le Coco est très lié à un skipper. Le Coco est le bateau qui permettra à Laurent Bourgnon de gagner la deuxième étap de de la la Mini-Transat, et finir deuxième au général, en 1987. A l’époque, le Coco est le seul voilier de série à pouvoir concurrencer les prototypes.

Le Coco reste un voilier marin, bien construit et pas trop technique qui pourra être utilisé pour de la croisière.

Longueur: 6,50m, Largeur: 2,70m, TE: 1,36m, Poids: 1000kg.

Le pogo 6.50

Pogo 6.50

En 1995, le Pogo rentre incontestablement dans l’histoire de la Mini-transat. Ce bateau, dessiné par Pierre Rolland et construit par le chantier Structure, en Bretagne Sud connait un succès immédiat. Issu d’un prototype à succès, 140 Pogo sortiront du chantier, de 1995 à 2002. En 2003, il est remplacé par le Pogo 2.

Le Pogo prend la suite du Coco sur les podiums, en série. Il rafle toutes les places sur les podiums. Ne pas avoir de Pogo est, en soi, un élément qui fait que vous ne gagnerez pas une course. Actuellement, le Pogo 3, dessiné par Guillaume Verdier, continue d’écrire la légende Pogo.

Tout comme le Coco, le Pogo est un voilier assez simple à naviguer pour qui recherche un petit bateau pour aller vite et loin en mode camping.

Longueur: 6,50m, Largeur: 2,97m, TE: 1,58m, Poids: 890kg.

Le maxi 6.50

voilier Maxi 6.50

Ces dernières années, les voiliers de la classe mini ont énormément évolué. La petite révolution est sans doute l’arrivée des étraves en Scow. Ces étraves arrondies, permettant au bateau de planer ont apporté un gain de vitesse indéniable. Le Maxi 6.50 est directement issue du dessin de David Raison. Cet architecte a bouleversé la hiérarchie dans la classe avec le skipper Ian Lipinski. Les deux hommes ont outrageusement dominé le circuit pendant plusieurs années.

Ce voilier, qui transforme le prototype en série est construit au chantier IDB, près de Concarneau, en Bretagne Sud.

Longueur: 6,50m, Largeur: 3,00m, TE: 1,60m, Poids: 950kg.

Les prototypes

ian lipinski sur son mini 6.50 griffon

Mais la Mini-Transat, c’est surtout l’histoire d’une folle aventure de l’innovation, de l’inventivité et de l’audace. Dés 1979, la course est remportée par un prototype. Ce bateau, skippé par l’américain Norton Smith, est alors équipé de deux ballasts de 280 litres. En 1981, c’est encore un prototype, signé jean Berret, qui remporte la course. En 1991, Michel Desjoyaux équipe, pour la première fois, son bateau d’une quille pendulaire. Le plus surprenant est sans doute le V Boat, en 1988, avec ses coques en une.

En 2001, l’organisation de la course décide de classer les bateaux en deux catégories : les prototypes et les séries. Effectivement, la classe Mini est un véritable laboratoire de l’architecture navale. Les architectes testent leurs innovations sur ces petits voiliers. De Philippe Harlé à Marc Lombard, en passant par Pierre Roland ou Finot-Conq, tous veulent présenter leur prototype. Encore aujourd’hui, Les mini 6-50 de David Raison , avec leurs étraves en Scow, le mini volant, à foils, de ou encore les derniers modèles d’Etienne Bertrand, comme les Ofcet 6.50 ou Vector 6.5.

Pour résumer, la Mini-Transat a depuis plus de 40 ans, toujours été un laboratoire et l’occasion, pour de nombreux chantiers et architectes, de mettre en avant leur savoir faire. Et cette liste ne doit pas faire oublier d’autres bateaux comme les D2V2, Nicra, Dingo, Mistral 6.50, et autres

2 réflexions au sujet de “Ces voiliers de la classe 6.50 qui ont marqué l’histoire de la mini-transat”

  1. De Meerschman ? Si vous êtes Paul, celui qui a transaté en solo et en disciple sur bateau Zen, ce brave Challenger de 6,80 m, pas étonnant que l’histoire de la Classe Mini vous fascine.

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