Jérémie Beyou et Franck Cammas, sur Charal, vainqueurs des 48h Azimut

Au cours d’une traversée de 600 milles nautiques à travers le Golfe de Gascogne, avec des vents persistants venant de l’ouest et du nord-ouest, l’équipage de Charal, dirigé par Jérémie Beyou et Franck Cammas, a remporté la compétition lors de l’événement de 48 heures Azimut. Ils ont devancé l’équipage de MACIF Santé Prévoyance, dirigé par Charlie Dalin et Pascal Bidégorry, ainsi que celui de For the Planet, skippé par Sam Goodchild et Thomas Ruyant.

Dans une démonstration de maîtrise, le plan Sam Manuard de Jérémie Beyou, finement optimisé en 2022, a révélé sa compétitivité sur tous les points de vente, surpassant particulièrement ses concurrents lors des tronçons au près, où ces derniers ont eu du mal à maintenir le rythme.

Qui saison qui démarre bien pour Jérémie Beyou

Jérémie Beyou

© Jean-Louis Carli / Défi Azimut

Après une course acharnée qui a duré 1 jour, 17 heures et 46 minutes, l’élégant IMOCA aux couleurs rouge et noir a franchi la ligne d’arrivée en tête de la flotte composée de 33 bateaux, portant ainsi haut les espoirs de Jérémie Beyou. Le bateau a devancé MACIF Santé Prévoyance de près de deux heures et For The Planet de près de deux heures et demie, attestant de la suprématie de son équipage.

Cette victoire à Lorient marque le coup d’envoi de la saison 2023 pour Jérémie Beyou, qui n’a jamais atteint un tel sommet dans les précédentes compétitions de cette année, sa meilleure performance antérieure ayant été une deuxième place lors de la Guyader Bermudes 1000 Race en mai dernier. Ravi de décrocher sa troisième victoire sur cet événement, Beyou attribue leur succès à un départ solide jeudi dernier et à leur remarquable capacité, en tandem avec Franck Cammas, à s’adapter rapidement aux petites erreurs survenues en cours de route. Une preuve incontestable de leur excellence en mer.

« Il y a un haut niveau de compétition au sein de la flotte donc, quand vous gagnez des courses aussi intenses, c’est que vous vous en sortez plutôt bien », explique Jérémie Beyou sur le quai de Lorient La Base. « Ce résultat est aussi bon psychologiquement. J’attendais cela depuis un moment, surtout avec Franck ».
 
Franck Cammas souligne les conditions de vent difficiles tout au long d’une course rythmée par des grains sur l’ensemble du parcours et des vents particulièrement changeants. « Tout était assez compliqué », déclare-t-il. « La mer était très agitée. C’était très instable et, hier après-midi, nous avons eu un autre grain à 40 nœuds alors que nous ne nous y attendions pas. Les 48h Azimut sont toujours complets, avec un parcours qui permet de faire toutes les allures. C’est rassurant de finir en tête, car cela veut dire qu’en terme de vitesse, nous ne sommes pas dépassés, loin de là. »

Une course intense dans le Golfe de Gascogne

Yoann Richomme

Au cours de cette compétition, marquée par trois abandons, dont un tragique démâtage pour CORUM L’Épargne, skippé par Nicolas Troussel et Benjamin Schwartz, le tandem de MACIF Santé Prévoyance a franchi une nouvelle étape cruciale dans l’exploration de leur tout nouveau plan Verdier. Il est à noter que leur IMOCA avait déjà brillé en remportant la Rolex Fastnet Race en juillet dernier, à peine un mois après sa mise à l’eau. Cette performance est d’autant plus impressionnante, compte tenu des blessures au doigt et à l’épaule de Pascal Bidégorry, qui n’ont en rien entravé leur détermination.

Charlie Dalin, réputé pour sa constance parmi les skippers IMOCA, a souligné les nombreux enseignements positifs tirés de cette dernière confrontation avant la Transat Jacques Vabre. Le Havrais, d’ordinaire discret, s’est exprimé avec satisfaction sur leur performance : « Nous sommes ravis de notre course. Elle a été intense et instructive. Dans l’ensemble, tout semble aller pour le mieux à bord, malgré quelques moments de difficulté. C’est un signe encourageant pour la suite, et il semble que notre équipe réponde à toutes nos attentes.« 

Si Charlie Dalin a clôturé cette course en se réjouissant de leur prestation, il en va de même pour Sam Goodchild, qui faisait équipe pour la première fois avec Thomas Ruyant, dont l’IMOCA For People était en cours de réparation. Les deux navigateurs semblent avoir formé une équipe formidable. Sam Goodchild a déclaré : « Thomas n’a pas du tout été ‘intense’ – en réalité, il est intense d’une manière très calme. Thomas est méticuleux dans tout ce qu’il entreprend, non seulement pour le plaisir. Je préfère les ambiances de navigation détendues et dénuées de cris, et ces 48 heures Azimut étaient exactement cela : cool, calmes et sereines. » Une collaboration réussie pour ces deux marins talentueux.

Cette course fut l’occasion pour le Britannique de voir comment Thomas Ruyant tirait le meilleur parti d’un bateau avec lequel il a enchaîné les succès, dont la victoire sur la Transat Jacques Vabre 2021 et la Route du Rhum 2022. L’ex-LinkedOut a maintenant forcément plus de difficulté à dominer le haut du classement face aux nouveaux bateaux, mais Sam Goodchild sait qu’il a entre les mains, un IMOCA prétendant au podium du prochain Vendée Globe.


 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.