Les différents types de gréement d’un voilier

Suivant les époques et les régions, les voiliers ont été équipés de différents types de gréement. Ces bateaux peuvent porter un, deux ou trois mâts, et la forme de leurs voiles peut varier. Mais alors comment reconnaître chaque type de voilier, et les classer, en fonction de son gréement? Je vous propose de voir cela ensemble, en revenant sur la définition du gréement et en présentant la différence entre tous ces bateaux à voiles, entre le sloop, le cotre, le ketch et tous les autres.

Définition du gréement d’un bateau

Avant de voir la définition d’un gréement et les différentes caractéristiques de celui-ci, et donc les différents types de bateaux à voiles, voyons de quoi nous parlons. Le gréement d’un voilier est constitué du gréement dormant et du gréement courant. Ces deux éléments permettent de hisser et régler les différentes voiles d’un bateau.

  • Le gréement dormant est constitué de l’espars, du mât, de la bôme et des câbles, ou cordages, permettant de tenir le tout. Il s’agit des haubans, de l’étai et du pataras entre autres. Quand on monte le mât pour le poser, on parle de gréer un bateau. Pour en savoir plus sur le gréement dormant.
  • Le gréement courant, lui, est constitué de tous les cordages, bouts, écoutes et drisses, permettant de hisser les voiles et d’effectuer les différentes manoeuvres. Ce gréement est courant puisqu’il va courir le long du mat et du bateau. Pour en savoir plus sur le gréement courant.

Depuis la naissance de la voile, il y a des milliers d’années, les gréement des voiliers ont beaucoup changé. Entre les gros voiliers des vénètes et les galères romaines, il y avait déjà des différences. En Orient, les voiles latines qui équipaient les bateaux du Nil, ou en Océanie, les voiles des pirogues et des Drua étaient portées par des gréements plus techniques, voire modernes

Alors quels sont les différents types de gréement et de bateaux?

Nous allons nous arrêter sur les différents types de gréements et de bateaux les plus courants de nos jours. Les  gréements équipant les différents types de voiliers que nous pouvons croiser le plus souvent sont le sloop, le cotre, le ketch, la goélette, le catboat et le voilier aurique.

Le gréement sloop

voiliers sloopLe sloop est le gréement le plus courant de nos jours. Ce type de gréement s’est généralisé dans les années 50 pour devenir un standard. Ce voilier, avec son mât unique, sa grand voile triangulaire et sa voile d’avant est aussi appelé sloop bermudien. La grande majorité des voiliers de série est équipée de ce type de gréement. Il a l’avantage d’être simple d’utilisation et est très efficace au près.

Les sloops sont aussi bien adaptés à la croisière qu’à la régate ou la course au large. La hauteur du mât et la taille du gréement varieront en fonction du programme. Il existe de type de gréement en sloop: Le gréement en tête et le gréement fractionné.

Le gréement cotre

On peut avoir tendance à confondre le cotre avec un sloop. En effet, tout comme le sloop, le cotrevoilier cotre est équipé d’un seul mât, il possède une grand voile et….c’est là que s’arrête la similitude.

Dans un premier temps, le mât du cotre se trouve plus en arrière. Cette disposition permet de porter deux voiles d’avant. Ce type de voilier est équipé d’un foc et d’une trinquette. Ces deux voiles sont endraillées, sur l’étai pour le foc, et sur le bas-étai pour la trinquette. Cette configuration était très appréciée sur les yachts de course, à l’époque de la voile classique. Si les cotres ne sont plus présents en course, ils sont appréciés pour la grande croisière et restent toujours performants.

Le Ketch

super-maramu-sous-voiles
Ketch Amel Super Maramu

Un ketch est un voilier équipé de deux mâts. Mais là encore, il y a ketch…et yawl et encore d’autres types de gréement. Dans tous les cas, un ketch est équipé d’un mât principal, à l’avant et d’un deuxième, à l’arrière, appelé mât d’artimon, qui est plus court. Ce type de configuration est très apprécié des navigateurs en équipage réduit. Il permet de fractionner la surface de voiles, pour les manoeuvres. Dans le même temps, le ketch est beaucoup plus agréable dans le gros temps. . En effet, grand voile affalée, le bateau ne porte plus que sa voile d’avant et la voile d’artimon, ce qui équilibre bien le bateau.

La différence entre un ketch et un yawl se trouve dans l’emplacement du mât d’artimon. Sur un ketch, il va être placé devant le poste de barre. Sur un Yawl, ce dernier va se trouver derrière le poste de barre.

La Goelette

Tout comme le ketch ou le yawl, la goélette est équipée de deux mâts. Cependant, contrairement

Goelette Tara
Par Yohann.cordelle — Travail personnel, CC BY 3.0

aux deux premiers, le mât situé à l’arrière de la goélette, le grand mât, est plus grand que celui de l’avant, appelé mât de misaine. Les goélettes sont souvent des bateaux de grande taille, pensés pour de longues navigations. Quand on pense goélette, on pense souvent bateaux anciens, à voiles auriques. Cependant, ce type de gréement équipe des voiliers beaucoup plus modernes comme les célèbres voiliers d’expédition Tara, de l’organisation du même nom, ou Why, de l’organisation Under The Pole.

CatBoat ou misainier

ikone 7.50 gréé en catboat
ikone 7.50 gréé en catboat

Les premiers catboats sont apparus au milieu du 19eme siècle aux Etats Unis et en Europe. Ce type de gréement équipe, en général des petits voiliers, de moins de 8 mètres. L’intérêt de cette installation est sans grande simplicité. Le catboat est donc équipé d’un mât, placé très en avant du bateau. Ce mat est monté dans l’amplanture. Il n’y a ni haubans, ni étai. Sur ce mât, ne sera hissée qu’une grand voile. Le catboat ne possède pas de voile d ‘avant, en général.

Le catboat peut être équipé d’une voile aurique ou d’une voile bermudienne.

Lexique du gréement dormant

Gréement voilier

  • Gréement en tête : Lorsque l’étai monte jusqu’en haut du mat.
  • Gréement fractionnée : Lorsque l’étai ne monte qu’à une fraction du mât. Cela peut être un gréement 5/6, 7/8, 9/10eme.
  • Etai : Câble frappé sur l’avant d’un voilier, à l’étrave. Il permet de tenir le mat dans le sens longitudinal, d’avant en arrière.
  • Pataras : câble partant du sommet du mat vers l’arrière. Il permet de régler le mât, et les voiles. Certains gréement peuvent se passer du pataras, notamment, avec des barres de flèche poussantes.
  • Barres de flèche : Pièces métalliques, placées de chaque côté du mat et permettant d’écarter l’angle des haubans. Il peut y avoir plusieurs étages de barres de flèche. Elles peuvent être droites ou poussantes.
  • Haubans : câbles soutenant le mât de façon transversale. Ils sont classés en deux catégories : bas haubans et galhaubans.
  • Bas-haubans : Haubans s’arrêtant au premier étage de barres de flèche.
  • Galhaubans : haubans allant jusqu’au deuxième étage de barres de flèche et plus.
  • Bastaques : câbles, non fixes, partant du mat vers l’arrière du bateau, permettant de régler la tension du mât.
  • Capelage : Endroit ou les haubans se fixent sur le mât.
  • Ridoirs : Pièces métalliques constitué d’un bloc et deux boulons permettant de fixer et régler les haubans et l’étai.
  • Câbles monotorons : câble constitué d’un petit câble entouré de 19 autres cables.
  • Gréement textiles : Gréement constitué de cordages en fibres dynema.
  • Gréement ROD : Gréement constitué, non pas de câbles mais d’une tige inox.
  • Enrouleur : Mécanisme sur lequel s’enroule une voile afin de réduire la voile.
  • Tambour d’enrouleur : Partie de l’enrouleur sur laquelle vient s’enrouler le bout qui permet de rouler la voile.

6 réflexions au sujet de “Les différents types de gréement d’un voilier”

  1. Vous écartez d’emblée les voiliers à vergues (à voiles carrées) et ne parlez que des gréements goélettes (à voiles « axiales » si je peux dire). N’y a-t-il pas une classification permettant de distinguer ces deux catégories bien différentes à cause de l’orientation de leurs voiles ?

  2. Bonjour Ronan,

    Je trouve votre site très intéressant. Malheureusement je n y ai pas trouvé ce que je cherchais. Je cherche à savoir s’il y a une différence entre un voilier destiné à naviguer sur lac et un voilier destiné à naviguer en mer. En effet, nous nous apprêtons à rappatrier votre voilier de lac (Beneteau First class 8) en Espagne pour y naviguer en mer méditerranée. Est-ce que nous devons modifier le bateau en conséquence (taille du mat par exemple) ? Serait-ce un gros budget ?
    Je vous remercie d avance pour votre éclairage.
    Alexandra

    • Bonjour Alexandra. Oui, il peut y avoir des différences. Il s’agit des catégories de navigation. Certains bateaux peuvent même être proposées en différentes catégories. Par exemple les polonais proposent d’excellents voiliers de mer, amis aussi en version lac qui, eux, ne pourraient prendre le large ( plus léger, accastillage différent, moins costaud,…). pour ce qui est du First Class8, lui a été pensé pour la navigation en mer. A voir si une autre version a été proposée, mais j’en doute ( appelle Bénéteau). Dans ce cas, la seule préoccupation que tu auras sera sa francisation pour naviguer en mer.

  3. Bonjour, j’aurais souhaité plus d’informations sur les gréements ( divers types et leurs emplacements clinfoc, trinquette ..) particulièrement de traditions comme MOONBEAM TUIGA ATLANTIC MANITOU ..MERCI

  4. bonjour j’ai lu avec attention votre article sur les gréements ; petite correction , le monotoron de base est constitué de 19 fils 1 fil axial enrobe de 18 fils hélicoidaux , dans le grosses dimensions diametres superieurs a 22 m/m 36 FILS 1 +35 Par ailleurs dans les gréements courants on utilisait du cable souple 7X37 fils bien souvent épissé sur une partie textile , ou entierement métallique enroulké dans u n enmagasineur (GOIOT°)

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