D’ou vient le mille nautique et pourquoi calcule t-on la vitesse en noeuds sur un bateau?

La navigation maritime est un domaine ou on ne parle, ni écrit, jamais comme à terre. Naviguer sur un bateau, c’est utiliser des termes spécifiques et unités de mesure particulières. Parmi celles-ci, le mille nautique et le noeud occupent une place importante pour mesurer les distances et les vitesses des bateaux. Mais d’où viennent ces unités et pourquoi sont-elles utilisées ? Laissez-vous guider à travers l’histoire de la navigation et découvrez les secrets du mille nautique et des noeuds.

Ha, qu’est-ce que nous sommes compliqués, nous les plaisanciers. Nous aimons nous exprimer avec nos mots, nos expressions, notre vocabulaire maritime. Comme lorsque nous parlons des expressions bâbord et tribord. Mais quand on plonge dans les origines de toutes ces expressions, nous nous rendons compte qu’elles ont un sens et une raison d’être. Aujourd’hui, revenons sur les notions de mille marin, ou mille nautique et de noeuds, comme vitesse.

Le mille nautique : une unité de distance adaptée à la navigation

Pour bien comprendre l’origine du mille nautique, il faut remonter à l’époque des premières civilisations ayant pratiqué la navigation, comme les Phéniciens ou les Égyptiens. Car oui, les premières unités de distance remonte à cette époque. Ces peuples avaient besoin de mesurer les distances parcourues en mer pour pouvoir se repérer et planifier leurs trajets. car si, sur terre, il est facile de se situer par rapport à son environnement, c’est tout de suite plus compliqué sur une étendue d’eau, même près de la côte. C’est ainsi que ces derniers ont développé des systèmes de mesure basés sur des unités géométriques et astronomiques, tels que le stade ou le parasange.

Au Moyen Âge, les navigateurs européens, notamment les Portugais et les Espagnols, commencent à estimer de façon précise les distances sur l’eau, mais sans que cela soit normaliser. Mais au début du XVIIIe siècle, un astronome anglais, Edmund Halley, propose d’utiliser la longitude comme unité de mesure, pour la navigation en mer.

L’idée est la suivante. Nous savons que chaque degré de longitude ( il y en a 360) correspond à 60 minute. Si nous considérons que cette minute peut devenir une unité de mesure, un mille marin correspondra alors à une minute d’arc de longitude le long de l’équateur terrestre. C’est donc à cette époque que le mille nautique apparait.

mais il restait encore un souci, qui apparaitra avec le temps et nos capacités à être très précis. En effet, la terre n’étant pas parfaitement ronde, un mille au niveau de l’équateur et au niveau des pôles n’a pas tout à fait la même longueur. C’est en 1929, que cette longueur est uniformisée. Aujourd’hui, partout dans le monde, cette unité de distance équivaut à 1852 mètres. Le choix de cette valeur n’est pas anodin : il permet en effet de simplifier les calculs de position et de cap lorsqu’on utilise des cartes marines projetées sur un système géodésique, comme la projection de Mercator.

Le mille nautique dans la législation internationale

Aujourd’hui, le mille nautique est une unité de mesure officielle reconnue par l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO) et l’Organisation Hydrographique Internationale (OHI). Il figure également dans le Système International d’Unités (SI), bien qu’il ne soit pas considéré comme une unité SI dérivée. Cela signifie que tous les pays membres de ces organisations utilisent le mille nautique pour mesurer les distances maritimes, sur les mers et les océans.

Pourquoi mesurer la vitesse des bateaux en noeuds ?

Si le mille nautique est une unité de distance adaptée à la navigation, il faut encore pouvoir évaluer la vitesse des bateaux pour estimer leur temps de parcours et anticiper leurs manœuvres. C’est ici qu’intervient le noeud, une unité de mesure de la vitesse spécifique au milieu maritime. Un noeud correspond à un mille nautique par heure, soit environ 1,852 km/h ou 0,514 m/s.

Plusieurs raisons expliquent l’utilisation du noeud pour indiquer la vitesse des bateaux :

  • Simplicité des calculs : en utilisant le mille nautique comme unité de distance et le noeud comme unité de vitesse, les navigateurs peuvent facilement déterminer le temps nécessaire pour parcourir une certaine distance ou la distance parcourue en un certain temps. Par exemple, si un bateau navigue à 10 noeuds, il parcourt 10 milles nautiques en une heure.
  • Uniformité des mesures : tout comme le mille nautique, le noeud est une unité reconnue internationalement, ce qui permet d’harmoniser les communications entre les différents acteurs du monde maritime (navigateurs, ports, autorités, etc.).
  • Adaptation aux conditions changeantes : la vitesse d’un bateau peut varier en fonction des courants, des vents et de la charge embarquée. Mesurer cette vitesse en noeuds facilite l’évaluation de ces variations et leur prise en compte dans la navigation.

Comment mesure-t-on la vitesse en noeuds ?

Plusieurs méthodes existent pour déterminer la vitesse d’un bateau en noeuds. Parmi les plus anciennes figure le loch à trainée, un instrument constitué d’une planchette lestée et d’un long cordage gradué que l’on jetait à l’eau depuis le navire. En comptant le nombre de graduations déroulées en un certain temps (généralement 14 secondes, soit 1/120ème d’une heure), on pouvait obtenir la vitesse en noeuds. Ce système a progressivement été remplacé par des instruments plus modernes et précis, tels que les lochs électromagnétiques ou les GPS marins.

Le mille nautique et le noeud sont des unités de mesure étroitement liées à l’histoire de la navigation et toujours en usage aujourd’hui. Leur utilisation permet de simplifier les calculs et d’assurer une communication harmonisée entre les différents acteurs du monde maritime.

9 réflexions au sujet de “D’ou vient le mille nautique et pourquoi calcule t-on la vitesse en noeuds sur un bateau?”

  1. Il me semble qu’on dit « mille » ou «  mille marin » ou « nautique » mais pas «  mille nautique ». A vérifier cependant.

  2. Il n’y a pas que dans le monde marin où on utilise les milles nautiques/noeuds.
    Il en est de même dans le milieu aéronautique.

  3. Pas tout à fait d accord avec vos calculs
    Le Loch était constitué d une planchette sur laquelle était relier une corde avec des noeuds tous les 4.63m soit 1/400 ème d heure décompte par un sablier de 15 seconde soit 1/400 d heure, Et on comptait le nombre de noeuds qui filaient entre les doigts, d’ ou lexpression, le bateau file 7…8…10 noeuds…..

  4. Il y a une erreur dans le texte qui devrait lire: un noeud correspond a 1,852 mètres/ heure et non pas 1,852 km/heure !

  5. Une précision, 1852 mètres correspond à un degré d’arc de méridien.
    Les calculs avaient attribué une circonférence de 40.000 km à la terre, ainsi 40.000 divisé par 360 puis par 60 donne 1.852 mètres.
    Et donc sur une carte chaque degré de latitude corresponde à cette distance.

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