10 biquilles de moins de 8 mètres pour randonner en navigation côtière

Le choix d’un bateau est lié à votre programme de navigation et votre plan d’eau. Naviguer en Méditerranée n’est pas tout à fait la même chose que naviguer en Bretagne Nord. Le long des côtes du Var, vous aurez besoin d’un bateau qui ne sera pas surpris par un coup de vent et un quillard fera très bien l’affaire. Mais si vous naviguez le long de la côte de Granit Rose, en Bretagne, vous serez sans doute obligé d’opter pour un petit tirant d’eau, voire d’un lest mobile. Entre le quillard et le dériveur, un des compromis est le biquille. Aujourd’hui, je voudrais vous parler de ces derniers, et notamment des voiliers biquille de moins de 8 mètres.

Pourquoi naviguer sur un voilier biquille ?

Commençons par le début. Quand nous parlons de biquilles, nous parlons bien des voiliers équipés de deux quilles, fixes. Ce type de lest a été popularisé par les anglais. Ces derniers ont toujours aimé innover, en matière de nautisme, jusqu’à proposer des voiliers à 3 quilles, si, si. Si plusieurs chantiers anglais, comme Thames Marine et ses mirages ont rapidement proposé des voiliers biquilles, c’est le chantier Westerly qui a réellement popularisé ces voiliers dans le monde.

En France, un des chantiers précurseurs est le chantier Wrighton et ses biloup, que tout le monde connais. Le chantier Bénéteau, n’était pas en reste et proposait aussi sa gamme de pêche-promenade Évasion en version biquille. Ensuite des constructions amateurs se sont tournés vers ces bateaux.

Mais voilà, les biquilles avaient des défauts. S’ils permettaient d’échouer facilement, ils n’avaient pas les qualités marines des quillards. Ils étaient moins rapides et remontaient mal au vent.

Cependant, dans les années 90, des architectes comme Pierre Rolland, Marc Lombard ou encore Michel Joubert et Bernard Nivelt vont s’intéresser à ce type de lest pour leurs voiliers. Et le travail de ces architectes va largement contribuer à booster les biquilles auprès des plaisanciers.

Imaginez : Vous naviguez sur un voilier rapide, marin qui peut passer partout et surtout échouer sur le sable, voire la vase ( mais pas trop molle quand même) et ne nécessitant pas d’entretien de mécanisme, comme pour un dériveur. C’est ce que proposent ces biquilles. Et quand ils mesurent moins de 8 mètres, ils sont réellement adaptés à la plaisance côtière et hauturière pour certains.

Je vous propose une liste de 10 biquilles de moins de 9 mètres que je trouve au dessus du lot. Comme toujours, dans ces listes, il en manquera. Vous pourrez en ajouter en commentaires, comme les Maxus, le Mirage 28 et autres.

Evasion 22

beneteau Evasion 22

L’Evasion 22, du chantier Bénéteau est sans doute le plus vieux de tous. Mais c’est aussi le bateau qui maintient le mieux sa cote, c’est impressionnant. Les plaisanciers qui recherchent un Evasion 22 biquille sont capables d’attendre le temps qu’il faut pour en trouver un, mais n’accepteront pas de compromis. Cet intérêt est dû à des qualités indéniables. L’Evasion 22 est un pêche-promenade costaud, bien construit, marin, simple à naviguer et proposant un confort très agréable pour sa taille.

Le bateau propose un poste de navigation avec une barre à roue dans la cabine, avec une cuisine, une salle d’eau et un carré transformable. Après 45 ans de services, pas de mauvaises surprises à prévoir.

Biloup 77

Comment parler de biquille sans parler du Biloup 77. La star des biquilles, jusque dans les années 2000. C’est en 1986 que le premier Biloup sort du chantier Wrighton, dans le Pas de Calais. La bateau va vite rencontrer son public. Il s’agit d’un croiseur familial tranquille. En effet, la Biloup 77 n’est certes pas un foudre de guerre, en navigation, mais il apporte plus de plaisir qu’un pêche-promenade.

Le Biloup 77 est très bien construit et était proposer en différentes versions d’aménagements et de finition.

Tilapia 6.50

Tilapia 6.50

Le Tilapia n’est pas le plus connu de notre sélection, et pourtant, il a beaucoup d’intérêts. Le Tilapia 6.50 était construit par le chantier Ocqueteau. Le chantier a été repris depuis par Pinball, et je ne suis pas sûr que ce dernier ait repris sa production. Le Tilapia est un voilier biquille transportable et simple d’utilisation et d’entretien. Entre le croiseur et le dayboat, ce plan de Bernard Veys et Pierre Shapiro est gréé en catboat, sans gréement dormant et mât enrouleur. Un vrai plus pour les manœuvres. Un vrai voilier pour profiter de la mer en famille sans s’embêter avec le reste.

Yaka 6.50

Allez, on change de programme, et radicalement. Je vous propose, maintenant, de naviguer en mode mini-transat. Les voiliers mini 6.50 sont d’excellents bateaux, marins, rapides et simples. Mais leur quille est un problème pour la navigation côtière, comme pour le Coco 6.50, par exemple. Le Yaka 6.50 ; dessiné par Pierre Rolland et construit par le chantier breton Marée Haute, la solution idéale. Si vous aimez surfer et faire des croisières en mode camping, ce voilier est fait pour vous. Le choix du biquille permet de réduire le tirant d’eau à 1,35m. Pas mal, non ?

Gib Sea 76

Gib Sea 76

Voilà un des préférés. Le Gib Sea 76 n’est pas très connu. Pourtant, ce voilier a été construit à près de 200 exemplaires et est, pour moi, un des meilleurs voiliers de 7,50 mètres. le Gib Sea 76, dessiné par le groupe GRAAL, n’a rien à voir avec les autres Gib Sea. Il s(agit d’un voilier rapide, marin et très sécurisant. A l’intérieur, le volume très conséquent n’a aucun impact sur l’élégance du bateau.

Le Gib Sea 76 propose une vaste cabine arrière et un lit breton avec un carré très vaste et lumineux. La petite plage arrière est très accessible pour la baignade ou le passage vers l’annexe.

Django 75

Attention, les deux voiliers qui arrivent ne sont ni les mêmes, ni du même chantier. Le Django 75 a été dessiné par Pierre Rolland et construit par le chantier GL Compostes, en Bretagne Nord. Le Django se voulaient être un compromis entre un 6.50 et le Pogo 8.50. C’est un bateau typé course, comme le Yaka 6.50. C’est un bateau très rapide et organisé comme un voilier de course. Il est même équipé de crash box.

A l’intérieur, il faut reconnaître que les aménagements sont réduits au minimum, mais ce n’est pas pour cela qu’on le choisit.

Django 7.70

Django voilier

Venons-en au Django 7.70, lui aussi dessiné par Pierre Rolland. Le Django 7.70 a été élu voilier de l’année en 2011. Et pour cause, ce bateau à tout pour séduire : Bien construit, marin et rapide, intelligent dans l’organisation et aménagement.

Le Django 7.70 est construit par le chantier Marée haute, à Tregunc. Il est capable de s’adapter à une petite navigation côtière comme un à programme hauturier.

RM880

Voilier RM

Le RM 880 est sorti en 2005 des chantiers Fora Marine. C’est Marc Lombard qui a dessiné ce bateau devenu une référence des petits croiseurs. C’est du costaud ce biquille, il peut se poser partout, avec des quilles reprises sur une carlingue métallique.

Côté aménagement, le bateau offre une cabine double à l’arrière et un lit breton à l’avant. Les aménagements sont pensés pour vivre à bord. Un voilier idéal pour découvrir la mer.

Surprise

surprise-voilier

Qui ne connaît pas le surprise ? Ce dayboat est un des plus grands succès de la plaisance. Dessiné par Michel Joubert et Bernard Nivelt, ce voilier de 7,50 mètres est une référence. Il a fait le succès du chantier Archambault. Ce voilier répond parfaitement à deux programmes : la régate et la promenade familiale. Le bateau est simple à manoeuvrer, plaisant sur l’eau et amusant.

Sa cabine permet de faire des petites croisières en mode camping sans aucun souci.

Ikone 7.50

Ikone 750

Voici un autre voilier que je trouve formidable. Dommage que le chantier Espace Vag n’est pas survécu à son repreneur. L’Ikone 7.50 est sorti en 2015. Élu bateau de l’année, ce plan de Julien Marin, est un voilier pragmatique et bien pensé. Le bateau est simple à naviguer, avec son gréement Cat Boat. Tout est pensé pour la navigation côtière en famille.

A l’intérieur, le bateau est aussi très bien pensé et simple d’entretien.

Fiches techniques des bateaux:

Modèle de voilierLongueur (m)Largeur (m)Tirant d’eau en version biquille (m)Type de moteurPoids (kg)Poids du lest (kg)
Beneteau Evasion 226,702,600,86IB1800730
Biloup 777,602,500,85IB ou HB1500600
Tilapia 6.506,502,550,60HB1300600
Yaka 6.506,5031,35HB1300580
Django 75 de GL Composites7,5031,35HB ou IB1780860
Django 7.70 de Marée Haute7,702,991,20HB ou IB1750650
Ikone 7.507,5031,20HB ou IB930
Gib Sea 767,502,841HB ou IB2000800
Surprise Archambault7,652,481HB1350600
RM8808,723,251,25HB ou IB3200990

1 réflexion au sujet de « 10 biquilles de moins de 8 mètres pour randonner en navigation côtière »

  1. Bonne idée que de mettre les biquilles à l’honneur, Ronan !
    Ils n’ont selon moi que des avantages et tu les as bien soulignés.
    Quand je pense que je dois prochainement ouvrir mon puits de dérive pour changer la drosse de verrouillage qui s’effiloche, je me dis que j’aurais dû acheter un biquille…
    Étant rochelais, j’ai un faible pour les RM et j’en ai souvent loué, notamment aux environs de La Trinité pour pratiquer l’échouage sur les îles environnantes. Mais attention aux appuis, il nous est arrivé de dormir à la gîte ! Un appui dur + un appui mou = dodo sur la tranche.
    Étant adepte de la croisière côtière minimaliste (mon croiseur mesure 19 pieds), je crois que ma préférence irait vers le Django 7.70 qui est rapide, confortable et très marin. Il l’a prouvé notamment sur un tour du monde devenu errance au long cours : http://www.intothewind.fr/le-projet/into-the-wind/.
    J’ai déjà loué le 6.70 que ma femme et ma fille ont également adoré, mais sa quille relevable n’est pas l’appendice que je préfère.

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