La fermeture annuelle de la pêche dans le golfe de Gascogne, instaurée pour protéger les petits cétacés, s’est achevée le 20 février 2025. Cette mesure, en vigueur depuis 2016, vise à réduire les captures accidentelles de dauphins et de marsouins, dont les échouages ont augmenté durant les hivers. Le gouvernement annonce également le lancement d’un dispositif d’indemnisation pour les professionnels impactés.
Bilan de la fermeture 2025
La période de fermeture, du 22 janvier au 20 février 2025, concernait les navires utilisant des engins à risque dans le golfe de Gascogne, de la pointe de Penmarc’h (Finistère) à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Cette interdiction s’appliquait à tous les navires, qu’ils soient de l’Union européenne ou de pays tiers, conformément aux demandes de la France auprès de la Commission européenne.
Contrôles et respect de la mesure
Durant ces quatre semaines, un dispositif de contrôle rigoureux a été déployé sous la coordination du Centre national de surveillance des pêches (CNSP) :
- 72 contrôles en mer
- 38 contrôles à la débarque
- 275 survols de navires
Malgré des conditions météorologiques défavorables, aucune infraction n’a été constatée, témoignant du respect des professionnels de la filière.
Initiatives pour réduire les captures accidentelles

Parallèlement à la fermeture, le gouvernement collabore avec les professionnels de la pêche et les instituts scientifiques pour développer des solutions techniques innovantes visant à comprendre et diminuer les captures accidentelles de cétacés. Parmi les initiatives en cours :
- Équipement en caméras embarquées : certains navires sont désormais dotés de systèmes de surveillance pour analyser les interactions avec les cétacés.
- Dispositifs d’éloignement acoustique : deux technologies sont actuellement testées sur les fileyeurs pour éloigner les cétacés des zones de pêche.
Ces expérimentations sont essentielles pour mettre en place des mesures concrètes et durables conciliant activité de pêche et préservation des espèces protégées.
Dispositif d’indemnisation pour les professionnels
Conscient de l’impact économique de cette fermeture, le gouvernement a instauré un dispositif d’indemnisation destiné aux armateurs concernés. Le guichet de demande d’aide ouvre ce lundi 24 février 2025 sur le site de FranceAgriMer, avec une instruction prioritaire des dossiers. Ce soutien vise à garantir la pérennité des entreprises de pêche affectées, incluant également les entreprises de mareyage.
Perspectives et évaluations futures
Le bilan complet de cette fermeture et l’évaluation de son efficacité seront établis par l’observatoire Pélagis à l’issue de la période à risque, se terminant le 30 avril. Les données recueillies sur les échouages, les analyses des individus retrouvés et les conditions météorologiques permettront d’affiner les stratégies de protection des cétacés.
La ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, a salué l’engagement des acteurs de la pêche :
« Je tiens à saluer l’esprit de responsabilité des acteurs de la pêche et l’implication de mes services dans la mise en œuvre de cette fermeture temporaire de la pêche dans le golfe de Gascogne. Avec ce plan national, notre ambition est de confirmer les résultats probants de l’hiver dernier et de nous rapprocher ainsi de notre objectif commun : concilier activité de pêche et préservation de notre biodiversité marine. Je le rappelle, la fermeture temporaire du golfe de Gascogne n’est pas une solution de long terme. Mon objectif est de rouvrir celui-ci à la pêche dès 2027, grâce à des mesures efficaces et durables. »
Cette déclaration souligne la volonté gouvernementale de trouver des solutions pérennes pour la cohabitation harmonieuse entre les activités de pêche et la conservation de la biodiversité marine.
Contexte de la fermeture
Depuis le 22 janvier et jusqu’au 20 février 2025, environ 300 navires étaient concernés par une interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne. Cette décision fait suite à une série de mesures visant à protéger les populations de cétacés, notamment les dauphins, fréquemment victimes de captures accidentelles. Lors de sa visite au Guilvinec le 17 janvier, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a souligné l’efficacité de la fermeture hivernale précédente, qui avait permis de diviser par quatre les captures accidentelles de cétacés. L’objectif affiché est une réouverture complète de la pêche dans cette zone d’ici 2027.
Détails du dispositif d’indemnisation
Le plan d’indemnisation, doté de 20 millions d’euros, prévoit les mesures suivantes :
- Taux d’indemnisation :
- 80 % pour les chalutiers
- 85 % pour les fileyeurs et senneurs
- Période de référence : Les navires auront la possibilité de choisir une période mensuelle ou trimestrielle pour calculer leur indemnisation, afin de correspondre au mieux à leurs pertes réelles.
- Activités autorisées durant la fermeture : Les navires restant à quai et engagés dans un processus d’équipement en caméras pourront effectuer des travaux pendant cette période.
Ce dispositif sera opérationnel dès le 21 février 2025, à la fin de la période de fermeture. FranceAgriMer est mobilisé pour assurer des paiements rapides aux professionnels concernés, afin de limiter l’impact financier sur la filière. La ministre a également appelé les partenaires bancaires à soutenir les acteurs du secteur dans les mois à venir.
Réactions et perspectives
Agnès Pannier-Runacher a déclaré : « Il s’agit d’une étape importante pour la filière de la pêche et du mareyage dans le golfe de Gascogne. Une filière qui a su prendre ses responsabilités aux côtés de l’État pour protéger les cétacés. » Elle a réaffirmé l’engagement de l’État aux côtés des professionnels pour trouver des solutions durables visant à réduire les captures accidentelles de dauphins, notamment en portant le plan cétacés auprès de la Commission européenne.
Parallèlement, le Conseil d’État a récemment confirmé la nécessité d’une fermeture de la pêche dans le golfe de Gascogne pendant quatre semaines au cours de l’hiver, afin de protéger les dauphins et le marsouin commun. Cette décision s’appuie sur des observations scientifiques montrant une baisse significative de la mortalité des petits cétacés par capture accidentelle.
Les organisations professionnelles de la pêche, tout en prenant acte de ces décisions, expriment leur opposition sur le fond à de telles fermetures. Elles regrettent notamment que le Conseil d’État n’ait pas maintenu les dérogations pour les navires équipés de dispositifs mitigateurs ou de caméras. Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) se déclare vigilant sur la pérennisation des indemnisations pour les pêcheurs en 2025 et 2026, dans un contexte budgétaire national tendu.
Cette situation illustre les défis complexes auxquels est confrontée la filière pêche, partagée entre la nécessité de préserver les écosystèmes marins et celle de maintenir une activité économique vitale pour de nombreuses communautés littorales.