La limitation de vitesse en mer est une règle essentielle pour assurer la sécurité des usagers du littoral : voiliers, bateaux à moteur, kayaks, paddles et baigneurs. Trop souvent négligée, elle permet pourtant d’éviter accidents et conflits d’usage dans les zones les plus fréquentées du littoral. Cet article clarifie les règles en vigueur dans la bande littorale des 300 mètres, dans les chenaux et les ports, détaille les sanctions encourues en cas d’excès, et rappelle que les voiliers sont eux aussi concernés.
L’idée de ce rappel m’est venue, il y a 15 jours. Lors d’un week-end en mer, je me suis retrouvé à faire face à des plaisanciers très pressés, sans doute. Les premiers qui oublient que la vitesse est limitée dans le chenal et les autres qui ne pensent pas aux plaisanciers, au mouillage, qui peuvent tomber à l’eau après leur passage.
Et pour le coup, ce manque de, comment dire, à minima courtoisie, n’est l’exclusivité de personne, voiliers ou bateau à moteur. J’ai croisé des voiliers qui accéléraient dans le chenal ou près des mouillage, sans doute pour trouver la meilleure place, au risque de passer au dessus d’un baigneur ou de venir frotter les voisins.
Mais j’ai aussi croisé des personnes, dans le chenal de Benodet et Sainte-Marine, revenant des Glénan en 20 minutes, mais surement encore en retard pour entrer à plus de 5 noeuds, sans penser aux bateaux sur pontons qui se mettent alors à danser.
Bref, un petit rappel, plutôt qu’un coup de gueule, me semblai nécéssaire.
La mer : cohabitation entre voiliers, bateaux à moteur, kayaks et loisirs nautiques

Le littoral est un espace partagé où se croisent, parfois dans un espace réduit, des usagers très différents : promeneurs en paddle, kayakistes, nageurs, skippers à la voile ou plaisanciers à moteur. Les vitesses différenciées entre ces engins accentuent les risques. Pour limiter les conflits d’usage et assurer la sécurité de chacun, une réglementation précise s’applique, en particulier dans les zones proches du rivage et autour des ports. Et cette réglementation est aussi importante que l’équipement obligatoire à bord.
La limite de vitesse dans la bande des 300 mètres
Réglementation générale
- Tous les navires à moteur doivent naviguer à 5 nœuds maximum dans la bande littorale des 300 mètres (environ 9 km/h).
- Dans certaines zones protégées ou sensibles, cette vitesse peut être abaissée à 3 nœuds par arrêtés préfectoraux ou municipaux.
- Ces limitations ont pour objectif de réduire les risques de collision avec les usagers non motorisés, de limiter les nuisances sonores, ainsi que l’érosion du trait de côte provoquée par le clapot généré par les vagues de sillage.
Tableau récapitulatif
| Zone | Limite de vitesse |
|---|---|
| Bande littorale (≤ 300 m) | 5 nœuds (ou 3 nœuds selon zones) |
| Zones à forte fréquentation | Vitesse réduite spécifique |
| Zone de baignade balisée | Interdiction de navigation moteur |
La limite de vitesse dans un chenal et au port
- Dans les chenaux d’accès aux ports et plages, la vitesse est limitée à 3 nœuds. Ces chenaux sont matérialisés par des bouées tribord ou babord ( rouges et vertes). L’usage du moteur y est autorisé, mais la priorité est donnée aux engins non motorisés.
- À l’intérieur des ports, la règle des 3 nœuds s’applique aussi, même lorsque la signalisation ne le précise pas explicitement.
- Ces limitations permettent de protéger les infrastructures portuaires, d’éviter les dommages aux autres bateaux à quai et de garantir la sécurité lors des manœuvres dans un espace souvent restreint.
Quelles sont les sanctions en cas d’excès de vitesse
Les excès de vitesse en mer peuvent donner lieu à des contraventions, voire des poursuites pénales si la sécurité d’autrui est compromise. Voici les principales sanctions encourues :
- Amende forfaitaire : généralement pour les excès constatés par les services de surveillance maritime (Affaires maritimes, gendarmerie maritime).
- Suspension du permis plaisance : dans les cas les plus graves ou en cas de récidive.
- Poursuites pénales : si l’excès de vitesse a entraîné une mise en danger d’autrui ou un accident.
- Responsabilité civile : en cas de dommages matériels ou corporels causés à un tiers.
Il est important de rappeler que les contrôles peuvent être effectués à vue, par radar, jumelles ou lors de patrouilles nautiques.
Les voiliers sont aussi concernés par la limitation de vitesse
Contrairement à une idée reçue, les voiliers ne sont pas dispensés de respecter les limitations de vitesse, même s’ils n’utilisent pas leur moteur.
- Dans la bande des 300 mètres, les voiliers doivent naviguer à moins de 5 nœuds, y compris sous voile. Cela implique parfois de réduire la toile ou de modifier son allure pour ralentir.
- Dans les chenaux et ports, la règle est identique : le voilier, qu’il soit au moteur ou sous voile, doit respecter les vitesses maximales autorisées. Pour information, un voilier, sous voiles, n’est pas prioritaire dans un chenal…
- En cas de manquement, les sanctions sont les mêmes que pour un bateau à moteur.
Le respect de ces limitations contribue à une navigation plus sûre et plus apaisée pour tous les usagers du littoral.
Naviguer en mer, c’est aussi respecter des règles élémentaires de sécurité, dont la limitation de vitesse fait partie intégrante. Que l’on soit en bateau à moteur, voilier ou kayak, chacun est tenu de respecter les 5 nœuds imposés dans la bande côtière, dans les chenaux et les ports. Au-delà de l’amende ou des sanctions, c’est la cohabitation entre pratiquants et le respect du milieu marin qui sont en jeu.
Les kites, wings, planche à voile et autres « engins » de plage (-300m du bord), les jet-skis et ski-nautique etc… dans un chenal balisé d accès à un port (latérales rouges et vertes), sont ils privilégiés ou non ? Que dit le Ripam ? Merci…