Choisir son voilier pour régater, c’est choisir son programme de navigation, son calendrier de régates et de courses, mais aussi son budget d’achat et d’équipement du bateau. Alors quand on veut commencer à régater les week-end, puis un peu plus, comment s’y retrouver entre jauges et classes ?
Dans le monde la voile et de la plaisance, on a souvent tendance à opposer la croisière à la régate. Et je dois admettre que, moi même, j’ai souvent opposer ces deux mondes. Les croisièristes et les régateux ne se croiseraient pas, ne se parleraient pas. Les uns seraient incapables de bien régler leurs voiles quand les autres ne sauraient pas profiter de leur environnement, seraient des prétentieux prêts à investir dans les derniers équipements nautiques sans compter. Allez, avouez que vous êtes, aussi, parfois un peu dans ce clicher. Il n’y a pas que moi quand même?
Pourtant, la régate n’est pas réservée à un monde élitiste et ne demande pas toujours des investissements dépassant l’entendement. La régate est même une excellente école pour apprendre à naviguer, à régler un bateau. C’est aussi un moyen, pour les plus jeunes, d’apprendre à travailler en équipe. Enfin, régater permet de naviguer plus souvent. Si rien n’empêche un plaisancier de sortir tous les dimanches de l’année, participer à des entrainements d’hivers, se faire un programme de régates locales permet de planifier des sorties en mer et…d’avoir une excuse pour naviguer.
Choisir son bateau pour régater
La question du bateau est essentielle pour régater. Si certaines unités sont taillées pour la course, voire la course croisière, certains croiseurs offrent de belles perspectives. De nombreux voiliers sont capables d’emmener une famille en croisière l’été tout en faisant plaisir aux mangeurs d’écoutes les plus exigeants. Vous trouverez des voiliers de toutes tailles pour vous amuser sur une régate d’un week-end. Cependant, le choix du type et modèle de voilier aura une incidence sur le programme de régates, sur le niveau du circuit et sur l’investissement.
L’histoire de la plaisance et le nombre de chantiers en Europe sont un atout extraordinaire pour trouver un bateau. En effet, Il y en a pour tous les budgets, toutes les tailles et tous les équipages. Certains plaisanciers, aux moyens conséquents, souhaiteront investir dans des unités de course comme les JPK, les J99 ou un Sun Fast 3200.
D’autres plaisanciers se tourneront vers d’anciennes gloires de la course comme les Half-tonners. Enfin, la grande majorité trouvera son bonheur dans d’excellentes carènes de croisière ou course croisière comme le Rush, le First 30, le Sun Shine ou le First 31.7. Des voiliers capables d’excellents résultats.
Les classes
Les classes de voiliers regroupent des bateaux plus ou moins identiques. Ces bateaux sont issus de la même série ou alors ils sont des caractéristiques très proches et réglementées. Les classes les plus connues sont la classe Mini 6.50 et la class40, l’Imoca ou la classe 50.
Cependant, naviguer en classe n’est pas réservé aux professionnels. Il est tout à fait possible de régater, en amateur, dans certaines classes. La classe la plus accessible est la Microclass. Cette association est très dynamique et regroupe tous les voiliers de 5.50 respectant sa jauge. On retrouve des voiliers comme le Microsail,… Certaines classes regroupent des voiliers de série comme pour le Muscadet ou le Surprise.
L’intérêt de ces classes est de pouvoir naviguer sur des bateaux identiques les uns aux autres. L’ambiance sur les pontons est exceptionnelle et très conviviale. En effet, tous les niveaux se côtoient autour d’une passion commune du bateau. Les équipages se retrouvent souvent et finissent par nouer des liens.
Les jauges IRC et OSIRIS
Si naviguer en classe offre des avantages, ce n’est pas toujours la solution la plus simple. En effet, le circuit est fermé et demande une certaine disponibilité. Enfin, il n’est pas toujours évident de trouver le bon bateau pouvant répondre à un programme de régate mais aussi à une utilisation plus familiale. Vous pouvez, alors, vous tourner vers un voilier de série de croisière répondant à tous vos besoins.
Mais il n’existera pas toujours de classe pour ce voilier. Dans ce cas, pour que différents voiliers puissent régater ensembles, il existe des jauges à handicap. Ces jauges vont permettre de faire naviguer ensemble des voiliers de tailles différentes, toilés de façons différentes,…. La jauge permet de rétablir un équilibre entre les différents voiliers, de performances différentes. De fait, tout le monde à ses chances.
En effet, le temps de course se calcul en temps compensé. En appliquant un coefficient au temps réel du voilier, ce dernier se verra donner un temps compensé qui donnera son classement. Un voilier qui arrive en milieu de classement, en temps réel, pourra se retrouver sur le podium en temps compensé. Pour résumer, moins un voilier est performant, plus se coefficient lui permettra de réduire son temps compensé. Mais je résume, car tous les amateurs vous diront que certains bateaux sont plus avantagés que d’autres.
En France, il existe deux jauges pour les bateaux de séries. Ces deux jauges, OSIRIS et IRC, vont permettre de régater sur de nombreuses régates comme le Spi Ouest France, La Massila,… Cependant, certaines courses seront réservées aux voiliers en IRC, d’autres en OSIRIS. Pour résumer, disons, que la jauge IRC s’adresse, plus souvent, aux régatiers assidus quand la jauge OSIRIS est plus facilement accessible aux plaisanciers souhaitant participer aux régates locales. Aujourd’hui, il existe même une jauge IRC Vintage, pour les anciens voiliers.
Et régater sans voilier?
La régate amateur est une pratique qui permet de naviguer régulièrement d’une part, et d’apprendre à régler un bateau plus finement qu’en croisière et plus vite d’autre part. Mais quand on commence la pratique de la voile et/ou que le budget est serré, il est difficile de se lancer dans l’achat d’un voilier. Et quand on est plus expérimenté, il est parfois difficile de posséder un voilier (place de port, disponibilité,…).
Dans ces conditions, des solutions pour régater sans bateau existent. Elles consistent à naviguer sur le bateau des autres.
Embarquer comme équipier
Cette solution est l’idéal pour apprendre la voile, et vite. Vous pouvez embarquer comme équipier sur un voilier, en participant, parfois, à la caisse de bord. Cela vous permet d’apprendre les manoeuvres, de bien connaître un voilier et d’avoir une culture du réglage. Vous avez différentes possibilités pour trouver un embarquement. Vous pouvez chercher sur les annonces des capitaineries, des clubs de voile, des sociétés nautiques, sur place ou sur leur site internet, et vous-même y déposer une annonce. Vous avez aussi certains sites spécialisés dans la gestion des offres et des demandes d’embarquement.
Louer un voilier entre particulier
La deuxième solution consiste, elle aussi, à embarquer sur le bateau des autres. Louer un voilier est une solution qui conviendra aux régatiers plus confirmés. Elle permettra de régater en tant que chef de bord, que skipper. Régater avec son propre voilier demande un budget certains et d’avoir du temps, pour le convoyage par exemple, pour naviguer sur plusieurs plans d’eau. L’intérêt de louer un voilier pour régater est de pouvoir choisir ses régates, naviguer sur plusieurs plans d’eau, choisir son type de série, voir de changer de bateau plus régulièrement, afin de multiplier les plaisirs et de s’adapter à l’équipage qui vous accompagne.
Louer entre particulier est devenu très facile maintenant avec les sites spécialisés. Ils permettent de louer un bateau rapidement et en toute sécurité via un intermédiaire professionnel. Il sera quand même nécessaire de s’attarder sur les conditions du contrat et d’assurance du bateau afin de vous faire confirmer que vous pouvez bien régater avec ce dernier.
N’oublions pas les multicoques qui ont leurs propres jauges:
en France métropolitaine la M2k (multi 2000) sous l’égide de l’AMH (l ‘association des multicoques habitables)
Chez les Anglo-saxons deux jauges : l’ORCmh plutôt pour la Méditerranée et la MOCRA plutôt pour les Antilles. La Fastnet se court sous la Mocra.
Un même bateau peut bien sûr se faire enregistrer dans plusieurs jauges.
Quoiqu’il en soit, peu importe le bateau, les participants sont tous prêts à en découdre dans la mesure où les jauges les mettent à peu près à égalité et cela se passe dans la bonne humeur que ce soit sous une jauge ou dans une série (Muscadet par exemple) .