Il existe deux types de dériveurs, le dériveur intégral (DI) et le dériveur lesté (DL). Si ces deux voiliers permettent d’accéder à tous les plans d’eau et d’échouer à marée basse, ils ont chacun leurs avantages et inconvénients. Alors comment choisir entre le dériveur intégral et le dériveur lesté ?
Ha, quel plaisir de venir s’échouer sur une plage de sable blanc, ou tout simplement de profiter de ce petit port breton, à marée basse. Que de souvenirs… Je dis souvenirs, car je ne peux plus goûter à ces derniers. Depuis que je vis à Quimper, ma principale destination, pour le week-end, est l’archipel de Glénan. Mais mon bateau est un quillard avec 1,90m de tirant d’eau. Les plaisanciers du coin comprendront que mes mouillages sont restreints. Avec un dériveur, je pourrais aller partout et, surtout, loin des autres. Oui, il m’arrive d’être un peu sauvage…
Par le passé, j’ai navigué sur un dériveur lesté. Un kelt 7.60. J’ai adoré ce bateau. Ce dériveur lesté permettait de profiter du Golfe du Morbihan, à l’époque. Mais il avait aussi des inconvénients. J’ai aussi navigué sur un dériveur intégral, celui d’un ami, à plusieurs reprises. Nous avions régulièrement des débats sur l’intérêt du dériveur lesté ou de la dérive intégrale. Il faut avouer que les différents types de lest de nos voiliers ont une incidence sur nos navigations. Et que même le choix du dériveur peut avoir un impact sur nos mouillages.
Je vous propose donc de revenir sur le dériveur lesté et le dériveur intégral. Notamment sur leurs avantages et inconvénients. Mais je vous le dis tout de suite. Ici, aucune certitude ni vérité. Je vais juste vous donner mon avis. Je vous invite donc, très fortement à me contredire, ou pas, en commentaire.
Présentation du dériveur lesté
Le dériveur lesté est un voilier à lest mobile qui date de nombreuses années. On retrouve des Cornu et des plans Herbulot, en bois, à dérive lesté. Philippe Harlé, lui-même a proposé de très nombreux voiliers avec une version dite DL. Le chantier Jeanneau, par exemple, a très vite opté pour cette solution, et a gardé cette habitude, encore aujourd’hui. Les voiliers du chantier Edel étaient, eux aussi, tous proposés en version Dériveur Lesté.
Les premiers dériveurs lestés étaient équipé d’un lest, appelé saumon. De ce saumon, sortait une dérive, ou plutôt, une plaque de tôle, servant de dérive. Aujourd’hui, les dériveurs lestés ont pas mal évolué pour proposer des saumons profilés avec des ailerons sur les côtés. Mais la dérive, en soi, est resté une plaque de tôle.
Le dériveur lesté à des avantages certains :
- Lorsque vous échouez, la coque n’est pas en contact avec le fond. Il y a donc moins de risques d’abîmer la coque à l’échouage.
- Le saumon permet d’optimiser la position du lest en le situant plus sous la ligne de flottaison.
- En navigation, si vous talonnez, et que vous perdez votre dérive, vous pouvez continuer de faire route. Le près sera peut-être plus compliqué.
Mais reconnaissons aussi que le dériveur lesté à des inconvénients
- Pour échouer droit, le dériveur lesté doit être équipé de béquilles, à moins qu’il puisse s’appuyer sur des doubles safrans, ou les ailerons à côté du saumon.
- Les performances au près sont moins bonnes que sur un quillard ou un dériveur intégral.
- Il arrive souvent que la dérive se coince dans le saumon. Lors des échouages, la vase ou du sable entre dans le saumon et coince la dérive.
Présentation du dériveur intégral
Venons en, maintenant au dériveur intégral. Il me semble que le dériveur intégral est apparu après le dériveur lesté. Je pense que les architectes ont fait évoluer le concept de dérive mobile. Les chantiers Gib Sea et Kirié, par exemple, ont commencé par proposer des dériveurs lestés avant de proposer toute une gamme de voiliers en version dériveur intégral. Philippe Harlé. Lui même s’est mis au dériveur intégral après quelques années, surtout sur des voiliers de voyage.
Et c’est vrai que le principe de dériveur intégral a été adopté par nombre de chantiers spécialisés dans la construction de voilier de voyage.
Les principaux chantiers a proposé des dériveurs intégral sont Kirié, et sa gamme de feeling ( sauf le Feeling 920 et le 720 il me semble), le chantier Alubat et ses Ovnis, par exemple.
Pour moi, le dériveur intégral a les avantages des inconvénients du dériveur lesté… Vous me suivez ?
Les avantages du dériveur intégral :
- Il peut venir beacher directement sur la plage. Impossible avec un dériveur lesté.
- Le dériveur intégral se pose à plat.
- Les petits dériveurs intégraux peuvent être plus facilement transportables.
L’inconvénient du dériveur intégral
- Le dériveur intégral sera plus gitard et demandera donc à réduire la toile plus rapidement. Mais quand on le sait…
Bref, pour vous donner mon avis, très concrètement, si je devais acheter un petit voilier, dans la mesure du possible, j’opterais pour un dériveur intégral. Cela permet surtout de le transporter sur remorque et le sortir de l’eau très simplement.
Sur un bateau plus grand, le choix entre les deux est plus discutables. Si le dériveur intégral a l’avantage de se poser à plat en toute simplicité, les nouveaux dériveurs lesté sont plutôt bien pensés. Je pense notamment au Sun Odyssey 32i, qui, grâce à ses deux ailerons, et ses safrans, permet de se poser à plat sans aucune contrainte tout en bénéficiant d’un lest supplémentaire. Mais tout est une question de compromis, comme tout le temps. Et le choix entre un quillard et un dériveur, voire un biquille ou un voilier à quille relevable le sera tout autant.
Je me demande même si, pour mon prochain bateau, j’arriverais à choisir entre un Sun Odyssey 32i et un Feeling 32 ?
il existe des voiliers habitables lestés à fond plat ! c’est en fait une « sole » en fonte, comme une galette sous la coque, et une dérive en métal relevable
bonjour, moi je possede un jouet 680 d.i de 1979 tres bon bateau avec une bonne raideur sous voile et une derive escamotable ,tres intérréssant pour naviguer sur le bassin d’arcachon.
Merci de ton retour,
Claude a raison. Le lest en fond de coque permet en quelque sorte de profiter du meilleur des deux mondes.
Autre solution : les ballasts. Mon petit dériveur intégral, un Flow 19 de 5,80 m, en possède un sous chaque couchette latérale. Cela neutralise la majeure partie des coffres, mais offre 120 kg de lest qui complètent efficacement les 70 kg de la dérive et permettent de ne pas embarquer d’encombrants équipiers.
Et je confirme tes propos Ronan : l’intégral facilite le transfert depuis/vers la remorque et garantit un échouage à plat sans trop de saletés dans le puits de dérive, mais il faut veiller à ne pas se poser sur des cailloux !
Bonjour
Je souhaite acheté un dériveur intégral de type baladin , je navigue en solo très souvent, gîte il plus que un quillard, je suis en réflexion entre un baladin et un edel 6
L’Edel 6 est vraiment top. Pour moi, un des meilleurs