Changer de bateau : Faut-il céder au mètre supplémentaire ?

Pour nombre d’entre nous, l’aventure de la voile commence sur un premier voilier de taille modeste. Ce voilier nous fait découvrir la voile et l’aventure de la mer. Mais après quelques années, l’envie de voire plus loin, et surtout plus grand, pointe son nez à l’horizon. Et c’est alors que nous commençons à regarder, sur les sites de petits annonces, les voiliers plus grands et à réfléchir au mètre supplémentaire. Mais devons-nous céder à cette tentation ?

C’est une vraie question. Régulièrement, nous rencontrons des plaisanciers, naviguant sur des petits voiliers de 6 mètres et faisant beaucoup plus de mille que nous et surtout, s’éloignant beaucoup plus des côtes que nous. Et dans le même temps, il faut bien reconnaître que naviguer 10 jours sur un 7 mètres et sur un 12 mètres n’est pas la même chose. Je vous propose donc de réfléchir à la réponse que nous pourrions donner à cette question. Je vais vous donner mon avis et vous inviter à faire de même en commentaire.

Le mètre supplémentaire, la logique de l’ambition en mer

C’est vrai que la logique avec le temps, pour de nombreux plaisanciers, est de vouloir plus grand. Nous sommes nombreux à changer de bateaux, après quelques années, à imaginer naviguer sur un voilier un plus grand, le fameux mètre supplémentaire.

Cette volonté vient, généralement, de l’envie d’aller plus loin. Et c’est vrai que, même si nous pouvons faire beaucoup de choses avec un petit voilier : plus grand, permet d’aller plus loin. Un bateau plus grand permet de mieux supporter le mauvais temps, l’état de le mer, d’aller plus vite, mais aussi d’embarquer plus de choses pour naviguer plus longtemps.

Mais la recherche d’un voilier plus grand est aussi le besoin, ou l’envie, d’accueillir plus de monde. En effet, il arrive un moment ou les enfants grandissent. Je vais prendre mon cas personnel comme exemple. J’ai deux filles de 15 ans et 12 ans. Elles dorment, pour le moment, ensemble, dans le triangle avant. Mais l’été prochain risque d’être sujet à discussion. Elles auront besoin de plus d’espace, je le sais déjà. Bien évidemment, une pourrait dormir dans le carré, et l’autre dans la cabine avant, et vice versa. Mais bon, est-ce tenable ? La question peut alors se poser de regarder du côté des voiliers de 10 mètres afin de bénéficier de 3 cabines. Ce tyep de bateau permettrait d’« espérer » que nos filles continuent de venir naviguer avec nous, moins souvent, peut-être, mais quand même. Et peut être pas seul… Et de notre côté, peut-être auront nous envie d’inviter des amis.

Enfin, le mètre supplémentaire est aussi synonyme de confort supplémentaire. Il faut, là aussi, reconnaître qu’il peut arriver un moment ou le confort devient un critère de choix important. Ce confort passe par une cabine ou nous pouvons nous tourner, une salle d‘eau avec une bonne hauteur sous barreau, un carré ou le passage vers l’avant ne demande pas de rabattre la table centrale. Bref, il faut bien reconnaître que faire une croisière dans un voilier de Océanis de12 mètres n’a pas grand-chose à voir avec une croisière en mode camping sur un Brio de 6 mètres.

Mais réfléchissez bien à ne pas subir

Mais voilà, acheter un voilier plus grand, même si nous avons les moyens financiers, a des conséquences sur notre façon de profiter de la mer. En effet, parfois, surtout si vous achetez un voilier d’occasion, le budget occasion nous fait nous orienter vers un bateau un peu plus vieux pour gagner ce mètre supplémentaire. Je pense que ce choix est une erreur. En effet, est-il préférable de naviguer sur un petit voilier récent ou un gros voilier ancien ? Chacun aura sa réponse.

Quoi qu’il en soit, et dans tous les cas, acheter plus grand à deux conséquences.

Le premier est celui du coût d’entretien. En effet, si nous voulons acheter plus grands, nous devons aussi être conscients que tous nos frais d’entretien du bateau seront plus importants :

  • Accastillage, cordages,…
  • Assurances
  • Place de port
  • Hivernage, grutage,…

Alors si nos revenus ont augmenté, ça va, mais si ils ont juste suivi l’inflation, cette hausse du budget va avoir des conséquences sur notre capacité à entretenir le voilier. Et le budget bateau ne doit pas passer avant le reste.

Dans le même temps, naviguer sur un petit voilier, c’est aussi naviguer en le décidant au dernier moment, et seul, pour quelques heures. Quand on commence à naviguer sur un voilier de plus de 10 mètres, naviguer seul n’est pas toujours aussi simple, surtout à un certain âge. Même si un grand bateau se manœuvre mieux, au port, qu’un petit, arrivé en mer, cela peut être plus compliqué pour prendre un ris ou affaler une voile, par exemple.

Bref, tout cela pour dire que, parfois, à vouloir acheter plus grand, on prend le risque de subir plus que de profiter.

La taille idéale existe-t-elle ?

Tout cela me fait venir à la fameuse question de la taille idéale pour un voilier. J’ai déjà donné mon avis sur la question de la taille d’un voilier idéale. Aujourd’hui, je navigue sur un voilier de 8,50 mètres. Cela me convient parfaitement pour le programme qui est le mien et correspond à mon budget. La question qui se posera sans doute, dans les années qui viennent, est celle de la navigation en famille. Mes filles vendront-elles encore avec nous ? Sans doute que non. Est-il nécessaire d’acheter un bateau de 10 mètres, pour les accueillir 2 fois dans l’année ? Je ne sais pas.

Dans ma tête, je me dis qu’un voilier de 7,50 mètres, moderne, comme un Django 7.70, par exemple, peut être le bateau parfait. Et dans le même temps, naviguer avec ma femme, dans le confort d’un voilier de 32 pieds serait un gros plus. Mais dans tous les cas, je ne dépasserai pas les 10 mètres, pour garder une certaine flexibilité, sur mon utilisation et mon budget. Et vous ? Qu’en pensez-vous ?

9 réflexions au sujet de “Changer de bateau : Faut-il céder au mètre supplémentaire ?”

  1. J’ai un Bavaria 30 cruiser de 9,40 m que j’ai acheté en 2016 et depuis je navigue plus de 2 mois par an voir 4 mois en 2023, de La Rochelle à port Saint Louis du Rhône en 2022 en passant par Gibraltar et jusqu’au sud de la Sicile cette année, je l’ai équipé , bimini, taud, pilote inboard ( gros budget ), entretien moteur là aussi des frais, bossoirs,changement four et plaques cuisson, changement enrouleur et étai, etc…
    Je navigue à 3 voir 4 maxi, comme tout le monde j’aimerais un 36 pieds, j’ai hésité avant mes investissements à le changer mais sur un bateau d’occasion il y a toujours des frais à réaliser à bord, je n’ai pas trouver un bateau équipé comme le mien aujourd’hui. Une cabine de plus et plus de réserve d’eau et de fuel me permettrait de rester plus de temps en mer ou au mouillage mais vu le prix des ports en Italie ( jusqu’à 100 € la nuit ), je suis contente de mes options en sachant que d’autres frais se rajouteront. Ce qui m’a plu dans le choix de ce bateau, c’était la grandeur du carré avec de beaux rangements et que le mat ne gêne pas la vision( contre la cloison ), la plage arrière facile d’accès pour aller se baigner, la sensation de sécurité en général, je ne voulais pas un voilier d’avant 2000, plus étroit et moins lumineux, me sentir bien dans mon bateau et pouvoir naviguer avec un minimum de confort étaient les priorités. En méditerranée, mon voilier est parmi les plus petits, la moyenne étant 40 pieds, mais beaucoup sont des locations.

  2. Je suis passé de 7,5 m à 10,2 puis 11 depuis mars .
    Les frais sont plus élevés oui .
    La vitesse est là et le rayon de navigation dans la journée a augmenté .
    Le principal est d avoir un bateau rapide , bien réglé.
    Le first 31,7 me semble un très bon compromis.

  3. Débuts en76 avec un vaurien à Lorient….maintenant je navigue en mediterranée, avec un Oceanis 320 de 1991.
    C’est mon 8 eme bateau ….9.60 par 3.26m, , tout le confort à bord, et deux cabines spacieuses. GV, Genois, Genacker , tout sur enrouleur, cela permet de tout gérer depuis le cockpit…..Un bon bateau( Balum un O 320 à traversé l’atlantique ).
    Bateau acheté 30k€ en 2015, actuellement en frais d’entretien plus 38 k€ ( tout est quasi neuf) donc investi 68 k€ depuis 2015 soit sur 8 ans. Le bateau est armé en hauturier.Expertise pour assurance à 35 K€ cette année pour l’assurance.
    A ce budget il faut ajouter mensuellement l’assurance et le port , ( 40 €+ 240 port).avec le carenage annuel. et l entretien moteur , je compte un budget mensuel de 400€ pour ce type de bateau, et surtout pour le maintenir dans un état irréprochable.
    J’envisage , si l’occasion se présente de passer à 10.5 , le budget reste dans mes possibilités. Nous navigons 6 à 7 mois , et la réserve en eau et le GO sont un peu juste , et la salle d’eau wc , un peu exigue.Ce sont les seuls points qui nous poussent à prendre plus grand( O 351, Sun O 349….)
    Avant de choisir, son embarcation, il faut bien sur regarder son programme de navigation, et avoir un budget qui correspond, au bateau acheté.
    Je vous rejoins, il vaut mieux plus petit et plus récent, que trop grand et ancien, ou tout sera à revoir, avec un budget conséquent ( un moteur neuf
    de 20 à 30cv yanmar ou volvo, c’est 10à12k€ posé par un pro) les voiles c’est pareil, plus c’est grand plus c’est cher….
    Pour que la voile reste un plaisir, surtout en famille, il faut que les revenus soient en adéquation avec l,’achat du bateau….
    Bon vent!

  4. J’ai fait mieux: en achetant un petit bateau de 7.50 « bon marché », j’ai réussi à tripler son budget et ce n’est toujours pas bon. Ca tend à prouver que je n’y connais que dalle en bateaux ni en argent.
    Mais en somme: gros budget final pour petit bateau.
    Un voilier c’est comme une bagnole: on peut en effet s’acheter une Porsche d’occasion en pensant faire une affaire et se rendre compte que les coûts quotidiens sont juste hors de portée. Une bonné idée devient vite un beau fardeau.
    Le bateau n’est pas une occupation démocratique … du tout. Mieux vaut s’orienter vers le foot dans ce cas. Et il vaut mieux se le rappeler à temps car les coûts de cet « hobby » me surprennent tous les jours.

  5. J’ai déjà navigué sur des voiliers de 12 m a 16 m et qui ne m’appartenaient pas, dieu merci. J’ai donc opté pour un Bénéteau first 30 d’occasion et le prépare pour partir et vivre a l’année a bord et surtout voyager a mon aise, je me fout de la vitesse je serais seul ou accompagné d’une personne donc pas de soucis pour la place a bord 😉 les frais d’entretiens seront moins cher que sur de grosses unités ou l’on a pas grand chose en plus !! c’est un peu comme si l’on voulait être propriétaire d’une Porche ou d’une 2cv , on peut aller du point A au point B avec les deux véhicules sans soucis juste qu’avec la Porche cela irait plus vite mais le principal et que cela ne coute pas trop cher et que l’on profite du paysage 😉

  6. Bonjour,
    Nous avons navigué avec nos deux enfants pendant 10 ans sur un bateau de 10 mètres, un Jurançon dériveur lesté en alu. C’est un petit voilier hauturier, avec lequel nous sommes allés jusqu’en Turquie en partant de Bretagne. Nous nous sommes toujours senti en sécurité et cela me semble une bonne taille pour s’éloigner des côtes. Quand nous sommes arrivés en Méditerranée nous avons été surpris par la taille des autres voiliers. Nous étions toujours les plus petits au mouillage et 45 pieds et un peu devenu la norme! Depuis nous avons prévu de partir pour vivre à temps plein sur le bateau. La question de la taille s’est reposé et nous avons choisi un bateau de 12,5 mètres. Les critères qui ont déterminé ce choix sont : le volume des rangements pour vivre à plein temps, les 3 cabines pour inviter famille et amis, une stabilité de route sur les traversées.
    C’est un robuste quillard en aluminium de 1980, nous changeons le moteur, les voiles, l’électronique pour lui donner une seconde jeunesse.

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