En voilier, lors d’une navigation en croisière, ou en régate, nous sommes amenés à changer de route, de bord ou d’amure. Ces changements demandent d’effectuer des manoeuvres. Pour changer d’amure, l’équipage sera amené à virer de bord ou empanner.
Suivre une route, ou un cap précis, en croisière ou en régate, nécessite de régulièrement manœuvrer. Il existe deux manœuvres pour modifier sa route et changer d’amure (côté duquel le voilier reçoit le vent): Virer de bord et empanner. Ces deux manoeuvres permettent de modifier son cap afin de conserver sa route, voir le meilleur cap, par rapport au vent. Dans le même temps, ces manœuvres permettent aussi de passer une bouée ou d’effectuer une manœuvre d’urgence.
Comment virer de bord en voilier?
En-dehors, de toute manœuvre spécifique, le virement de bord consiste à modifier son cap, face au vent. On vire de bord, en général, quand on remonte au vent, au louvoyage. Le principe est de passer le lit du vent pour modifier son cap, de 90 degrés environ, en passant par le vent debout. Après la manœuvre, le bateau est toujours au près, mais sur l’autre bord. Voyons les étapes à suivre pour éviter le manque à virer.
Le virement de bord va s’effectuer en trois étapes.
- La préparation : Avant de virer de bord, chaque équipier doit savoir ce qu’il a à faire. cela signifie, en équipage familial, que les enfants doivent se mettre à l’écart des manoeuvres et que le cockpit doit être rangé. Attention aux apéros… Dans le cas ou plusieurs équipiers participent à la manoeuvre, chacun doit savoir ce qu’il aura à faire. Chaque écoute doit être préparée et le winch sous le vent, libre.
- La manœuvre : Il faut commencer par informer l’équipage avec un bruyant « On vire ! ». Le barreur va lofer. L’équipier doit attendre que la grand voile faseye avant de choquer la voile d’avant et la reprendre l’écoute de l’autre bord. La grand voile, elle, passera seule. L’équipier sous le vent, reprend l’écoute de voile d’avant en s’aidant de la manivelle de winch quand il a repris tout le mou de l’écoute.
- Le réglage : Le virement de bord effectué, il faut attendre que le bateau reprenne de la vitesse, avant de prendre son cap. Pour cela, il faut lui donner de la puissance. Avant de tout border, il est donc important de garder les voiles un peu choquées. Le barreur remontera au vent au fur et à mesure que le bateau reprend de la vitesse et les voiles seront bordées, dans le même temps.
Comment faire un empannage en voilier?
Empanner est une manœuvre complètement différente du virement de bord. En effet, ici l’opération consiste, tout d’abord, à changer d’amure avant de changer de cap. Ce changement d’amure entrainera un changement de cap de 30 degrés environ. Concrètement, il s’agit de changer d’amure par vent arrière. L’objectif de l’empannage est d’optimiser le réglage des voiles, au grand largue, en modifiant son cap. Pour cela, l’équipage fait passer la bôme d’un bord à l’autre. Cela permettra de conserver un vent bien établi dans les voiles, tout en conservant sa route. mais attention, un empannage peut être dangereux.
La manœuvre d’empannage consiste à abattre tout en changeant d’amure.
- La préparation : Informer l’équipage de la manœuvre. Le plus important, ici, est de sécuriser la manœuvre. Le rail d’écoute de grand voile devra être centré, avant la manœuvre.
- La manœuvre : Tout comme pour le virement de bord, le barreur va informer l’équipage avec un bruyant « On empanne! ». Le barreur va commencer à abattre jusqu’au vent arrière. Ensuite, l’équipier va embraquer l’écoute de grand voile, puis le passer la bôme sur l’autre bord. La grand voile passée, on va pouvoir passer le génois sur l’autre bord, lui aussi.
- Le réglage : Le barreur peut redonner de la puissance au bateau en lofant légèrement. Cela permet, dans le même temps, de faciliter l’empannage. L’équipier s’occupera de choquer, largement, les écoutes de grand voile et voiles d’avant et de finaliser ses réglages.
Quelles sont les raisons du manque à virer?
Il nous est tous arrivé de manquer un virement de bord en croisière ou en régate locale. Si cette situation permet de se faire remarquer et de faire rire les autres équipages, elle peut être dangereuse quand le danger approche.
Un manque à virer peut avoir plusieurs raisons, ayant toujours pour conséquence un manque de puissance du voilier. En général, et avec du vent et de la liberté de manoeuvre autour du voilier, on peut refaire son virement de bord assez rapidement. Mais dans certaines situations, il est indispensable de virer dans l’urgence. Cela peut être le cas en remontant au vent dans un courant et en approche de la côte ou d’une roche ou, encore, dans un chenal de port très fréquenté.
Les différentes causes du manque à virer.
Le manque de vitesse.
Le manque de vitesse du voilier est une des principales causes du manque à virer. Le bateau doit pouvoir franchir le lit du vent et avoir de l’élan. Si ce dernier ne va pas assez vite, il ne pourra pas virer. C’est encore plus le cas pour un multicoque. Nous pouvons tous l’observer, quand le vent est absent, le bateau refuse de virer. Sur des allures abattues, prenez le temps de border les voiles au fur et à mesure que vous remontez au vent. Mais le bateau peut aussi manquer de vitesse parce qu’il est soustoilé ou mal réglé. Enfin, il peut manquer de vitesse quand on fait du près serré et que les voiles sont presque déventées. Il faut donc redescendre un peu sous le vent pour reprendre de la vitesse.
Voiles choquées trop tôt.
L’autre situation qui entraîne un manque à virer est lié à la manoeuvre. Lorsqu’on prépare le virement de bord, il peut arriver que l’équipier, ou le skipper, en solitaire, choque les écoutes de génois ou de foc trop tôt. Celle ci étant complètement déventée, elle ne sert plus à rien, voir, ralenti le voilier. La voile d’avant doit rester bordée jusqu’au moment ou elle va commencer à déventer. Celle ci va permettre de conserver de la puissance jusqu’au dernier moment. On retrouve donc toujours cette idée de puissance et de vitesse du voilier.
Ces deux précautions sont d’autant plus importantes que la mer sera formée. Le voilier devra franchir le lit du vent ainsi que la vague. Dans tous les cas, si le voilier n’a pas voulu virer, il sera nécessaire de reprendre de la vitesse en allant chercher le vent au bon plein.