Le Seil, un voile-aviron passe-partout

Dessinée par l’architecte François Vivier, cette prame à voile au tiers et avirons, de 5,40 m, est capable de satisfaire de nombreux programmes de navigation, et ce dans diverses conditions.

Avant notre époque moderne, et la généralisation des moteurs thermiques, toutes les petites embarcations, qu’elles soient de pêche, de service ou de plaisance, étaient propulsées à la voile ou à l’aviron. En fait, les deux coexistaient car un voilier a toujours besoin d’un moyen de se déplacer quand le vent manque, et un canot à l’aviron, sauf en eaux restreintes et abritées, ne résiste pas à la facilité de se faire aider du vent. Il faudra toutefois attendre le XXe siècle, soit le plein avènement de nos navigations actuelles, pour que des passionnés, associant pratique de la voile et une certaine insatisfaction vis à vis d’une plaisance qui devient un loisir de masse, vont « inventer » le voile-aviron. Plus qu’un mot, c’est un principe de « naviguer autrement », au plus près des éléments et de la tradition, tout en s’insérant dans notre société actuelle.

Dès sa première parution en 1981, la revue « Le Chasse-Marée » s’attache au développement des voiliers classiques dont la voile-aviron. Fin 1981, l’architecte François Vivier dessine l’Aven, le premier voile-aviron de série, qui sera construit en 80 exemplaires par les constructions navales de Loctudy (chantier de Massol). En 1985 sort le premier dossier de construction de l’Aber, un bateau spécifiquement conçu pour la construction individuelle. Petit à petit d’autres plans suivront couvrant une plus grande variété de programmes de navigation. Dans les années 2000 sortent les premiers bateaux (Laïta, Minahouet) proposés en kit, à base de contreplaqué découpé sur machine à commande numérique, simplifiant considérablement la construction.

On réserve maintenant le terme voile-aviron aux bateaux pour lesquels l’aviron est un vrai mode de propulsion alternatif à la voile, et permettant de se passer de toute motorisation.

Présentation du Seil

SeilLe Seil est un voilier qui a été conçu en 1988 par François Vivier pour offrir un bateau parfaitement adapté à la navigation en rivière (Seil est le nom d’un bras comblé de la Loire, à Trentemoult, près de Nantes), mais aussi tout à fait à l’aise en mer. Sa forme de prame lui donne une grande stabilité, et donc de bonnes performances sous voile au près, ainsi qu’un comportement nautique très sain et sûr, y compris aux allures portantes dans une mauvaise mer. Sa surface mouillée modérée, avec un tableau bien dégagé, en fait en même temps un très bon bateau d’aviron. La grande voile au tiers est à bordure libre et est amurée au pied de mât.

SeilInitialement conçu pour une construction à clins de contreplaqué, quelques unités ont été réalisés en bois massif, puis, très tôt, il a été produit en polyester par le chantier « Canotage de France », créé à cette occasion. Suite à la disparition de ce chantier, une nouvelle version du Seil (dit Seil 18) en contreplaqué-époxy a été étudiée en 2008 et était proposée en kit, ou en version finie (version barre en main), par le chantier Icarai.

De nombreuses astuces en font un bateau pratique, comme le mât pivotant, les bancs latéraux, les planchers pouvant constituer une plate-forme pour coucher à bord, un rangement moteur hors-bord (seulement sur la version Seil 18).

SeilPorteur, on peut l’utiliser en solitaire comme en collectif. Il est donc, en mer comme en lac ou rivière, le bateau des promenades familiales, de la pêche, du « canotage sportif », et de ce que chacun veut en faire. De nombreux clubs de voile et associations l’ont adopté. Si la version actuelle en contreplaqué-époxy est homologuée jusqu’à 6 personnes, la version polyester peut embarquer de 7 à 10 personnes.

C’est donc plus 150 exemplaires qui ont déjà été construits, et les flottilles de Seil continuent à croître grâce aux efforts d’associations dynamiques, dont l’AS Seils. Cela fait du Seil un des voiles-avirons le plus répandu.

Le Seil a fait l’objet de plusieurs articles dans le Chasse Marée dont le n° 94.

La version en polyester

SeilLe Seil a été construit rapidement en polyester par le chantier Canotage de France, près de Nantes, de 1994 à 2007. 120 exemplaires sortiront dans cette version.

Caractéristiques générales :
Longueur : 5.40 m
Longueur flottaison : 4.20 m
Largeur : 1.62 m
Tirant d’eau (dérive haute) : 0.20 m
Tirant d’eau (dérive basse) : 0.90 m
Poids armé : 250 kg
Surface voilure : 11 m²
Nombre de personnes max. : 7 à 10 personnes

Les adaptations du Seil

Le Seil, en version polyester, a aussi connu de nombreuses améliorations pour répondre à des besoins particuliers. Il fut possible, par exemple, de demander à la livraison une bordée supplémentaire, pour répondre initialement à des besoins handi-sport, un foc, ou encore un écusson pour moteur hors-bord.
De même est né le Top-Seil, conjugaison de la version polyester avec l’adaptation de deux gréements de Topper et d’un foc. Seule une vingtaine de Top-seil verront le jour à destination de bases nautiques.

Seil

Seil

Les caractéristiques générales restèrent sensiblement les mêmes, en fonction des adaptations apportées.

La version en bois massif

SeilLe Seil a été construit en bois massif (4 unités), par des charpentiers amateurs, mais aussi par le chantier Canotage de France à partir de 2005.

Caractéristiques générales :
Longueur : 5.40 m
Longueur flottaison : 4.20 m
Largeur : 1.64 m
Tirant d’eau (dérive haute) : 0.20 m
Tirant d’eau (dérive basse) : 0.90 m
Poids armé : suivant construction
Surface voilure : 11 m²
Nombre de personnes max. : suivant approbation

La version en contreplaqué

SeilLe Seil a été entièrement repensé, en 2008, afin de donner naissance à une version (Seil 18) en contreplaqué-époxy, proposée alors par la société Icarai.

Caractéristiques générales :
Longueur : 5.50 m
Longueur flottaison : 4.20 m
Largeur : 1.64 m
Tirant d’eau (dérive haute) : 0.20 m
Tirant d’eau (dérive basse) : 0.90 m
Poids armé : 270 kg
Surface voilure : 11 m²
Nombre de personnes max. : 4 à 6 personnes

Seil

Bernard Moitissier écrivait, dans « Tamata et l’alliance », que « le bateau c’est la liberté, pas seulement le moyen d’atteindre un but ». Avec le Seil, François Vivier nous a dessiné un beau moyen de profiter, au fil de l’eau, de cette émancipation marine.

Frédéric Daeschler, CAPAJUT (www.capajut.com)

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