Comment barrer un voilier? Bonnes pratiques et outils pour garder cap ou vitesse

Barrer un voilier demande une certaine rigueur, de bons gestes, pour optimiser sa route, sa vitesse et le confort. Voyons les bonnes habitudes à prendre.

C’est une question qui revient souvent « qui prend la barre ? ». C’est souvent le poste préféré, qui donne l’impression d’être le patron, de prendre les commandes. Et pourtant, il est plus facile de bien barrer un voilier que de bien régler les voiles.

Si apprendre à barrer n’est pas très compliqué, il est important d’avoir quelques éléments en tête afin de bien barrer . Encore plus quand on navigue en solitaire ou en famille. Pour ceux qui commencent la voile, il est conseillé de commencer à barrer des petits voiliers, voire encore mieux, des dériveurs légers type 4.20 ou autres qui permettent de mieux sentir la barre et l’évolution du voilier en fonction des ses coups de barre. Dans le même temps, cela évite d’utiliser un compas pour garder son cap et de regarder, plus loin devant, un amer.

Qu’est-ce que le barreur d’un bateau?

En naviguant à bord d’un bateau, le barreur est le membre d’équipage responsable du maintien du bateau dans la direction souhaitée. Il va, pour cela, utiliser la barre. celle-ci peut être une barre franche qui agit directement sur le safran, ou une barre à roue qui agit sur le safran via des drosses. Il est possible d’utiliser un stick pour prolonger la barre franche.

Le barreur suit les instructions du navigateur qui lui, est responsable de la route du bateau. Bien évidemment, sur nos voiliers de plaisance, le navigateur est souvent le barreur. Ce dernier va utiliser des instruments tels qu’un compas, un radar, un loch, un sondeur et un anémomètre pour remplir son rôle efficacement. Sur un voilier léger, le barreur se dirige à vue, en observant les voiles, le comportement du bateau et les effets du vent sur l’eau. Mais nous allons voir tout cela ensemble.

La bonne position pour barrer un voilier.

En général, le barreur s’installe au vent, cela lui permet de mieux observer les voiles, les risées, les vagues. Cependant, on peut envisager, sur un petit voilier, de s’installer sous le vent quand celui ci est faible afin de faire gîter le bateau, voire même de s’installer sous le vent pour le plaisir. Au près, par mer calme et vent soutenu, c’est très agréable de se retrouver près de l’eau et de voir le génois ou le foc bien réglé. Concernant la position du barreur, il faut être bien calé afin de ne pas être déséquilibré ( valable pour tout l’ équipage…).

Comment tenir la barre d’un bateau?

Le barreur devra tenir la barre avec la main la plus en arrière sans la serrer ( sauf quand cela devient nécessaire lorsque le vent monte). Le but est d’anticiper les mouvements du bateau et de ressentir l’attitude du voilier (ardent, mou,…) et de ne jamais donner des grands coups. De petits mouvements sont suffisants.

Pour diriger le bateau dans la direction désirée, il faut tourner la barre dans le sens inverse de la direction souhaitée. Par exemple, pour virer sur babord, il faut tourner la barre vers tribord, et inversement pour virer sur tribord.

voilier vu de haut

Il est possible, voir même indispensable, d’équiper sa barre d’un stick de barre franche. Le stick de barre franche permet d’avoir une position plus confortable. Sa taille est importante, trop bas, trop haut, il fatiguera plus vite le barreur. La bonne taille est quand il arrive près du ventre, au niveau du nombril.

Les bons réflèxes pour bien barrer

Le barreur doit oublier l’idée qu’un bon sillage est un sillage systématiquement rectiligne. Et c’est là qu’on en revient au réglage des voiles. Avant de bien barrer, il faut que les voiles soient bien réglées, que le bateau soit bien équilibré afin que le barreur n’ai plus qu’à s’occuper des éléments externes au bateau. Il devra rester concentré sur les vagues, les bruits du bateau, la direction et la force de vent. Chercher le meilleur rapport cap-vitesse.

Les vagues doivent être prises en considération. En effet, elles vont freiner le bateau, au près par exemple, il faut donc les anticiper et apprendre à contrôler son voilier. Pour cela, la pratique, la pratique.

Les penons sont un bon moyen de gérer le vent, les refusantes, les adonnantes, de conserver un bon cap par rapport au vent.

Enfin, le compas de route permettra de garder sa route tout en optimisant votre navigation en fonction du vent, d’avoir un repère de cap optimal, au près.

Petit lexique du vent

  • Adonnante :Changement de la direction du vent apparent lorsqu’il adonne, ce qui permet de serrer le vent plus près, de lofer. ( souvent lié à sa force ou sa direction).
  • Refusante : Changement de la direction du vent apparent faisant souvent faseyer les voiles et obligeant généralement à abattre ou éventuellement à border les voiles.
  • Ardent : Un voilier qui est ardent a tendance à lofer, à revenir au vent.
  • Mou : Un voilier mou a tendance à abattre, à aller sous le vent.
  • Neutre : Un voilier est neutre quand il est équilibré, dans l’absolue, on n’a même pas besoin de toucher la barre (si, si, c’est possible…).

Outils et repères pour barrer son voilier

Barrer un voilier est la première chose que l’on veut apprendre. C’est l’objectif des stagiaires, sur un dériveur ou sur un croiseur, en stage de voile. A peine les bases du gréement appris, dés que celui ci sait ce qu’est une drisse, un foc, une écoute, il faut larguer les amarres.

Pour un barreur, avoir des repères est important. Ces repères seront différents suivant l’objectif recherché. Celui ci pourra être le cap, la vitesse ou le confort. Suivant le but recherché, certains outils seront plus utiles que d’autres, voir indispensables. Voyons les outils à disposition du barreur, leur fonction et leur intérêt, pour barrer un voilier.

Barrer au compas

Barrer au compas est une façon de faire de la route. Cela peut être utile quand on est loin des côtes ou qu’il n’y a pas d’amer ou que la visibilité est mauvaise. Barrer au compas demande d’avoir un œil régulièrement sur ce dernier.

Barrer vers un amer

voilier au près

Quand on navigue près des côtes, et que la visibilité est bonne, on peut naviguer en prenant comme repère, un amer. Cet amer peut être un phare, un château d’eau, une colline,… Cette solution permet de se détacher un peu du bateau. Barrer à l’aide d’un amer consiste à aligner ce dernier avec l’étai du voilier. Cette navigation doit tout de même garder à l’esprit que le courant peut influencer sur le cap du bateau. De plus, les changements de vents éventuels nécessiteront des réglages des voiles.

Barrer aux instruments

Barrer aux instruments permet de barrer en optimisant la vitesse et/ou le cap du bateau. Le barreur s’attachera à conserver une bonne vitesse du bateau et un angle constant avec le vent, afin d’éviter les réglages trop fréquents. Il s’aidera de la girouette et des répétiteurs du cockpit.

Barrer aux penons

barreur voilier

Un barreur utilisera des penons pour barrer au près. Le but, ici, est de trouver le meilleur compromis entre le cap et la vitesse. Pour cela, il s’attachera à trouver un cap qui permettent aux penons, placés de chaque côtés du génois, de voler de façon parallèles.

Barrer à la vague

Quand le gros temps est là, et que la mer est très formée, le barreur va devoir barrer en fonction des vagues. Naviguer en fonction des vagues permet de rendre la navigation aussi confortable que possible et de ne pas trop tirer sur le bateau, surtout au près. La technique consiste à abattre avant de prendre la voile afin de prendre de la vitesse. Quand le bateau monte sur la vague, le barreur va lofer avant d’abattre à nouveau sur le dos de cette dernière. Cette technique permet d’éviter que le bateau ne cogne et de conserver de la vitesse, et donc un bateau manoeuvrable.

Bien garder le cap en respectant la législation

A compter du 16 juin 1998, tous les navires de plaisance en vente sur le marché ou en service dans l’Union européenne, neufs ou d’occasion, doivent faire mention du marquage « CE ». Cette marque est une attestation à leur conformité aux exigences de sécurité définies par décret.

Toutefois, les navires mis sur le marché avant l’entrée en vigueur de cette législation européenne relative au marquage « CE » ne sont pas concernés par ces dispositions.

En outre, cette législation s’adresse aux bateaux de plaisance de 2,50 mètres à 24 mètres, quelle que soit leur utilisation (navigation de loisirs, sport en mer ou en eaux intérieures).

Chaque bateau de plaisance doit également faire apparaitre son identification, à l’instar d’un passeport ou d’une carte d’identité nationale des citoyens. Cela comprend la plaque du constructeur ainsi que le numéro d’identification du navire. Enfin, souscrire à une assurance bateau est aussi importante, bien que facultative.

Les documents qui doivent toujours être présents sur le navire

En plus du marquage « CE », la loi européenne fait mention des documents spécifiques qui doivent être présents sur le navire.

  • La déclaration UE de conformité (DEC), qui est un engagement officiel du fabricant ou du mandataire à la législation applicable. D’ailleurs, ce document figure parmi les indispensables pour obtenir l’immatriculation. Bien qu’il doit être rédigé en français, le DEC en anglais est autorisé, s’il est calqué sur le modèle européen recommandé.
  • Un manuel du propriétaire, qui est un support rédigé dans la langue du pays, où le navire est proposé à la vente. Ainsi, si le bateau est revendu sur le territoire français, ce manuel sera dans cette langue. Il contient toutes les informations indispensables à une utilisation sécuritaire du bateau, mais aussi concernant l’installation et l’entretien normal du bateau. Ce manuel est également indispensable pour avoir vent de la prévention et de la gestion des risques sur le navire.

7 réflexions au sujet de “Comment barrer un voilier? Bonnes pratiques et outils pour garder cap ou vitesse”

  1. La technique consiste à abattre avant de prendre la voile afin de prendre de la vitesse

    La technique consiste à abattre avant de prendre la VAGUE afin de prendre de la vitesse 😉

    — super les articles sinon

  2. « La technique consiste à abattre avant de prendre la voile afin de prendre de la vitesse » : J’ai rien compris (je dois être un peu CON). Mon maître Didier Poissant expliquait « Il faut savoir masser la vague » on lofe en montant et on abat en descendant.

  3. Bonne année Ronan,
    une question: pourquoi les grand-voiles sont toujours bômées et pas les voiles d’avant (génois) ? Mise à part sur certains catamarans.

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