Comprendre le phénomène des marées

La marée fait partie du quotidien des plaisanciers de l’Atlantique, de la Manche et de la Mer du Nord. Au-delà du paysage qui change à chaque marée, c’est aussi nos navigations et nos escales qui sont impactées. Mieux comprendre les marées, c’est mieux anticiper nos croisières. C’est ce que nous allons faire ensemble en entrant dans cette dans entre les océans et la lune.

En effet, les marées résultent de l’attraction gravitationnelle exercée principalement par la Lune, et dans une moindre mesure par le Soleil, sur les masses d’eau terrestres. Cette force crée deux renflements d’eau sur la Terre : l’un du côté faisant face à la Lune, l’autre du côté opposé. La rotation de la Terre entraîne ainsi deux marées hautes et deux marées basses chaque jour. Mais le but du jeu, ici, n’est pas de faire un cour de science ( j’en serais bien incapable :)). Non, nous allons être très opérationnels pour comprendre notre quotidien, sur l’eau… ou pas.

Où les marées sont-elles les plus importantes ?

Mont Saint Michel

Je me rappelerai toujours, il y a de nombreuses années, mon neveu, marseillais, qui était paniqué, un matin, découvrant que la mer qui était là la veille au soir avait disparu. cela nous avait bien fait rigoler. Mais en fait, ce petit garçon n’avait juste jamais vu la mer partir, ne connaissait pas les marées. Le marnage, c’est-à-dire la différence de hauteur entre la marée haute et la marée basse, varie selon les régions.

En France, la baie du Mont-Saint-Michel détient le record avec un marnage pouvant atteindre 14 mètres. D’autres zones, comme la baie de Saint-Malo ou les côtes du Cotentin, présentent également des marnages très importants. À l’inverse, en Méditerranée, les marées sont peu marquées.

La règle des douzièmes : anticiper la hauteur d’eau

Pour estimer la hauteur d’eau à un moment donné entre la marée basse et la marée haute, les navigateurs utilisent la règle des douzièmes. Cette méthode suppose que la marée monte (ou descend) selon une courbe sinusoïdale sur une période de six heures.

Voici la répartition approximative du marnage par heure :

HeureVariation du marnage
1ère1/12
2ème2/12
3ème3/12
4ème3/12
5ème2/12
6ème1/12

Cette règle permet de calculer la hauteur d’eau à n’importe quel moment de la marée, facilitant ainsi la planification des navigations et des mouillages.

Marées de vives-eaux et de mortes-eaux : comprendre les variations

Les marées ne sont pas uniformes tout au long du mois. Elles varient en fonction des positions relatives de la Terre, de la Lune et du Soleil.

  • Vives-eaux : se produisent lors des nouvelles lunes et des pleines lunes, lorsque la Lune et le Soleil sont alignés. L’attraction combinée des deux astres provoque des marées de plus grande amplitude.
  • Mortes-eaux : se produisent lors des premiers et derniers quartiers de lune, lorsque la Lune et le Soleil forment un angle droit par rapport à la Terre. Leurs effets s’annulent partiellement, entraînant des marées de plus faible amplitude.

Le coefficient de marée, variant de 20 à 120, permet de quantifier cette amplitude. Un coefficient élevé indique une vive-eau, tandis qu’un coefficient bas signale une morte-eau. Les marées ont donc un impact sur la navigation.

L’incidence des marées sur les courants

Les marées génèrent des courants marins, appelés courants de marée. Le courant de flot correspond à la marée montante, tandis que le courant de jusant correspond à la marée descendante. La vitesse et la direction de ces courants varient en fonction de la topographie des côtes et du fond marin. Dans les zones resserrées, comme les détroits ou les estuaires, les courants peuvent être particulièrement forts et doivent être pris en compte pour la navigation.

Marnage, hauteur d’eau et précautions au mouillage

Le marnage influence directement la hauteur d’eau disponible au mouillage. Il est donc crucial de prendre en compte les variations de marée pour éviter de se retrouver échoué à marée basse.

Voici quelques précautions à prendre :

  • Calculer la hauteur d’eau minimale : en soustrayant le marnage à la profondeur à marée haute.
  • Adapter la longueur de chaîne : en fonction de la profondeur et du marnage. Une règle courante est de mouiller avec une longueur de chaîne équivalente à 3 à 5 fois la hauteur d’eau totale.
  • Vérifier les prévisions de marée : avant de mouiller, pour anticiper les variations de hauteur d’eau.

Comprendre le phénomène des marées est indispensable pour naviguer en toute sécurité. En maîtrisant les concepts de marnage, de courants de marée et en appliquant des règles simples comme celle des douzièmes, les plaisanciers peuvent anticiper les conditions de navigation et éviter les mauvaises surprises. La mer est un environnement en perpétuel mouvement ; savoir lire ses rythmes est la clé d’une navigation réussie.

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