La fiabilité au cœur de la préparation des IMOCA pour le Vendée Globe

Préparer un IMOCA pour le Vendée Globe ne se limite pas à vérifier quelques boulons et ajuster la voile. C’est un processus minutieux, un véritable casse-tête technique qui s’organise bien avant que les skippers ne prennent le large depuis les Sables d’Olonne. Si cette course mythique en solitaire est un défi pour les marins, c’est aussi un test ultime pour les bateaux, qui doivent affronter des conditions extrêmes sans possibilité d’assistance.

Une préparation minutieuse à terre : le secret des skippers performants

préparateur IMOCA

On dit souvent que les grandes courses se gagnent avant même d’avoir quitté le quai. Et c’est donc le cas du Vendée Globe. Les équipes techniques, véritables cerveaux de l’ombre, ont une mission simple mais cruciale : rendre le bateau le plus fiable possible pour garantir des performances optimales en mer.

Voici les principaux aspects sur lesquels elles travaillent :

  • Durabilité de la structure et du gréement : les coques et mâts sont renforcés pour encaisser les forces colossales en mer.
  • Test des équipements électroniques : chaque capteur, chaque instrument est vérifié et testé à de multiples reprises.
  • Réduction du poids sans compromettre la solidité : tout superflu est éliminé pour gagner en performance.
  • Pièces de rechange stratégiques : anticipation des pannes avec un stock limité mais essentiel.

L’exemple du Teamwork-Team SNEF : un projet centré sur la fiabilité

Simone Gaeta, directeur technique du Teamwork-Team SNEF, raconte que l’un des plus gros challenges a été de remplacer les foils de l’ancien Charal 1. Mis à l’eau en 2018, le bateau était équipé de foils de première génération. L’année dernière, l’équipe a installé de nouveaux appendices, qu’ils ont testés longuement pour garantir leur fiabilité.

“Nous avons consacré beaucoup de temps à l’électronique, car une panne en solitaire pourrait être catastrophique. Il est crucial de bien connaître chaque système et d’être à l’aise avec tout ce que nous avons à bord”, explique-t-il.

Pour atteindre cet objectif, l’équipe s’est concentrée sur :

  • Le choix de pièces durables : chaque composant est sélectionné en fonction de sa longévité.
  • La préparation du skipper : Justine Mettraux a passé du temps avec les techniciens pour se familiariser avec les moindres rouages du bateau.

Simplifier pour gagner : la stratégie de Vittoria Ripa Di Meana avec Initiatives-Cœur

De son côté, Vittoria Ripa Di Meana, responsable du mât et du gréement pour l’équipe de Sam Davies (Initiatives-Cœur), adopte une approche pragmatique. En tant que nouvelle venue dans l’univers du Vendée Globe, elle reste concentrée sur un seul objectif : rendre le bateau le plus simple et fiable possible.

Elle mise sur :

  • La limitation des coûts : ne pas se perdre dans des systèmes trop complexes.
  • Le choix de pièces de rechange bien pensées : éviter le superflu tout en couvrant les besoins essentiels.
  • L’évaluation des risques en mer : déterminer les points de rupture potentiels et les solutions de rechange.

Nous essayons de passer plus de temps à naviguer qu’à peaufiner des détails à terre”, confie-t-elle.

L’angoisse de l’attente à terre : un défi pour les équipes

Pour les équipes techniques, une fois la course lancée, l’angoisse monte d’un cran. Restées à terre, elles suivent le bateau sur leurs écrans, espérant que leur travail résistera à l’épreuve. Simone Gaeta avoue : “Je vais probablement vérifier la météo en continu. Un problème à bord n’est pas nécessairement un mauvais signe, mais c’est un moment intense. Il faut alors trouver des solutions jour et nuit, et être en contact avec le skipper.”

Vittoria Ripa Di Meana, elle, se prépare au stress de ce premier Vendée Globe : “Quand un message arrive, vous espérez qu’il ne concerne pas un problème !

La fiabilité : le Graal des préparateurs du Vendée Globe

En somme, la quête de la fiabilité est un travail de longue haleine, mené avec rigueur par des équipes passionnées. Cette préparation intense permet non seulement aux skippers de repousser leurs limites, mais aussi de tirer le maximum de leur voilier, en toute sécurité. C’est là, à terre, que se joue une grande partie de la course.

Pour tous les passionnés de voile et de plaisance, ces équipes sont des héros de l’ombre, travaillant sans relâche pour que chaque Vendée Globe devienne un peu plus un rêve accompli, un tour du monde maîtrisé… et, qui sait, une victoire bien méritée.

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