Les populations de poissons ciblées par les pêcheurs français sont en difficulté en raison du réchauffement climatique et des activités humaines. Un poisson sur cinq débarqué en France provient de stocks surpêchés, selon l’Ifremer. Cette situation met en lumière les défis liés à la gestion durable des ressources halieutiques.
État des populations de poissons en France
Répartition des débarquements en 2023
- Populations non surpêchées : 58% des 323 000 tonnes de poissons débarqués en France provenaient de populations non surpêchées.
- Populations surexploitées : 19% des débarquements sont issus de populations de poissons surexploitées.
- Populations effondrées : 2% des débarquements proviennent de populations effondrées, comme le merlu de Méditerranée ou la sole de Manche Est.
- Stocks non classifiés ou non évalués : 21% des volumes sont issus de stocks non classifiés ou non évalués, faute de données suffisantes.
Évolution de la surpêche
- Amélioration entre 2008 et 2016 : Une nette réduction de la surpêche a été observée pendant cette période.
- Stagnation depuis plusieurs années : L’état de santé des populations de poissons ne s’améliore plus depuis quelques années.
Facteurs influençant le renouvellement des populations
Problèmes de recrutement
- Moindre survie des larves : Le passage de l’œuf au juvénile est problématique, avec une moindre survie des larves de poissons.
- Populations en baisse : 31% des volumes de poissons débarqués en France proviennent de populations dont le recrutement est en baisse.
- Populations en hausse : Seulement 20% des volumes proviennent de populations dont le recrutement est en hausse.
- Manque de données : 49% des volumes manquent de données pour évaluer le recrutement.
Facteurs environnementaux et humains
- Pollution : La pollution des milieux marins affecte la survie des poissons.
- Dégradation des habitats marins : La destruction des habitats marins réduit les zones de reproduction et de croissance des poissons.
- Réchauffement de l’océan : L’augmentation de la température de l’eau impacte le métabolisme des poissons et leur besoin en oxygène.
- Décalage des efflorescences de zooplancton : Le décalage entre l’éclosion des larves et la disponibilité de zooplancton réduit les chances de survie des jeunes poissons.
- Changements de courants : Les modifications des courants marins perturbent les cycles de reproduction et de migration des poissons.
- Destruction des zones côtières : La destruction des zones côtières riches en nutriments affecte la chaîne alimentaire marine.
Impact du réchauffement climatique sur les poissons
Réduction de la taille des poissons
- Diminution de la taille : La hausse de la température de la mer pourrait rendre les poissons plus petits. Une étude montre que le poids moyen de certaines espèces pourrait diminuer de 14 à 24% d’ici 2050 en raison du changement climatique1.
- Exemple de la sardine en Méditerranée : La taille des sardines est passée de 15 cm à 11 cm en moyenne en dix ans2.
Modification de la répartition des espèces
- Déplacement vers le nord : Les populations de poissons se déplacent vers le nord en raison de l’augmentation de la température de l’eau. Les populations locales d’une espèce déclinent au sud alors que celles du nord se développent2.
Réduction de la disponibilité en oxygène
- Augmentation du CO2 dissous : Le réchauffement climatique entraîne une augmentation du CO2 dissous et une diminution de l’oxygène dissous dans l’eau, affectant la biologie des poissons3.
Objectifs européens et rendement maximum durable (RMD)
Objectif de la Politique Commune de la Pêche
- 100% de populations pêchées au RMD en 2020 : La pêche française est loin d’atteindre cet objectif, qui visait à pêcher sans mettre en péril le renouvellement des ressources sur le long terme.
Définition du RMD
- Quantité maximum de poissons pêchés : Le RMD désigne la quantité maximum de poissons que l’on peut pêcher sans compromettre le renouvellement de la ressource.
La situation des populations de poissons en France est préoccupante. Le réchauffement climatique et les activités humaines mettent en péril le renouvellement des stocks. Des efforts sont nécessaires pour atteindre les objectifs de durabilité fixés par l’Union européenne et préserver la biodiversité marine.