Alain Colas est une des légendes de la course au large, en France. ce skipper, disparu pendant la Route du Rhum est tout à la fois un exceptionnel sportif qu’une témoin d’une époque glorieuse pour la course au large qui a vu tout une équipe de skipper créer l’histoire de la course à la voile, en France.
J’ai décidé de rédiger cet article, qui sera le premier d’une série, après avoir visionné le film Flo sur la vie de Florence Arthaud. Je l’ai regardé avec mes filles et me suis rendu compte que tous ces skippers de l’époque étaient en train de sortir de la mémoire populaire. Ce qui est assez logique, je vous l’accorde, mais quand même. Je ne suis pas persuadé que la course au large serait ce qu’elle est sans ces Tabarly, Poupon, Kersauzon, Colas, Riguidel, Lamazou, Autissier, Arthaud et autres Jeantot et Perron. Et j’en oublie.
Alain Colas, pour les plus anciens d’entre nous, demeure une légende de la course au large, un marin audacieux dont l’histoire est marquée par des records, des défis hors normes et une disparition tragique en pleine mer. Premier navigateur à boucler un tour du monde en solitaire sur un multicoque, il a marqué à jamais l’univers de la voile de son empreinte. Retour sur le parcours exceptionnel d’un homme épris d’aventure et de liberté.
Les débuts dans la course au large
Né en 1943 à Clamecy, en Bourgogne, Alain Colas ne se prédestinait pas initialement à une carrière maritime. Étudiant en lettres et passionné de sport, il découvre la voile en Australie où il s’installe en 1967 pour enseigner le français. Sa rencontre avec Éric Tabarly sera déterminante : il intègre l’équipe du célèbre marin et participe à la rénovation de Pen Duick IV, un trimaran révolutionnaire. Cette expérience lui ouvre les portes de la course au large et façonne son ambition de repousser les limites de la navigation en solitaire.
La carrière
En 1970, Alain Colas rachète Pen Duick IV, qu’il rebaptisera, plus tard, Manureva, et se lance dans des défis maritimes d’envergure. Apès une première victoire sur la Transat Anglaise, en 1972, son exploit majeur survient en 1973, lorsqu’il devient le premier navigateur à effectuer un tour du monde en solitaire sur un multicoque, bouclant le parcours en 169 jours. Cette performance retentissante assoit sa réputation et l’érige en pionnier de la course océanique moderne.
Fort de ce succès, il se lance dans des projets de plus en plus ambitieux. En 1976, il aligne un géant des mers, Club Méditerranée, au départ de la Transat anglaise (OSTAR). Avec ses 72 mètres de long, ce monstre marin incarne son goût du défi et de l’innovation, bien que sa maniabilité en solitaire soit sujette à controverse.
Sa disparition et le début de la légende
Le 5 novembre 1978, Alain Colas prend le départ de la Route du Rhum à bord de Manureva, à nouveau. Ce trimaran, qui lui avait apporté la gloire, devient le théâtre de sa disparition. Le 16 novembre, un dernier message radio l’annonce en difficulté, confronté à une tempête en Atlantique Nord. Après cela, plus aucun signe de vie. Malgré les recherches, aucune trace du navigateur ni de son bateau ne sera retrouvée.
Cette disparition tragique contribue à forger la légende d’Alain Colas. Son nom devient synonyme de dépassement de soi et d’engagement total dans la course océanique. Le succès posthume de la chanson Manureva, interprétée par Alain Chamfort en 1979, en fait une icône populaire et perpétue son souvenir auprès du grand public qui se rappellera longtemps de ce marin disparu en mer.
Le palmarès et les moments forts de sa carrière
- 1970 : Acquisition de Pen Duick IV (renommé Manureva).
- 1972 : Victoire dans la Transat anglaise (OSTAR), terminant premier en temps réel.
- 1973 : Tour du monde en solitaire en 169 jours, premier navigateur à réaliser cet exploit sur un multicoque.
- 1976 : Participation à l’OSTAR sur Club Méditerranée, terminant quatrième en temps compensé.
- 1978 : Disparition en mer lors de la première édition de la Route du Rhum.
Alain Colas restera une figure emblématique de la course au large, un marin visionnaire dont l’audace et les exploits ont profondément marqué l’histoire de la voile. Sa trajectoire fulgurante et son destin tragique continuent d’inspirer les générations de navigateurs en quête de nouveaux horizons.
Bonjour,
J’ai trés bien connu son oncle Marcel Colas qui habitait Etais-la-Sauvin (89).
Alain Colas a, également créé le club nautique de Clamecy.
Par contre, il faut souligner que le Grand Tabarly n’avait pas une estime illimitée pour Colas.
La principale cause était les « dents longues » de ce dernier. Tout était bon pour lui afin de trouver des sponsors. Ce qui n’était pas l’esprit de Tabarly.
Ceci dit, certes il fut un grand marin , mais peut-être trop insouciant des dangers et un peut trop mégalomane.