Lielou, voyage d’un couple en voilier

Ginger et Pilou, un couple franco-suisse de la trentaine, nous fait découvrir chaque semaine depuis 2015 son quotidien, en vidéo, à bord de son voilier, un Elan Impression 434.

Après douze années dans le métier de l’hotellerie-Restauration, dont trois passées à gérer un bar de nuit, l’envie de casser une certaine routine et de s’évader vers les caraïbes se sont faites de plus en plus pressantes. Pilou ayant vécu là-bas plus jeune, il faisait vivre la vie aux Antilles par procuration à Aurélie depuis 9 ans.

C’est Pilou qui a le premier attrapé le virus de la voile, en tirant ses premiers bords sur le lac Léman en Suisse. Ginger a découvert la navigation, en montant à bord de leur voilier Manaliba, et a tout appris avec Pilou. Retour sur leur parcours.

Le bateau, un Elan Impression 434

Après les permis fluviaux passés en Suisse sur le lac Léman, Pilou entame son permis Hauturier au sein de la CCS. Le couple fait l’acquisition en juin 2015 en Grèce de ce qui deviendra leur « nouvelle maison ». Il leur aura fallu six mois pour y parvenir. Trois mois de réflexions et de recherches pour trouver un navire adapté à leur programme, et trois mois de plus pour trouver la bonne affaire puis conclure la transaction. Ils le concèdent, ils ont eut de la chance en faisant affaire avec un vendeur bienveillant, le bateau étant en parfaite état de fonctionnement.

Le choix du 43 pieds Slovène sur plans de Rob Humphreys s’est fait sur ces trois critères :

  • Aptitudes marines pour une transatlantique
  • Confort et habitabilité
  • Marché non saturé pour la revente

Pour Ginger et Pilou, la seule ombre au tableau concernant cette unité est sa couleur ! Le bleu foncé vieillit mal… Mais ce n’est qu’une question d’esthétique, bien loin des priorités en terme de navigation.

voilier Lielou
photo: Ginger et Pilou

La route parcourue par les amoureux

Après l’achat du bateau, les deux amoureux ont fait quelques sauts de puce dans les îles grecques (avec une belle frayeur par force 8) puis direction les Canaries, étape quasi incontournable pour tous les prétendants à une transatlantique. Il y resteront un peu plus de deux ans. 
Pilou en profitera pour passer son Yachtmaster Offshore, Aurélie entamera quelques allés-retours en Suisse pour des raisons familiales. 

Un premier départ avorté fin Février 2018 à cause d’une panne moteur, les clouant à quai à nouveau, obligera le couple à laisser le bateau six mois durant l’été, à Lanzarote, afin de rentrer et renflouer la caisse de bord, correctement, avant la transatlantique.
En novembre 2018, c’est le grand départ. Les cales sont remplies à ras-bord, un dernier repas avec des amis, puis les amarres sont larguées des quais de Las Palmas, l’étrave est orientée vers le Cap Vert.

Au milieu de l’atlantique, en pleine nuit, ils rencontrent leur première vraie galère : coulisseau et bout du chariot de la grand-voile qui cassent après un gros empannage, drisse de spi qui s’enroule dans le génois et écoutes qui s’emmêlent. Plus de GV jusqu’à réparation de fortune. 
Ils auront également quelques soucis d’énergie qui mettront les instruments hors-service, obligeant une partie de l’équipage à barrer de nuit. 

Ginger relativise, les levers de soleil en navigation valent les moments plus compliqué, comme lorsqu’un filet de pêche s’emmêle dans le safran au large du Maroc.
Depuis leur départ du Cap Vert, ils arriveront début janvier 2019, après avoir passer les fêtes en navigation.
Depuis ils vivent dans les Caraïbes, avec l’envie de réaliser plusieurs projets, et de découvrir ce que cache cette partie de l’océan.
La vie sur un bateau

« Je ne sais pas où je vais mais je marche mieux quand ma main sert la tienne » disait Alfred de Musset. A deux, la communication est nécessaire, pour les manœuvres sur un bateau, elle est vitale. Ginger et Pilou disent avoir gagné 10 ans de maturité depuis qu’ils sont à bord de Manaliba. A tel point qu’ils se sont fiancés en pleine navigation, après 11 ans de vie commune, vie qu’on pourrait mettre au pluriel tellement le virage a été radical pour la leur.

La famille leur manque beaucoup, même si certains sont déjà venus à bord. L’éloignement est l’aspect le plus compliqué à gérer, mais ils ne désespèrent pas de les voir encore nombreux à bord.
Le conseil qu’ils donneraient aux prétendants à une telle vie ?
Il faut prendre le risque, s’il y a l’envie de le faire, le pire, c’est l’inaction. Fixez une date, préparez le bateau et donnez vous des priorités dans les choix de navigation. Après, et c’est le plus difficile, larguer les amarres une première fois. Une fois partis :  Faire des plans, mais pas trop, être préparé pour l’improvisation et les grosses galères, et apprécier la liberté que cette vie t’apporte.

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