Bien gérer sa première navigation de la saison

Les beaux jours sont arrivés, le bateau est bien préparé et il est à l’eau, sur son mouillage ou sur son catway. Le premier week-end ensoleillé est là et il est grand temps de profiter de la mer, sur son bateau.

Mais voilà, nous avons parfois tendance à nous précipiter. C’est d’ailleurs un parfois un petit conflit entre ceux qui sont pressés, qui ne veulent pas louper les premiers rayons de soleil, au risque de précipiter la préparation du bateau, et les plus prudents, qui veulent attendre, (trop attendre ?), que tout soit parfait avant de naviguer.

Dans tous les cas, je pense qu’il y a un juste-milieu. Certains petits travaux pourront, sans doute attendre. Mais n’oubliez jamais.

Je veux dire par là, que mettre de côté une tâche, indispensable, ne fera qu’engendrer des problèmes plus graves.

Alors, pour moi, c’est d’abord la sécurité et la tranquillité d’esprit. Ensuite, pour le reste, c’est moins important.

Du coup, je pars du principe, que nous devons, lors de la préparation du bateau pour la saison, nous occuper de tout ce qui est lié à la sécurité, et à l’entretien indispensable.

Mais ensuite, nous devons aussi, et cela est important, vérifier que tout fonctionne bien lors d’une première navigation « tranquille ».

C’est pour cela que, tous les ans, ma première navigation consiste à faire des ronds dans l’eau. Cette première navigation permet de vérifier que tout fonctionne bien. Je trouve que cela est très complémentaire de la check-list d’avant-saison. Je vous invite d’ailleurs à télécharger ready4Sea, qui est une excellente application pour cela.

Alors, voici mes habitudes lors de la première navigation ( je vous invite à la compléter en commentaire, c’est important de mutualiser nos expérience pour la communauté).

Vérification de la marche au moteur

Ha celui-là, c’est « je t’aime, moi non plus ». Je parle surtout des moteurs diesel. Mais bon, nous devons bien vivre ensemble sur les plus gros bateaux. En plus de l’entretien du moteur mon objectif est de le faire tourner longtemps. Ce n’est pas compliqué pour moi, je suis dans une ria, et j’ai 30 minutes pour rejoindre la mer. L’idée est de le faire monter en régime,

  • d’entendre son ronronnement
  • de vérifier qu’il crache bien,
  • de vérifier qu’il ne toussote pas
  • et qu’il tient aussi le ralenti.

Dans le même temps, je vérifie que tout est OK au niveau de l’arrivée d’eau et du joint d’arbre d’hélice.

Contrôlez le gréement et les voiles

Maintenant, il est temps de hisser les voiles. Et là, parfois, il peut y avoir des surprises :

  • Toutes les lattes sont installées ?
  • Tous les coulisseaux sont-il bien dans la gorge du mât ?
  • La Grand-voile se hisse bien sans souci ?
  • Toutes les drisses, et plus globalement le gréement courant est-il clair ?
  • Le génois se déroule-t-il correctement ?

C’est aussi le moment ou jamais de vérifier qu’il ne manque pas une manille ou autres.

Vérifiez l’équipement du bateau

Ça y est, les voiles sont hissées. C’est le moment de couper le moteur et de sentir les premières brises. Nous connaissons tous ce moment qui nous donne quelques frissons.

Mais ce moment est aussi celui de tester certains équipements du bateau. Je pense, notamment :

  • A la VHF, faite un test avec le sémaphore.
  • Le GPS, lecteur de cartes ou la tablette.
  • Avez-vous pensés à renouveler l’abonnement à l’application de cartographie ?
  • Testez la pompe de cale.
  • Testez les circuits d’eau.
  • Contrôlez le sondeur avec une sonde à main, si possible.
  • Vérifiez que le loch fonctionne bien.

Faites vos premières manœuvres

voilier à la voile

Cela peut paraître idiot, mais retrouver les bons gestes et les bons réflexes est aussi nécessaire. C’est un peu comme pour le ski. Nous sommes nombreux à ne pas naviguer toute l’année. Certains d’entre nous naviguent même 2 mois dans l’année.

J’estime donc que cette première navigation permet de reprendre ses repères avec le bateau, de retrouver ses sensations. Pour cela, prenez plus de précautions lors de cette première navigation et effectuez quelques manœuvres :

  • Faites de virements de bord.
  • Retrouvez vos réglages lors de bord de près.
  • Faites quelques manœuvres au moteur

Et après la navigation ?

Enfin, il est temps de rentrer. Ben oui, je vous ai dit une petite navigation, de ronds dans l’eau. C’est l’occasion, là encore de vérifier que tout est OK après la navigation. De mon côté, je regarde trois choses :

  • Y a-t-il de l’eau en fond de cale ( c’est souvent lors des premiers bords de près que l’eau, qu’on n’avait pas vu, se retrouve en fond de cale.
  • Le joint de l’arbre d’hélice a-t-il suinté suffisamment ?
  • La batterie est-elle toujours bien chargée ( même sans panneaux, logiquement avec le temps d’utilisation du moteur, elle doit être au maximum).

Et voilà, certains d’entre nous trouveront que je suis trop prudent, d’autres, peut-être pas assez. Je suis ouvert au débat. A vous de partager vos habitudes…

3 réflexions au sujet de “Bien gérer sa première navigation de la saison”

  1. Parfait tout celà. Il est bien connu que sur un voilier, l’essentiel des soucis vient du Diesel inboard. Les Anglais, roi des acronymes, en ont un pour les vérifications du moteur au démarrage: WOBBLE (trembler):
    Water, Oil, Belt, Battery, Leaks, Exhaust. Je l’ai affiché sur un adhésif sous le capot moteur; je ne peux le rater en ouvrant la vanne d’eau. A propos de vannes, toujours les ouvrir et fermer lors des appereillages et retours au mouillage. Une vanne manoeuvrée régilièrement (cela devient réflexe) ne se grippe pas. Le voilier d’un voisin de ponton (absent) a failli couler car sa durite d’admission d’eau de mer moteur était percée et sa vanne était demeurée ouverte car elle ne manoeuvrait plus. Par ailleurs, « un presse étoupe qui fuit est un presse étoupe qui ne chauffe pas ». J’ai un sail drive mais avant j’avais des tresses de presse étoupe, système classique qui permet de contrôler la lubrification naturelle de la LA sans chauffe (et force à le faire). Je fais une ronde de cale toutes les heures. Pour le reste, ne pas oublier le contrôle du guindeau et des systèmes de secours. S’entraîner au mouillage à remonter son mouillage sans guindeau à l’aide des whinches; remonter de la chaine de 10 et une ancre de plus de 15 kilos par plus de 10 m de fond est…sportif. Bonnes navigations.

  2. Tout à fait d’accord,
    j’ajouterais reprise en main du bateau en cours de manœuvres de port, qi pour moi ont toujours généré un stress (relatif tout de même), et recommencer par petit temps, j’aime mieux.
    En général, au départ de Granville ou Carteret, nous allons passer une nuit au mouillage le plus prés, soit à Chausey ou à Jersey.
    Pas inutile, il nous est arrivé une fois de revenir le soir même, le guindeau électrique ne fonctionnant pas, et l’ancre étant lourde, le dos n’accepterait peut-être pas de remonter l’ancre à la main.
    Cela permet également de tester la capacité de la batterie de service à tenir la nuit avec feux de mouillage, frigo, éclairage, …

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