L’aquila est un des voiliers qui a marqué l’histoire du chantier vendéen Jeanneau. Que cela soit en croisière ou en régate, ce plan Harlé est aussi une des stars de l’histoire de la plaisance. Retour sur un course-croisière toujours très apprécié par les plaisanciers à la recherche d’un voilier d’occasion.
L’Aquila est un voilier qui ne laisse jamais les voileux insensibles. Certains trouveront son look rétro magnifique ou son roof discret élégant. Les autres seront repoussés par la couleur grisâtre de certaines unités ou par son pont à teugue. Quoi qu’il en soit, l’Aquila fera toujours l’unanimité par ses qualités marines et sa carène qui a marqué nombre de régates.
L’Aquila lance l’histoire de Jeanneau et de la plaisance
Dans les années 70, la guerre entre les chantiers navals fait rage en France. Entre les affrontements sur les plans d’eau, entre trois bouées, et les batailles commerciales sur les salons, cette époque est prolifique pour la plaisance. C’est la grande épopée des chantiers Mallard, Quéré, Edel, Gibert marine et Dufour.
A cette époque, le chantier Jeanneau a déjà entamé sa petite révolution. Exit le chantier spécialiste du pêche promenade, les Sangria, Brin de Folie et autres Gin-fizz et Melody connaissent un gros succès. Et ces succès donnent déjà une place importante au chantier.
En 1977, un évènement va changer la donne. Cette année-là, le chantier Bénéteau sort le First 30. C’est alors tout un marché de la plaisance qui va en être bouleversé. Ce plan Mauric va propulser le chantier Bénéteau au premier rang des constructeurs de voiliers, grâce à sa gamme First. Nombre de chantiers ne pourront suivre cette dynamique.
Mais le chantier Jeanneau ne va pas être en reste. Cette même année, sort un plan Harlé de 8 mètres qui va vite connaître le succès et faire concurrence aux voiliers First sur les plans d’eau. Il s’agit de l’Aquila, un course-croisière très performant qui va séduire les mangeurs d’écoutes. Le bateau va rester au catalogue du chantier de 1977 à 1984. C’est-à-dire avant, et après le Rush. 1100 unités vont être construites sur cette période, soit autant que le First 30.
Un voilier pour tous les temps
L’Aquila est un voilier très bien construit. Comme diraient certains plaisanciers : « il y a de la matière… ». Et il est vrai qu’à cette époque, les coques étaient épaisses. Cependant, bateau lourd ne signifie pas bateau lent. L’Aquila va le prouver dès ses premières mises à l’eau. Ce robuste voilier s’avère être un modèle de douceur à la barre. Il est aussi à l’aise, et performant, dans le petit temps que dans la brise. Bien évidemment, comme les meilleurs bateaux de l’époque, c’est au près qu’il montre toutes ses qualités et ses capacités à remonter au vent.
Si l’Aquila bénéficie d’une très belle carène en faisant un bateau idéal en régate, c’est aussi un très bon croiseur. S’il est un peu gitard, comme ses confrères de ces années-là, il est très volumineux, confortable, facile à mener et sécurisant.
Le cockpit est assez vaste pour accueillir une famille sans se marcher dessus. Bien évidement, le maître bau n’est pas aussi reculé qu’aujourd’hui, mais c’est ce qui fait le charme de ces voiliers. La circulation sur le pont est aisée et l’avant bien dégagé, grâce à son roof carré.
L’Aquila a été proposé avec deux types d’appendices : Une version PTE et une version GTE. Un e version « Régate » a aussi été produite. Le bateau était allégé de près de 250kg et équipé d’un mât à deux étages de barres de flèche.
Pour en avoir croisé sur l’eau, je peux vous assurer que des équipages arrivent encore à vexer des concurrents sur des bateaux beaucoup plus récents.
Un intérieur retro mais fonctionnel
Si l’Aquila a un défaut, c’est sans doute la qualité de ces aménagements. Je ne parlerai pas des selleries à carreaux blanches et bordeaux. Je ne parlerai pas non plus des aménagements de la cuisine et de la salle d’eau couleur orange, années 80. L’ensemble des aménagements a plutôt mal vieilli, il faut le reconnaître.
Pourtant, l’aspect visuel des aménagements ne doit pas faire oublier une organisation bien pensée. La cabine avant est spacieuse pour cette taille et le carré est transformable. Carré lui aussi volumineux. La position de la salle d’eau, au pied de la descente permet de gagner en volume. Une table à cartes, dans le sens inverse de la marche sera largement suffisante aujourd’hui.
L’autre intérêt des aménagements, surtout aujourd’hui, est d’offrir un accès facile aux fonds de cale et à l’ensemble de la structure du bateau. Point intéressant pour l’entretien, voire une éventuelle expertise avant achat.
Notre avis sur l’Aquila d’occasion
L’aquila est un très bon voilier et s’avère un excellent choix pour des plaisanciers à la recherche d’un voilier, à petit budget, marin et vivant. Il faudra, sans aucun doute, rénover les aménagements intérieurs, si ce n’est déjà fait.
Fiche technique Aquila
- Longueur de la coque: 8.28m
- Longueur à la flottaison: 7.1m
- Maitre bau: 3 m
- Tirant d’eau: 1.30/1.65m
- Poids: 2600kg
- Lest: 980kg
- Voilure: 41m2
- Grand voile: 14.5m2
- Génois: 27m2
- Spi: 67m2
- Catégorie: 2
- Moteur HB ou IB
- Matériau Polyester
- Cabines 2
- Couchettes 6
- Hauteur sous barrot 1.78 m
- Capacité d’eau 90 L
- Capacité carburant 40 L
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J’ai impression que le plan est celui du Kelt 8,50….Jamais égalé depuis !
ho….. tu as raison. Boulette…
Ce n’est pas un pont à teugue car la teugue est une surélévation de la plage avant comme sur les les escorteurs d’escadre T47. Jouët avait construit un 9 mètres à teugue en son temps, le Régent, mais il y avait aussi l’Alizé vers 1960. Certains architectes anglais des années 60 en dessinaient, Griffith je crois. Construits en bordé classiques c’était à l’époque un moyen de donner du volume sur l’avant et de la hauteur SB; l’arrière abaissé allégeait le devis de poids et réduisait le fardage.
Cordialement.
Merci pour cette précision.
Bonjour
Attention : le plan qui apparaît sur ce site n’est pas celui d’un Atalia, qui n’a pas de cabine arrière. C’est plutôt le plan d’un Fantasia.
merci pour la coquille Olivier. J’ai fais la modification 😉