Jean-Jacques Herbulot et ses bateaux les plus populaires

Jean-Jacques Herbulot est un des architectes navals qui a le plus fait pour la plaisance populaire. Retour su un homme visionnaire et ses voiliers les plus connus

l’’histoire de la plaisance est faite d’hommes et de femmes qui, de part leur impact sur la pratique de la voile, ont fait avancer la démocratisation d’un sport et d’un loisir, réservé, à une autre époque, aux élites. Bien évidemment, depuis longtemps, les pêcheurs aiment se défier sur l’eau. Bien évidemment, les pays nordiques se sont plus rapidement que nous, mis à la voile « plaisir ». Mais en France, tout à réellement avancer lors de l’après-guerre. Là encore, je ne dis pas que la voile plaisir n’existait pas avant, mais tout va changer, en France, avec l’École des Glénans et des architectes navals comme François Sergent, André Mauric et surtout Jean-Jacques Herbulot.

Je vous propose donc de revenir sur l’histoire de ce dernier. En effet, Jean-Jacques Herbulot est une figure emblématique de l’architecture navale. Il est connu pour avoir révolutionné la construction de bateaux de plaisance grâce à l’utilisation du contreplaqué marin, par exemple, avec l’allemand Ricus Van De Stadt. Mais son succès populaire est surtout le fait de ses voiliers accessibles, maniables et performants.

De l’architecture à la voile

Né en 1909, Jean-Jacques Herbulot a vécu une enfance perturbée par la Première Guerre mondiale. Peu après, la famille déménage à Alger. Il reviendra ensuite à Paris pour terminer ses études d’architecture. Dès son plus jeune âge, son intérêt pour l’architecture se développe. On ne parle pas encore d’architecture navale. En effet, après avoir obtenu son diplôme d’architecte dans les années 1920, Jean-Jacques Herbulot commence à travailler pour la Ville de Paris.

Cependant, sa véritable passion réside dans la voile qu’il pratique de manière intense, en tant que réel sportif. Il participe aux Jeux olympiques de Los-Angeles et à différents championnats européens. Il continuera après guerre, aux JO de Torquay sur un Firefly et, huit ans plus tard, à ceux de Melbourne sur un 5.50 m JI. Ces expériences renforcent encore davantage son amour pour le nautisme.

La démocratisation de la voile de plaisance

En 1936, il construit son premier voilier, un Sharpie 9m. Mais son premier voilier, il le dessine en 1943. Il s’agit d’un Dinghy Herbulot de 4,5 m. Et c’est le début d’une longue histoire.

Après la Seconde Guerre mondiale, les Glénans, un centre de formation nautique, sollicitent Jean-Jacques Herbulot pour concevoir plusieurs de leurs bateaux. Le choix du centre n’était pas anodin ; impressionnés par ses réalisations antérieures comme l’Argonaute, ils lui demandèrent de créer des embarcations simples d’utilisation.

Grâce à ses créations, de nombreux jeunes ont pu découvrir la voile à un coût raisonnable, contribuant ainsi à populariser ce sport en France et au-delà. Son impact se fait ressentir encore aujourd’hui dans la manière dont est enseignée la voile dans diverses écoles et clubs nautiques.

L’une des contributions les plus significatives de Jean-Jacques Herbulot a été l’adoption du contreplaqué marin dans la fabrication des voiliers. Cette matière permet de construire des bateaux légers, robustes et surtout économiques, rendant ainsi la pratique de la voile accessible à un plus grand nombre de personnes. Soucieux de toujours améliorer ses créations, Jean-Jacques Herbulot introduit des innovations telles que les spinnakers découpés en chevron. Ces améliorations techniques augmentaient non seulement la performance des voiliers, mais aussi leur maniabilité. Jean-Jacques Herbulot décède en 1997.

Les voiliers dessinés par Jean-Jacques Herbulot

Je ne présenterai, ici, que les plus populaires, tellement l’architecte a dessiné de voiliers.

Le Vaurien

Conçu en 1951, ce modèle léger et économique a été produit à plus de 36 000 exemplaires à travers le monde.

La Caravelle

Destinée initialement à être un bateau de service, elle est vite devenue un incontournable pour l’apprentissage de la voile.

Le Maraudeur

Le Maraudeur est à mi-chemin entre le dériveur de sport et le petit habitable. Il s’agit d’un petit voilier vif et bien lesté. Il est construit à plus de 2500 exemplaires depuis 1958.

Le Corsaire

Qui ne connaît pas le corsaire ? L’association de propriétaire est très active et plus de 3500 unités sont amoureusement entretenues pas des passionnés. Ce voilier de 5,50m est plus marin que les voiliers de la classe, arrivés plus tard. Un excellent voilier.

Le Mousquetaire

Le Mousquetaire est arrivé en concurrence avec le Muscadet. Ce dernier a connu un plus grand succès commercial. Pourtant, le Mousquetaire, construit à 800 exemplaires a pas d’atouts. Plus sage que son concurrent, il est très marin et plus volumineux.

Le Cap Corse

Le Cap Corse est un petit voilier de course-croisière. Sur le plan sportif, il fut le champion indiscutable des croiseurs légers de sa catégorie dont il remporta le titre en 1972 et de 1974 à 1979. L’association de propriétaire est, elle aussi, très active.

Bien que Jean-Jacques Herbulot ait cessé ses activités professionnelles dans les années 1970, son influence perdure. Ses créations continuent d’inspirer les architectes navals modernes qui voient en lui un pionnier ayant rendu la voile de plaisance accessible à tous.

En conclusion, Jean-Jacques Herbulot est une figure phare dans l’histoire de la voile. Son ingéniosité et son dévouement ont permis de démocratiser la pratique de la voile de plaisance. Aujourd’hui encore, ses créations continuent de naviguer sur les eaux, témoignant de son génie et de son engagement envers la communauté nautique.